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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Essai ou roman, en tous cas récit fortement inspiré de situations vécues, Molière à la campagne raconte les débuts d'une professeur de Français dans un collège de campagne en Normandie entrecoupée par des jours de formation à l'IUFM. Malgré les vaches, les champs et la ruralité, les enfants s'appellent Kévin, Douglas ou Jordan et pourraient se fondre avec n'importe quel groupe d'élèves d'un quartier défavorisé d'une grande ville.

Face à des adolescents à la culture 100% télé et à l'orthographe sms, face à des collègues parfois désabusés et cyniques, face à un système de formation qui se perd dans des appellations absurdes et un manque flagrant de pragmatisme, Emmanuelle Delacomptée essaie de garder dans ce "entre les murs" version rurale une certaine distance et une touche d'humour. L'ascenseur social est en panne depuis longtemps mais personne ne semble savoir comment le réparer…désespérer ou en rire ?
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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D'anecdote en anecdote, Emmanuelle DELACOMPTEE retrace une année scolaire en tant qu'élève stagiaire à l'IUFM et enseignante en lettres modernes. L'absurdité de l'Education Nationale est mise en lumière, cette machine où chaque enseignant est un numéro, envoyé au gré des hasards et tirages au sort à l'autre bout de la France, du département, sans tenir compte des places disponibles et des désirs individuels.
Et puis cette formation, si peu en lien avec les réalités du terrain, où on enseigne l'interactivité en laissant les stagiaires s'endormir sur leurs tables, où le contenu de la formation semble si loin des préoccupations de ces jeunes enseignants “lâchés” sans armes en salle de classe.
Bien sûr, il y a ces collèges ou lycées où tout va, où les programmes sont respectés; mais ceux-ci sont l'exception.

Le livre dévoile aussi ce qui se passe entre les murs d'une classe d'un collège "de campagne" où les élèves ont tout de ce qui caractérise les jeunes des banlieues: prénoms américains, langage “imagé”, rapport à l'autorité, attitude caricaturale de certains parents. Les textes enseignés sont bien loin des centres d'intérêt et du vocabulaire quotidiens des jeunes : c'est ce que dévoile Molière à la campagne.
Il s'agit d'un document criant de vérité pour qui connaît l'enseignement, peut-être un peu destiné aux initiés qui pouvaient encore douter de l'incohérence du système éducatif (comme cet épisode où les profs de BTS remettent en cause le travail des profs de collège qui eux-mêmes remettent en cause le travail des professeurs des écoles).
Le document met aussi en lumière le niveau de français consternant de ces jeunes qui peinent à comprendre des énoncés, à formuler des phrases et à s'exprimer sans violence; ces conseils de classe où l'orientation pose problème où les choix ne peuvent être que de dépit, y compris pour un redoublement qui est proposé comme un espoir mais évidemment incompris comme tel.
On se pose la question de l'orientation professionnelle subie, de l'avenir de ces jeunes qui sont condamnés à l'échec. Et pourtant... il suffirait... que quoi? Qu'on remette à plat le contenu de ce qui est enseigné avec ce qu'il est nécessaire et plaisant de savoir ?


Molière à la campagne pose les anecdotes comme des clichés sur ce qu'est la vie d'un jeune prof, sans poser de véritable question, sans proposer de solutions. Au-delà du témoignage, il aurait été intéressant de savoir comment on garde l'énergie d'enseigner Molière et Voltaire à des jeunes qui peinent à comprendre l'intérêt de la grammaire, des rimes et narrateurs omniscients.
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Molière à la Campagne d'Emmanuelle Delacomptée est-il vraiment un roman ou le récit d'une première année d'enseignement d'une jeune prof dans un lycée de campagne ? le niveau m'a paru tellement faible par rapport au mien il y a quelques années (je n'étais pas pourtant au lycée Montaigne à Paris) que je me suis demandée si tout était vrai ou si le trait n'était pas exagéré. J'ai trouvé ça drôle parfois (en particulier les pages sur l'IUFM qui parait complètement à côté de la plaque). J'ai trouvé aussi cela triste à pleurer, tous ces gamins nés dans des milieux pauvres et pour qui tout semble jouer d'avance.
On sait déjà que l'école ne joue plus depuis longtemps son rôle d'ascenseur social (si tenté qu'elle l'ait joué un jour) mais l'auteur enfonce le clou et c'est assez désespérant.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Grandeur et misère d'une jeune prof démunie.
Un récit de vie ou plutôt de survie en milieu inhospitalier .
Celui d'une jeune prof de Lettres, Emmanuelle Delacomptée, fraîchement émoulue de l'université, envoyée pour son premier poste dans un collège rural d'une modeste bourgade dans « les tréfonds de l'Ouest » : le collège des 7 grains d'Or, « au beau milieu des champs de maïs »
Un endroit étranger à cette parisienne issue d'un milieu intello et favorisé, censée enseigner les Lettres à des élèves de 14 ans dont le langage, les goûts et les préoccupations sont très éloignées des oeuvres aux programme.
Quant au jargon abscons des instructions officielles et les vagues conseils de ceux qui sont censées l'aider, ils ne sont d'aucun secours à cette jeune prof démunie plongée dans la fosse aux lions .

Son épopée quotidienne, à la fois burlesque et pathétique est construite sur une succession de petits chapitres et forme une comédie bouffonne, souvent digne d'un album de BD .
Si les séquences portant sur l'administration et les consignes pédagogiques m'ont semblé vraisemblables, celles qui relatent l'enfer du quotidien de la classe face à des élèves qui n'en ont rien à cirer de l'école m'ont paru caricaturales.

Signalons qu'après avoir enseigné 1 ans dans ce collège, puis en Seine-Saint-Denis, Emmanuelle Delacomptée s'est tournée vers le monde de l'édition et est devenue éditrice chez Robert Laffont .
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Chronique d'une agrégée de lettres nommée pour son 1er poste en classe de 4ème dans un collège de la Normandie profonde. Un livre plutôt sympathique. Mais déroutant et qui pose question.s. Chroniques des jours au ras des pâquerettes normandes. Les meilleurs passages sont les scènes de dialogue en classe et les descriptions de la nature. Mornitude épaisse. Humour de l'autrice sur elle-même mais elle se contente de décrire ce qu'elle vit et observe. Ne se livre pas. Ne s'engage pas vraiment. Les élèves sont des prénoms. Les collègues aussi. Aucun ne "vit" vraiment dans les lignes. L'atmosphère générale est désespérante. Un poil de moquerie dans le regard de l'enseignante conteuse. Un détachement. On rit. Rire gêné. La honte de rire de ces "nuls" plane. ED ne nous donne pas son point de vue. Tente, échoue, sans vraiment se battre, espère partir, quitter cette galère, baratine l'inspecteur tant redouté qui tient entre ses mains sa titularisation porte de sortie, obtient satisfaction, part sans se retourner après un an d'échec patent. Au-delà du miroir tendu, j'ai ressenti très fortement le désespoir de l'impuissance. L'impuissance du désespoir. Et la vie continue...
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Un double récit : celui des dialogues dans la classe et celui de l'avancée de la formation iufm qui permet de comprendre toute la difficulté de ce métier d'enseignant.
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Ce livre m'a touché, entre ces professeurs un peu perdus face à ce gouffre à combler et ces élèves pleins de vie mais inconscients de l'avenir et des lacunes qu'ils accumulent pour l'affronter.
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L'auteur est prof de français. Tout juste prof. Jeune, fraiche et pleine d'idéaux.

C'est tout à son honneur.

On notera son joli nom de famille parfaitement raccord Clin d'oeil

Seulement, les temps ont changé. Beaucoup beaucoup beaucoup...

Que ceux qui ont connu des profs impliqués, performants, intéressants et des camarades de classe dépourvus de toute arme lèvent le doigt !

Parisienne sans permis, affectée dans un établissement de la campagne normande, notre toute jeune prof va se confronter à un univers parallèle.

Les enfants restent des enfants mais pas que...

C'est presque un état des lieux de la société que dresse intelligemment et sans aucun parti pris Emmanuelle Delacomptée.

Une énorme envie de bien faire, de l'humour, de la tendresse, des difficultés en pagaille, des gosses attachants et d'autres dont on ne sait que faire.

Des collègues névrosés, dépressifs, démissionnaires, j'en foutre et d'autres poètes...

Un bel essai, bien manié !
Lien : https://abcdlivres.blog4ever..
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Habituée des témoignages sur l'école en général, celui-ci ne m'a pas laissé un souvenir des plus impérissables. On y trouve ce que l'on cherche dans ce type d'ouvrage, mais on y trouve aussi un certain nombre de défauts dont on se serait passé bien volontiers.
L'auteure alterne des petites scènes de vie de classe peu crédibles (dialogues ampoulés, élève caricaturaux, situations vraisemblablement exagérées) et de courts récits de sa propre vie quotidienne en dehors de l'école, sans grand intérêt. L'évocation des cours au Centre de Formation des Enseignants révèle toutefois leur inutilité mais là encore, l'exagération semble systématique.
On aimerait vraiment adhérer mais, bien que la lecture soit fluide et plutôt agréable, l'ensemble manque de consistance.
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L'auteur, parisienne et jeune professeur de français, nous raconte son stage dans une classe de 4ème en pleine campagne du fond de la Normandie. Elle fait face à des élèves turbulents, incultes et parfois attachants et suit sa formation pratique dans un centre où elle se retrouve avec d'autres stagiaires tout aussi désespérés qu'elle.
Les citations données en introduction donnent le ton de ce récit qui compare la réalité de l'inculture des élèves au jargon inadapté de l'éducation nationale française.
Je me suis beaucoup amusée en lisant ce livre que j'ai trouvé bien écrit, rythmé et très courageux dans ses constats. On se régale en lisant les séances du coach-psychologue et les conseils des formateurs, qui en prennent pour leur grade. L'auteur a d'ailleurs la bonne idée de décrire ces épisodes avec distance et sans les commenter, ce qui permet au lecteur de se faire son idée.
Beaucoup d'humour et de dérision dans ce livre qui est une formidable critique du système scolaire et de son inadaptation aux situations concrètes.
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