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Citations sur Le livre noir de la gynécologie (51)

Et il n’y a rien d’étonnant à ce que les femmes le vivent comme un viol puisque, juridiquement, toute pénétration sexuelle sans le consentement de la personne est un viol. « Aidés par une jurisprudence contestable, les médecins s’en sortent, explique Marie-Hélène Lahaye, en invoquant le fait que leurs actes n’ont pas de caractère sexuel. » Mais encore une fois, il s’agit de la seule vision du médecin. Son intention prévaut sur celle de la femme. Par ailleurs, contrairement à ce que certains voudraient croire, le viol en lui-même n’est pas « un acte provoqué par une pulsion sexuelle irrépressible que ressentirait l’agresseur, rappelle la psychiatre Muriel Salmona. Le viol est froidement intentionnel, ce n’est pas un désir sexuel qui en est à l’origine mais une volonté de la part du violeur d’exercer un pouvoir en prenant possession du corps d’autrui pour l’instrumentaliser à sa guise. Le viol, c’est une transgression. »
Quoi qu’il en soit, la loi Kouchner met définitivement fin à toute interprétation sur le caractère sexuel ou non d’un geste gynécologique en exigeant que tout acte médical ne soit appliqué qu’après avoir obtenu le consentement libre et éclairé du patient.
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L’absence d’empathie et le fait d’être niée et traitée uniquement comme un cas médical génèrent une angoisse et une souffrance qui impactent durablement les patientes.
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L’oppression induite par les techniques médicales est d’autant plus perverse qu’elle s’appuie sur le concept de psychologie sociale de « soumission librement consentie » définie comme « le résultat d’une interaction qui amène une personne à adopter le comportement que l’on attend d’elle tout en se sentant responsable de ses décisions ».
Les acteurs du monde médical ont fréquemment recours à cette manœuvre manipulatoire qui permet de déguiser les pressions qui pèsent sur le choix qui, selon eux, doit être fait, tout en donnant l’impression aux femmes qu’elles sont souveraines dans leurs décisions.
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« L’idée d’être violée pendant l’accouchement est difficile à imaginer », concède Amity Reed avant de déconstruire les stéréotypes sur le viol : une pénétration non consentie ne se limite pas à l’insertion d’un pénis dans le vagin d’une femme, cet acte est avant tout une démonstration de pouvoir d’un individu sur un autre et il ne se produit pas forcément au détour d’une ruelle sombre, dans des endroits glauques ou les zones de guerre. « Doigts, mains, forceps, aiguilles et ciseaux… [sont] les instruments du viol obstétrical, écrit Amity Reed. »
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Ce déni de reconnaissance et cette stigmatisation accusatrice constituent une seconde violence pour les victimes. Un renversement de situation que connaissent bien les victimes de violences gynécologiques et obstétricales : « Jamais un médecin n’aurait pu faire une chose pareille », […] « Pourquoi avoir laissé faire ce médecin ou cette sage-femme sans réagir ? », etc.
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« Or, la violence ne peut pas être jugée à l’aune du praticien, de son intention ou de son propre jugement. La seule personne qui peut dire si quelqu’un souffre ou non est cette personne elle-même, et pas une autre. « Au risque de faire hurler bon nombre de mes confrères, écrit Martin Winckler, j’affirme que la seule personne susceptible de dire si elle a fait l’objet d’une maltraitance, c’est la personne concernée. (…) Ce n’est certainement pas au médecin de le dire » Tout geste médical, même bienveillant, peut être perçu comme une violence – d’autant plus s’il n’y a aucune information et aucun recueil de consentement. Ce n’est pas l’intention (« je ne voulais pas vous faire mal ») ou le jugement du médecin (« c’était pour votre bien ») qui comptent, mais ce que l’autre, en l’occurrence la patiente, reçoit de l’acte.
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La maltraitance commence bien avant les actes, « elle se joue d’emblée dans un positionnement des soignants qui est infantilisant et potentiellement humiliant, puis dans chaque geste posé sans demander l’accord de la patiente, sans la faire participer, explique Caroline Reiniche. La violence est produite par des soignants qui sont de bonne volonté, qui n’ont que de bonnes intentions envers leurs patientes et qui croient dire et faire le mieux : examens vaginaux systématiques, péridurale ou ferceps imposés, etc. ». La violence se joue dans le rapport au soin. Les patientes ne sont pas considérées comme des égales 
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La maltraitance se caractérise dans des contextes particuliers lorsqu’il existe une dissymétrie entre la victime et l’auteur (une personne vulnérable face à une autre moins vulnérable), un rapport de dépendance de la victime à l’égard de l’auteur, un abus de pouvoir du fait de la vulnérabilité de la victime, ou encore une répétition des actes de maltraitance, même considérés comme « petits » (c’est ce qu’on appelle la « maltraitance ordinaire », à laquelle on ne prête plus attention).
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Si une personne en blouse blanche peut forcer deux tiers de la population à martyriser des inconnus, il est probable qu’une partie de la population trouve des raisons valables à cette même personne en blouse blanche lorsqu’elle commet directement ces actes.
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Placé sur un piédestal, tout médecin est en position d’abus de pouvoir ou de confiance. C’est une personne qui incarne l’autorité et les patients, vulnérables, se confient à lui et lui font confiance. Qu’elle sévisse en gynécologie et obstétrique ou dans un autre champ médical, la maltraitance infligée par les professionnels de santé reste invisible car souvent acceptée par les patients eux-mêmes.
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