"Un milliard de dollars" est le quatrième tome de la série de romans d'espionnage dite de "l'espion sans nom" et écrite par
Len Deighton dans les années 60 et 70.
Déjà, c'est du
Len Deighton donc écrit avec cette touche d'humour anglais si typique de son oeuvre. Mais, comme à chaque fois, quand on referme le livre on reste dubitatif : c'est un roman d'espionnage mais pas de grandes scènes d'action ébouriffantes à la James Bond, pas de poursuites, de fusillades ; tout réside plutôt dans les dialogues, généralement truffés d'humour.
Alors, de quoi ça parle ! Notre espion sans nom, célibataire, est en fait plutôt un bureaucrate d'une petite agence de renseignements britannique basée à Londres. Il a une secrétaire (Jean ou Jane selon les romans) qu'il dragouille plus ou moins mollement, et un patron Dawlish qu'il arrive à manoeuvrer. Il passe ses journées à remplir des rapports. Ou plutôt, avec l'aide de sa secrétaire, il essaye d'éviter à avoir trop de paperasse sur son bureau. Mais, un jour, pour une fois, il doit aller sur le terrain. Il reçoit pour mission d'aller enquêter à Helsinki sur un journaliste qui s'approche d'un peu trop près du milieu trouble de l'espionnage. Malheureusement, lorsque notre héros arrive dans la capitale finlandaise le journaliste a déjà été assassiné. Vont alors s'ensuivre pour lui des péripéties à Leningrad en URSS, à New York et à Londres. Il va découvrir sur son chemin une agence de renseignements privée américaine dirigée par un multimilliardaire anticommuniste mégalomane, aidé par un ordinateur, qui veut déclencher une guerre avec l'URSS (bizarrement, à la lecture j'avais le visage de
Donald Trump qui m'apparaissait !!).
Comme d'habitude,
Len Deighton a voulu aborder beaucoup de thèmes dans son roman mais il ne va pas en profondeur. L'idée d'un ordinateur dirigeant des humains et celle du virus mortel auraient dû être plus creusées car elles ne sont qu'effleurées. Son milliardaire fou aurait pu être un vrai méchant impitoyable mais il le rend grotesque dans chaque scène où il intervient.
Bref, cette série apparaît plus comme une série B d'espionnage.
Len Deighton a écrit une autre série, dite de "Bernard Samson", bien meilleure même si les derniers romans n'ont toujours pas été traduits en français vingt-cinq ans après leur parution !