La main de Geoffroy prit celle de Constance, leurs doigts se serrèrent. Ils étaient unis, pour la vie. Toujours, un soleil d'amour brillerait dans le vert tendre des prunelles de Constance comme dans les yeux bleu saphir du chevalier aux boucles dorées, le très vaillant et très aimé baron Geoffroy d'Antigny.
Geoffroy, aussi fort que soit notre amour, vous savez qu'il est impossible, hélas. Le passé nous accable, et je dois me sacrifier à la mémoire de mon père. Je vivrai désormais pour le souvenir de cet instant. Repartez au sein des vôtres mon amour. Et que ma malédiction ne pèse plus sur votre tête. Je vous en relève et prie Dieu de vous bénir et de vous épargner.
Je vous aime ! L'amour que j'ai voulu taire en mon cœur est plus fort que tout. Je vous aime et ne puis vivre sans vous.
Dire qu'un mot de lui eût suffi pour que je lui crie mes remords de l'avoir voulu couvert d'opprobre. J'aurais préféré qu'il m'insulte, rage, me frappe même, tout plutôt que cette froideur glaciale.
L'amour me paraît souvent triste chose, car je vois que l'on n'est point aimé de celui que l'on aime. On s'épuise à guetter un signe de l'être cher qui vous ignore.