Enracinées

Ouvrir Enracinées, c'est découvrir les mots, l'amour, les mots d'amour des soeurs Pauline et Anouk se répondre, s'entremêler, s'agripper pour tenir. Il y a dans ce petit recueil une vie entière de sororité, ces liens qui protègent, qui nourrissent, qui aident à se barricader quand la vie secoue. Il y a des départs, des retrouvailles, des souvenirs à deux inconnues, des échos, un même sang, des coeurs qui battent, des affolements. Il y a un amour si fort qu'il nous rend, nous lecteurices presque complices, presque voyeurs. Il y a des mots qui disent beaucoup, des mots qui cachent un peu, des mots qui pansent. Il y a des mots qui fondent un monde où s'ancrer quand la vie oblige parfois à se déraciner.

SORORITÉ
Vous lisez de la poésie ?
"Enracinés" est un recueil de photographies et de poèmes écrit par Anouk et Pauline Delabroy-Allard.
Elles sont soeurs. Huit ans les sépare, un monde lorsqu'on est enfant. Aujourd'hui elles se retrouvent dans ce recueil pour confier leurs histoires, leurs enfances, leurs parents et immanquablement l'amour inconditionnel qu'elles ressentent l'une pour l'autre.
L'ouvrage est composé de quatre parties contenant chacune dix poèmes. Il alterne des poèmes et des photos personnelles en noir et blanc prises, telle une correspondance entre soeurs révélant leur mémoire commune.
La plume, sensible et délicate, nous plonge dans l'intime.
Je vous le recommande !

Vous connaissez sûrement Pauline Delabroy-Allard, elle a écrit "Ça raconte Sarah", "Qui sait" aux éditions @gallimard en 2022 (si vous êtes curieux, je l'ai chroniqué) et des albums jeunesse.


@doresixtine

C'est la poésie de deux soeurs qui s'expriment avec leur coeur.
Pauline a 8 ans quand Anouk est née.

« soeurs c'est quoi
c'est être loin mais là
c'est être moins moi sans toi »

Elles se livrent une poésie-déclaration. de deux soeurs dans une famille de cinq.
Il y a les chemins, les mers et les seuils qui les unissent.
Par dessus tout il y'a les maisons. Celle du numéro 14 et celle d'en face, un déménagement miroir. Et c'est en miroir qu'elles se répondent dans ce recueil.

« Regarde nos corps ensemble
Est-ce que ce n'est pas ca une maison ?»

Les deux soeurs ont deux plumes distinctes et complémentaires. Elles expriment un amour magistral entre elles sans oublier leur frère Nathan, celui du milieu, à qui ce livre est dédié comme une déclaration d'amour aussi.

Et si leurs 8 années d'écart ont pu être à certains âges différenciantes, sources d'éloignement où les apprentissages et intérêts ne convergent pas, ce recueil paraît comme l'addition de deux soeurs en totale harmonie. L'addition de deux femmes que la notion d'être femme réuni. Ce livre pourrait être perçu comme un pardon à l'altérité d'une époque.

L'amour sororal est unique, exploré avec beaucoup de sensibilité. Souvenirs et photographies ponctuent ce recueil vivifiant.
Un instant de lecture pétillant &#xNaN

J'avais senti avant même sa sortie que ce recueil parlerait directement à mon coeur et mon histoire. Deux soeurs qui échangent et se répondent à travers des poèmes, mêlent et démêlent leurs souvenirs d'enfance, de famille, leurs parents, leur frère, et ce qui fait en partie d'elles ce qu'elles sont aujourd'hui.

J'ai été profondément touchée par les plumes de Pauline et Anouk, et même si je savais que ce recueil me toucherait, je ne pensais pas l'être autant. Une petite larme m'est même montée à l'oeil à un moment, parce que j'ai retrouvé dans ces poèmes beaucoup d'échos qui ont résonné très fort en moi.

De nouvelles envies qui naissent et continuent de naître, avant, pendant et après cette lecture. Des certitudes aussi. Des choses que je me promets d'écrire un jour. Pas seule peut-être. Des choses que je veux, peut-être que je dois, conter un jour.

Un joli petit coup de coeur pour ce livre, encore au-delà des espérances que je lui portais, et j'espère vous avoir convaincu de le lire à votre tour parce qu'il vaut mille fois le détour.

Merci pour ce recueil sororal, intime et très puissant. Il porte une vérité en lui qui bouleverse les coeurs.

comme un coffre
avec dedans du velours
mais aussi du bois qui rebique
des échardes

on se cogne à des souvenirs inconnus
on s'étale dans des battements de coeur
et moi qui n'ai pas de frère pas de soeur
j'ai été émue quand-même