Stok dit au chauffeur d'arrêter la radio et sortit de sa poche un flask qu'il me tendit.
- Buvez un coup, dit-il. Ca vous réchauffera.
Je bus une gorgée et me mis à tousser. Le liquide, épais et amer, était presque imbuvable.
- C'est du Riga Balsam, dit Stok. Ca va vous réchauffer.
- Comment est-ce qu'on s'en sert ? On y met le feu ?
- Nous ferons un ménage à trois, déclara Signa en se tournant vers moi. Ca vous plaît ?
- L'idée que je me fais d'un ménage à trois, c'est moi et deux femmes, dis-je.
- Avec deux hommes, il y a plus d'argent, remarqua Signa.
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Une patte de lapin. C'est censé porter bonheur.
C'était un pauvre bout d'os et de fourrure, tout desséché.
- Dites ça au lapin, dis-je.
Ce lundi, elle [la neige] formait sous la semelle des patins friables qui se détachaient en pyramides blanches et sèches dans le hall d'entrée des bureaux de Charlotte Street, où je travaille. Je lançai un bonjour à Alice, qui me répondit par : " Essuyez vos pieds ", ce qui illustre assez bien le genre de relations que nous entretenons.