AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ALDAMO21


Je n'avais encore jamais lu Régis Debray. Je l'avais écouté dans différentes émissions et j'avais été impressionné par sa belle capacité d'analyse.
Son livre « Civilisation – Comment nous sommes devenus américains », nous livre son regard très aiguisé et lucide sur notre société et notre culture d'aujourd'hui.


Son ouvrage est très agréable à lire, même s'il est parfois un peu confus. Mais je vous rassure, il n'est pas du style « pédant » d'un Finkielkraut.
Il nécessite aussi, pour le lecteur que je suis, d'avoir des références culturelles et politiques, et de connaitre un peu l'Histoire de la Grèce antique et de son ennemi l'empire romain, avec lesquels l'auteur fait souvent allusion.


Régis Debray analyse et démontre l'emprise hallucinante que le modèle américain a eue sur l'Europe entière, depuis 1919, à la sortie de la première guerre mondiale.
Il nous parle aussi de la langue anglaise qui s'est immiscée un peu partout dans le monde politique, le monde des affaires, le monde du Show-biz. L'auteur écrit d'ailleurs, que le Russe et l'Allemand était cinq fois plus enseigné dans nos lycées en 1950 qu'il l'est aujourd'hui.
L'Europe est donc devenue, aux fils des années, une vaste succursale de l'Amérique et nous sommes, malgré nous, tous entrés dans l'ère de « la servitude volontaire. », si chère à Étienne de la Boétie.


Et cette américanisation a eu certes, un effet néfaste sur notre identité, notre culture romaine et surtout notre longue Histoire du passé.
Elle est comme une sorte "d'acculturation" (j'aime bien ce mot !) de toute une civilisation, née, bâtie et développée sur la base du judéo-christianisme.
Mais ne soyons pas entièrement négatifs, car comme l'écrit l'auteur, c'est ce modèle américain, que certains rejettent en bloc, qui demeure, je cite:
« …synonyme d'émancipation, où les femmes, les minorités, les gays : de la libération des moeurs, de la liberté d'expression, d'égalité des sexes… »


A la fin de son livre, Régis Debray parle de l'héritage que chaque génération reçoit de ses pères et devra transmettre à ses enfants. Un processus qui semble immuable !
Rien ne meure, tout se transforme… !!!


Je me suis arrêté sur la toute dernière page 231, de l'excellent livre de ce grand monsieur:

-« Quand la vie nous a appris à qu'on ne peut tricher longtemps avec ses héritages, on doute qu'une robe de safran et des sandales bouddhiques puissent nous faire autre de ce que nous n'avons pas choisi mais ne pouvons cesser d'être. »
Nous ne faisons que « prendre la suite »
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}