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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Léon a 9 ans, il est métis et il vient d'avoir un petit frère Jake qui lui, n'est pas métis et qui ressemble beaucoup à sa maman, Carol parce qu'il a de grands yeux bleus. Ceux de Léon sont noirs, comme ceux de son papa. Son papa ne vit plus à la maison.Le papa de Jake ne vit plus à la maison. Et sa maman Carol vit à la maison, mais elle n'est pas vraiment là. Elle part longtemps pour téléphoner et lorsqu'elle est enfin de retour, elle pleure dans sa chambre avant de s'endormir avec ses médicaments. Alors Léon, s'occupe tout seul de Jake et il fait ça bien Léon, parce qu'il est "grand" et responsable.Il vieille à ce que Jake n'ait pas les fesses rouges en les séchant bien. Il fait attention à ce que Jake ne mette rien dans sa bouche parce que c'est dangereux. Mais le jour arrive où il n'y a plus à manger à la maison, et plus de couches pour Jake. Léon va réveiller sa maman qui dort dans sa chambre et lui dit qu'il a faim, qu'il faut de l'argent pour aller faire des courses, mais la maman de Léon le regarde, se tourne dans le lit puis se rendort.Alors, Léon monte chez la voisine, Tina, qui était aussi la copine de maman, avant pour lui demander de l'aide.
C'est après cela que le zèbre débarque dans la vie de Léon. le zèbre, c'est l'assistante sociale qui va les placer, lui et son frère chez Maureen, la vieille dame grosse. Maureen est très gentille, elle donne toujours des sucreries à Léon , et elle a compris que Léon était le mieux placer pour lui dire ce dont son petit frère avait besoin.
Mais un jour, une autre assistante sociale vient expliquer à Léon que Jake va être adopté. "Moi aussi je vais être adopté? Non, pas toi Léon"
Maureen ne le dit pas, mais Léon comprend bien qu'elle trouve ça dégueulasse. Pourquoi tout le monde sous entend qu'elle n'est pas gentille? Et pourquoi on lui enlevé son frère? Pourquoi les assistants sociaux lui parlent comme s'il était débile pour lui expliquer qu'on lui arrache son frère. Même s'il comprend ce qui se passe, comment le concevoir, comment l'accepter?
A travers les yeux de ce petit garçon devenu grand trop vite, on découvre la vie d'un gamin abîmé par la vie mais accroché comme jamais à l'amour qu'il ressent pour son frère, pour sa mère et aussi pour Maureen et Sylvia sa soeur, même si elles sentent le vieux. En déambulant avec son vélo, Léon tombera sur de nouveaux amis, qui sont, à leur façon, eux aussi des écorchés vifs et qui l'aideront, sans le savoir à concrétiser ses projets. Parce que Léon a fait une promesse à sa mère et il compte bien la tenir.

L'auteur a su, de manière juste, transcrire les pensées de ce jeune garçon. S'y mêlent ainsi la naïveté de ses 9 ans et la maturité que la vie lui a imposée prématurément. Il comprend à la fois tout, et pas grand chose parce que les adultes parlent à voix basse. Ces adultes qui à travers son regard, sont réduits à des odeurs, des objets ou des manies, des expressions. Ces adultes qui, en cet été 81 s'inquiètent des éléments racontés à la télé ou au contraire s'en réjouissent. Léon n'est ni encore un adulte, ni tout à fait un enfant mais il s'accroche à ses sentiments, à l'amour qu'il a en lui et c'est ce qui le rend si touchant. Un livre comme une barre de Raiders: doux pour l'amour qui s'en dégage, mais qui colle aussi aux dents parce que les coups durs de la vie marquent à jamais. 3,5/5
(SP)
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Pépite ! Un livre tout en émotion et sensibilité pour relater le destin douloureux de Léon, un petit garçon placé en famille d'accueil et séparé de son petit frère.
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L'histoire de Léon, c'est celle de milliers d'enfants, des petits nés au mauvais endroit ou au mauvais moment. L'histoire de familles dysfonctionnelles, d'adultes eux-mêmes malmenés par la vie, eux-mêmes meurtris ou dépassés.

Alors Léon se voit balloté d'une maison à l'autre. Ils rencontrent des adultes qui veulent son bien. Les uns parce qu'ils sont débordants de tendresse et d'affection à partager, les autres parce que c'est leur métier. Certains ont de « vrais visages et de vrais sourires » d'autres non. Ils l'interrogent mais ils ne l'écoutent pas. Alors Léon parle peu ; il se raconte des histoires dans sa tête, des rêves d'avenir. Il échafaude des projets. Mais quand on a dix ans, même si on ressemble physiquement à un adolescent, on a la naïveté et l'innocence d'un enfant.

Léon est cependant débrouillard et tenace. Il rencontre des adultes auxquels la vie n'a pas fait de cadeau non plus. Avec eux, il n'est pas un parasite ou un poids. Ils lui font une place dans leur univers. Un univers bancal, certes, et pas toujours rose mais il s'y sent bien. Et finalement, une famille, c'est aussi celle qu'on se choisit.

Sans juger, sans s'appesantir sur certaines situations, l'auteur nous offre une histoire sincère et sensible. Un beau roman qui aborde tour à tour les orages de la vie, la force des liens du sang, l'amitié et les belles surprises que le destin réserve.



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Léon est un petit garçon attachant et intelligent. Et sa tristesse n'a d'égale que la distance qui le sépare de son petit frère adoré et de sa maman. Livré à lui-même, ballotté entre plusieurs foyers, il tente d'appréhender le monde qui l'entoure avec sa compréhension d'enfant. Et le regard qu'il porte sur le monde des adultes est sans appel. Il n'a connu que des adultes insensibles, menteurs, prêts à inventer n'importe quoi pour le rendre docile et qui l'ont tous abandonné. Pourtant, l'enfant n'a pas un mauvais fond et s'efforce de respecter les règles, mais il se sent seul et mal aimé. Il n'aura évidemment qu'une envie, celle de s'enfuir, de retrouver son frère et sa mère pour former à nouveau une vraie famille.

Je m'appelle Léon est un roman tendre et émouvant qui m'a profondément touchée. Il témoigne de la grandeur de l'attachement qui unit un enfant à ses parents et à sa fratrie mais aussi de son propre besoin d'affection et d'attention. Ce roman souligne également le travail formidable des familles d'accueil, qui n'ont pas toujours la vie facile mais qui donnent tout leur amour et leur temps pour aider ces enfants déracinés à grandir. Pour Léon, la base solide d'amour sur laquelle il pourra se reposer s'appelle Maureen.
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Dans ce roman nous suivons une famille déchirée ; une Maman seule, tourmentée et deux enfants livrés à eux-mêmes. Caroline la mère est en proie à la dépression. Au point où elle ne se lève plus de son lit, elle dort tout le temps et se drogue aux médicaments. Elle n'arrive plus à s'occuper d'elle-même et par conséquent elle ne s'occupe plus de ses deux enfants. Léon est l'aîné, il n'a guère que 9 ans mais déjà il a la responsabilité du bébé Jack. Il essaie à la fois de prendre soin de son petit frère et de prendre soin de sa maman. Mais c'est un peu beaucoup pour un petit garçon.
Un jour à court de tout, plus rien à manger dans le frigo, plus de couche dans les placards, plus d'argent dans le porte-monnaie ; Léon va demander de l'argent à leur voisine. Et leur situation va être découverte, les deux frères vont alors se retrouver placés dans une famille d'accueil. Cependant les enfants ne sont pas au bout de leur malheur. En plus de leur séparation douloureuse avec leur maman ; ils vont en connaître une nouvelle. Léon va se voir séparer de son petit frère. Les professionnels de la protection de l'enfance ont décidé de trouver pour Jack une nouvelle famille. Il considère que lui a cette chance d'être adopté. Nous allons suivre pendant un an le parcours de Léon.

Cette histoire est à la fois triste et tendre.
La psychologie des personnages est bien abordée, surtout celle de Léon. Nous voyons comment il tente de se reconstruire après un déchirement pareil. Et quelles sont les failles que ces épreuves difficiles font apparaître dans son développement.
L'autrice maîtrise bien son sujet et cela rend le livre précieusement intéressant. Elle nous donne l'impression d'en connaître beaucoup sur la protection de l'enfance et sur le parcours d'un enfant placé.
Cette histoire est réaliste et bouleversante, nous percevons le système de protection de l'enfance tel qu'il est avec ses bons et mauvais côtés.
Léon rencontre des assistantes de services sociales plus ou moins investies mais il rencontre aussi des personnes pleine de tendresse.

À travers la période abordée par l'histoire et ses événements décrits, ce roman aborde aussi un autre sujet très important : le racisme.

Pour moi le seul petit bémol de ce livre c'est les longueurs que certains de ses passages renferment. Quelques moments sont un peu longs et ne nourrissent pas vraiment l'intrigue. Cependant cela ne gêne pas particulièrement la lecture =) .

En somme, Je m'appelle Léon est un livre coup de poing, je vous le conseille vivement !
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Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Kero pour m'avoir permis de découvrir ce roman. Je m'appelle Leon de Kit de Waal a été une très bonne surprise. Certes, ça n'a pas été le coup de coeur auquel je m'attendais (pour des raisons que je vais évoquer par la suite) mais j'ai pris plaisir à suivre cette histoire et au final, j'ai passé un très bon moment de lecture !

Kit de Waal nous plonge dans la vie de Leon, un petit métisse âgé de 9 ans. On est en 1980 et Leon vient d'avoir un demi frère, Jack qui, contrairement à lui, a la peau blanche et de grands yeux bleus. Tous deux vont vivre seuls avec leur maman Carol, jusqu'au jour où celle-ci fait une grosse dépression. Leon va essayer tant bien que mal de s'occuper de son petit frère âgé d'à peine quelques mois mais, quand les choses dégénèrent, les deux enfants se voient placés en famille d'accueil. Toutefois, Jack va très vite être adopté et, Leon qui se retrouve à présent tout seul, va mal le vivre.

L'auteur a choisi de raconter cette histoire à travers les yeux et les pensées de Leon. Certains d'entres vous vont sans doute trouver que la narration est enfantine mais, pour ma part, c'est ce qui fait le point fort de ce roman et apporte une vraie authenticité au récit. le narrateur étant un enfant, il est tout à fait logique et cohérent que le vocabulaire concorde avec l'âge du protagoniste conférant ainsi, un réalisme non négligeable à l'ensemble.

Je m'appelle Leon est un roman émouvant, touchant et profondément humain. Dès les premières pages, j'ai été sensible à la situation difficile dans laquelle se trouvait Léon. J'ai été tour à tour, attendrie, émue, indignée et en colère face à la souffrance psychologique et aux injustices auxquelles faisait face le petit garçon et j'espérais de tout mon coeur que les choses allaient s'arranger pour lui. On suit donc le parcourt de Leon dans sa famille d'accueil mais aussi son évolution dans cette nouvelle vie qui lui a été imposée. J'ai bien ressenti le mal être de Leon qui ne souhaite qu'une seule chose : retrouver Jack et sa maman ! Il a beau être grand pour son âge et ressembler à un adolescent, il n'en reste pas moins un enfant et l'auteur a su retranscrire son innocence et sa naïveté. Toutefois, la tristesse, la colère et l'incompréhension qui habitent Leon vont avoir des conséquences et se traduire principalement par un comportement rebelle de la part du garçon.

J'avoue ne pas avoir toujours cautionné les agissements de Leon bien que je sois totalement consciente de son traumatisme mais n'empêche, j'aurai parfois voulu lui faire comprendre que ses choix n'étaient pas les meilleurs qui soient. Mine de rien, Leon demeure un personnage auquel je me suis très vite prise d'affection. On voit bien qu'il aime son petit frère et sa maman et qu'il espère naïvement qu'ils vont être à nouveau réunis. D'autres personnages croisent la route du petit Leon et vont, chacun à leur manière, lui faire une place dans leurs coeurs et leurs vies. Ceux qui ont particulièrement retenu mon attention sont Maureen, qui va le recueillir chez elle, puis sa soeur sylvia et enfin, Tufty et Mr Devlin qui vont lui apprendre à jardiner. Tout ce beau monde connait lui aussi des hauts et des bas mais, ils vont représenter un véritable soutien pour Leon.

Petit bémol par contre pour ce qui est de la quatrième de couverture qui, selon moi, en dévoile un peu trop. de plus, bien que l'auteur aborde d'autres sujets comme le racisme et les émeutes raciales des années 80 en Angleterre, elle ne va pas au fond des choses et cet aspect du roman reste très superficiel. J'aurai aimé en apprendre davantage, d'autant plus que Leon est particulièrement touché par cette question étant lui même métisse. Par ailleurs, je suis restée sur ma faim en terminant ma lecture car certaines questions sont restées sans réponses, en particulier par rapport à la condition familiale de Leon.

En bref, Je m'appelle Leon est un roman émouvant et qui saura vous toucher en plein coeur mais, il est également porteur d'espoir et d'amour. le style de l'auteur peut paraître très simpliste et enfantin mais je trouve qu'il est de circonstance. Malgré quelques longueurs et des non dits, le roman se lit très vite et reste très plaisant dans l'ensemble.
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Une lecture pour laquelle j'ai pris mon temps. On accompagne Leon, bien malmené par la vie ! Mais quel beau personnage, courageux et si fort malgré son jeune âge, et en même temps tellement fragile.

C'est une histoire très touchante, douce et amère aussi. On souffre avec Leon et on souffle quand la situation s'apaise.

Le personnage de Maureen est magnifique aussi, elle est une mère d'accueil aimante, attentive et très touchante.

Une plongée dans cet univers particulier qu'est celui du placement d'enfant lorsque les parents sont défaillants. Un récit touchant.
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Leon a 9 ans lorsque son père s'en va et que sa mère tombe en dépression post-partum. IL va alors prendre sur lui pour faire vivre sa petite famille : il va s'occuper de son petit frère Jake, et de sa maman Carol. Et puis les services sociaux vont avoir vent de leur précarité et les deux frères se retrouvent placés en famille d'accueil chez la plus formidable des personnes Maureen. Mais Maureen n'est censé être qu'un placement provisoire et d'autres épreuves attendent le petit Leon.
Je ne veux pas en dire trop pour ne pas gâcher les surprises mais je me suis laissée portée par les aventures du petit Leon sans ressentir de longueurs. Je suis contente de ne pas avoir relu le résumé juste avant de le commencer parce que je trouve qu'il en dit beaucoup trop.

Je m'appelle Leon, c'est aussi la quête d'identité d'un petit orphelin métisse dans l'Irlande des années 80 où avoir la peau foncée n'était pas vraiment un atout. Mais Leon est déterminé, il a prouvé par le passé qu'il est capable de s'occuper seul d'un bébé et de sa maman et ne comprend pas pourquoi ils devraient être séparés. C'est touchant de voir un petit bout de chou qui a déjà de telles responsabilités devant lui alors qu'il devrait juste être chouchouté par une famille.

Je m'appelle Leon est une histoire vraiment touchante qui ne peut laisser indifférent. J'ai été émue par la solitude, la colère, la tristesse qu'a pu éprouvé ce petit garçon qui a du mal à trouver sa place. Heureusement, ce roman reste optimiste. On n'est pas dans un monde utopique où tout le monde peut avoir une happy-end mais quand même. J'ai été contente de voir qu'il existe quand même des personnes humbles qui ont le courage de prendre des enfants en détresse sous leur aile.
Je m'appelle Leon, c'est une belle histoire sur la famille, sur toutes les formes de familles, celle du sang qui ne disparaît jamais vraiment et celle du coeur qui met du temps à se mettre en place mais qui est tout aussi importante.
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Traduit par Isabelle Chapman




Kit de Waal est irlandaise par sa mère et antillaise par son père. Elle vit à Birmingham. Elle a travaillé pendant 15 ans dans le domaine du droit, notamment comme magistrate ! Un profil atypique qui m'a attirée. Elle s'est beaucoup investie dans des affaires ayant trait à l'enfance, comme l'adoption et le placement. Elle a écrit plusieurs nouvelles qui ont souvent été primées. Je m'appelle Leon est son premier roman, paru en français en 2016.

Carol, la maman de Leon vient d'accoucher. C'est son deuxième enfant. le père n'est pas le même que celui de Leon, presque 9 ans. Nous sommes le 2 avril 1980. Leon est à la maternité. Il est émerveillé par ce petit frère, prénommé Jake, au grand désespoir de Leon, qui aurait préféré que ce soit Bo, comme le héros de Shérif fais-moi peur, sa série préférée ! Il se présente à son nouveau petit frère, comme lui demande l'infirmière, pendant que Carol est partie fumer...  "Leon ne sait pas trop quoi dire sur le papa du bébé pour la simple raison qu'il ne l'a jamais vu, alors il lui parle de leur mère.
(...) Elle est très belle. Tout le monde le dit. Je trouve que tu lui ressembles. Moi, non. Je ressemble à mon papa. Maman dit qu'il est de couleur mais papa dit qu'il est noir, moi je dis qu'ils se trompent tous les deux : il est marron foncé et moi je suis marron clair. Je t'apprendrai les couleurs et aussi à compter.
(...) Tu a les cheveux blonds et elle a les cheveux blonds."

Carol, déjà bien perdue avant la naissance de Jacke, va complètement perdre les pédales et sombrer dans une profonde dépression. La fameuse dépression post-partum ? Pas seulement. Plutôt un sentiment d'abandon total, contrairement à la naissance de Leon : "Byron passait tous les jours quand Leon était petit. Il faisait la cuisine. Il était génial avec Leon. Ca me permettait de souffler. (...) Après quand il a été sous les verrous, j'ai commencé à déprimer et ils ont voulu que j'aille dans un centre deux fois par semaine. Alors que j'étais toute seule à la maison avec mon bébé et que je me sentais comme une merde", dit-elle à son amie Tina. le père de Jake refuse d'assumer son rôle, et pour cause : il est déjà marié :  "Je ne voulais pas d'autre enfant à la base et je veux sûrement pas une autre femme dans ma vie. (...) Laisse tomber, Carol, j'te dis."  Malgré ses efforts pour essayer de remonter la pente, Carol s'avère incapable de s'occuper de ses gamins. Elle oublie d'envoyer Jake à l'école, elle oublie de les nourrir. Un jour Leon monte voir Tina qui habite au-dessus pour lui demander de l'argent pour faire des courses. C'est le début d'une vie bouleversée. Tina compose le numéro d'aide à l'enfance. Leon et Jake sont séparés. Leon part vivre en famille d'accueil ; Jake va être adopté.

Le drame des adultes vu par un petit garçon. C'est la focale choisie par Kit de Waal. Leon porte sur le monde qui l'entoure un regard naïf, étonné. Ce qu'il veut par-dessus tout c'est retrouver Jake, son petit frère adulé. C'est un gamin intelligent et il comprend, malgré son jeune âge, que le monde est plutôt compliqué et parfois injuste. Pourquoi lui a-t-il été placé en famille d'accueil alors que Jake a été adopté ? Les assistants sociaux, qui visitent régulièrement Julia, expliquent à  Leon qu'il ne reverra pas Jake et que c'est pour son bien qu'ils ont décidé de le proposer à l'adoption ! Alors Leon s'interroge : pourquoi pas lui ? Peut-être parce qu'il est noir, alors que son frère est blanc ?  Peut-être parce que c'est plus facile de "caser" un bébé blanc qu'un enfant noir ? Mais pourquoi ?

Sur son chemin, Leon va croiser deux hommes qui vont devenir ses amis : Tutfy, un jardinier métisse, comme Leon, qui va lui apprendre les rudiments pour faire pousser les haricots d'Espagne "empereur écarlate", et M. Delvin, un Irlandais voisin de Tutfy dans les jardins partagés. Les deux hommes ignorent tout de la vie de Leon. le gamin assiste à leurs engueulades, notamment à propos de la grève de la faim, qu'on devine être celle de Bobby Sands et autres blanket men. Ils se disputent aussi à propos des émeutes raciales qui ont eu lieu :  Tutfy a beau expliquer qu'il n'y ait pour rien, l'occasion fait le larron...  Pendant ce temps, Leon mûrit son plan pour retrouver son petit frère...

Un roman qui, malgré la noirceur du sujet, adopte un ton léger car il est vu par les yeux d'un gamin innocent. C'est peut-être le tour de force de Kit de Waal avec cette histoire. Nous découvrons les erreurs commises par les services sociaux dits de l'aide à l'enfance, qui justement, ne sont pas du tout à l'écoute de ceux qu'ils sont censés aider. Leon est placé dans deux familles d'accueil : deux femmes au grand coeur, Maureen et Julia vont s'occuper du petit bonhomme et lui donner tout l'amour qu'elles ont. Cependant, étant elles-mêmes en difficulté, la vie n'est pas facile pour elles non plus.

Le racisme au Royaume Uni est également présent en arrière fond. de la difficulté d'être noir dans les années 80, dans l'Angleterre de Thatcher. C'est sidérant !
Cependant, c'est une belle histoire que raconte Kit de Waal car Leon ne sait pas ce qu'est le racisme, il est guidé par l'amour pour son demi-frère, il se projette dans l'avenir avec lui, malgré son absence il s'adresse à lui, raconte ce qu'ils feront ensemble plus tard. Il se fait aussi de beaux amis, sans distinction de couleur. La fin est jolie et pleine d'espoir. Les personnages sont attachants. J'ai beaucoup aimé, bien que la thématique ne soit pas nouvelle. Kit de Waal évite l'apitoiement et le côté "gnangnan" que pourrait aussi avoir ce type d'histoire. le ton est juste et original.  On ne sort pas accablé, c'est quelque chose que je trouve très important dans un roman.

Kit de Waal a écrit un deuxième roman, encore non traduit : The trick to time (2018).
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Je viens de terminer le livre il y a quelques heures je me suis lancé dans cette histoire en sachant pertinemment que je n'allais pas en sortir indemne. Je souhaitais également en apprendre plus sur ses enfants laissés en famille d'accueil. Je découvre donc le petit Léon 9 ans et sa vie tellement difficile. Léon a une maman dépressif qui ne sais plus s'occuper de lui et de son petit frère. Nous allons donc les suivre dans leur parcours avec les services sociaux surtout Léon. Je savais que ce n'était pas toujours facile mais ce n'est pas évident de s'en rendre compte vraiment avec tout ce que ça implique. Léon ma bouleverser et j'ai eu les larmes aux yeux pour les derniers chapitres un petit garçon très courageux mais qui reste tout de même un enfant.
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