Pendant que je gaspillais ma
L'art du mensonge consiste notamment à ne jamais laisser une personne perspicace voir qu'elle a deviné juste.
[Maddie] est une observatrice insatiable; son esprit est un oiseau pris au piège de son crâne, qui virevolte sans jamais parvenir à se libérer.
Les jours s'écoulent au gré des pourpres, des verts et des ors émiettés, ils filent à travers les barreaux dorés tels des empires déliquescents. Et, tout autour de moi, ce ne sont que ténèbres.
Les amants sont des armes, mais l'amour est une blessure.
[Madame] a fabriqué un étrange pays des rêves avec, pour seuls ingrédients, la spectre d'une civilisation défunte (...)
J'ai fui le manoir afin de regagner ma liberté. Mais la liberté n'existe pas. Seules existent diverses formes d'esclavage, plus épouvantables les unes que les autres.
-Ah, l'amour....C'est ce que le monde a perdu. Il n'y a plus d'amour, seulement son reflet illusoire.
Un souvenir de ma mère, nimbé de lumière, refait surface. Une image lumineuse, où le bleu domine. Elle était occupée à accrocher des tourterelles en verre, au-dessus de la fenêtre de la cuisine, à l'aide de fil à cerf-volant. Un genre de carillon. J'entends sa voix mélodieuse me parvenir tandis que je souffle dans mes doigts pour faire des bulles de savon, assise sur le plan de travail.
"Prends toujours bien soin de ton frère. Il n'a pas ta force."
L'absurdité de cette remarque m'avait fait glousser. Rowan était plus fort que moi, bien sûr. Il avait toujours été le plus grand des deux, il était capable de plier une branche pour que je cueille les plus jolies feuilles d'automne. De tenir fermement une canne à pêche lorsqu'un poisson luttait, sans faiblir ni laisser la prise filer dans l'océan. Quand j'en avais fait part à ma mère, elle m'avait répondu:
"Ta force est d'une nature différente, mon cœur. Chacun de vous est fort à sa manière.
Maddie est si minuscule qu'une fois allongée sur un coussin, elle a les pieds qui en dépassent à peine. Elle étudie tour à tour les objets entassés dans la pièce, puis suit des yeux la lueur des flammes qui danse sur les murs et le plafond. C'est une observatrice insatiable; son esprit est un oiseau pris au piège de son crâne, qui virevolte sans jamais parvenir à se libérer.