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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« — Pour­riez-vous nous ex­pli­quer un peu plus concrè­te­ment s'il vous plaît ? coupe Mu­riel bru­ta­le­ment.
— Si vous vou­lez. Pre­nons par exemple un ap­pre­nant en gym­nas­tique qui en­voie un « ré­fé­ren­tiel bon­dis­sant »…
— Un « ré­fé­ren­tiel bon­dis­sant » ?
— Oui, un bal­lon, ce terme n'est pas nou­veau. Si c'est un bal­lon de rug­by, on parle de « ré­fé­ren­tiel bon­dis­sant oblique », sou­ligne Mme Cas­taing
— Je croyais que c'était fini ce jar­gon de fous ! chu­chote Ro­main. »

La narratrice, une jeune enseignante, revient sur son année de professeur stagiaire, pendant laquelle elle enseignait la littérature à la fois en collège (une classe de quatrième) et en formation, deux jours par semaine. Son collège se situe dans une petite ville de la campagne normande. Parisienne, elle ne possède pas d'automobile et sera donc contrainte pour se déplacer de compter sur des transports en communs aléatoires et surtout sur la bonne volonté de collègues et connaissances.

Le bilan de cette année décisive, avec ses inspections couperets, sera aigre-doux. Elle veut bien faire. Ses élèves, pour la plupart, se contrefichent de ce qu'elle tente d'enseigner. Mais elle tient bon !

Bonne pioche. Avec ce roman, plus tout récent (2014), on est en immersion dans ce milieu professionnel. On ne peut qu'être étonné du décalage existant entre l'enseignement (très alambiqué et peu adapté au réel des situations à maîtriser) et la pratique (notre jeune femme comprend très vite qu'elle doit se débrouiller absolument seule). le ton n'est pas uniformément cocasse, car l'impression de gâchis domine. Mais il y a largement de quoi sourire !
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Petites joies et grandes misères de l'enseignant stagiaire.

Un collège de campagne en Normandie, cela pourrait passer pour une affectation de rêve dans l'Education nationale quand on voit le travail de terrain en ZEP: pommiers, moutons, tracteurs et petites bourgades champêtres...
Mais, ici comme ailleurs, les élèves restent des élèves. Il faut donc un solide humour pour faire face à des gamins immatures, déchaînés et pour la plupart incultes de connaissances de base de culture générale.

On s'amuse donc plutôt à lire ces petites anecdotes de la vie idyllique d'une jeune professeure de français. Car il vaut mieux rire pour ne pas pleurer devant l'ampleur de la tache, et devant le décalage verbeux et obscur de l'institution dans les centres de formation. On touche du doigt la démotivation, la perte de confiance, le nécessaire et insidieux détachement de l'enseignant face aux problèmes d'autorité, de respect et d'inculture.
Doutes, frustration et colère...On compatit.

L'auteure en a-t-elle "rajouté", afin de coller à son sujet? Tous les élèves ne sont pas des cancres et tous les formateurs, des théoriciens de l'éducation.
Les dialogues avec les enfants sont crédibles et souvent rafraichissants dans le comique de situation. On sent la tendresse et l'attachement de l'ainé pour ses "apprenants". Les relations entre collègues montrent le soutien mutuel et l'entraide. Car il s'agit bien de solitude du métier.

Beaucoup plus navrants sont les chapitres concernant la formation, dogmatique et absconse, de quoi en décourager plus d'un. Un discours dégoulinant de démagogie et sans aucun sens pratique.

" ...Je ne supporte plus ce verbiage insensé que nous imposent des théoriciens perchés pendant qu'on rame sur le terrain..."

Un livre qui ouvre le débat, car sans être enseignant, on est aussi des parents confrontés à nos enfants et à leurs éducateurs, bons ou moins bons. le constat final est en demi teinte, entre le fatalisme des plus anciens et la passion d'enseigner des plus jeunes.
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Molière à la campagne Emmanuelle Delacomptée

Que l'on appelle des élèves "apprenants" passe encore mais que l'on nomme les parents d'élèves "géniteurs d'apprenants" c'est vraiment le summum de l'absurdité.

Beaucoup d'élèves ne font rien à l'école et ne s'y plaisent pas, mais les parents ou géniteurs d'apprenants comme ils disent peuvent remercier l'Éducation Nationale. Mais de qui se moque t on ?

On lâche de jeunes professeurs seuls dans des collèges, même à la campagne qui ne sont pas mieux que ceux des banlieues, alors que leur formation n'est même pas terminée et on leur demande d'être performants. Mais où va-t-on ?

J'ai emprunté ce livre après avoir lu la quatrième de couverture et une critique dans une revue et je n'ai pas regretté. J'ai vraiment passé un bon moment de lecture. Il y a des passages fort drôles et des moments où je suis restée complètement interloquée.

J'ai commencé ce livre il y a presque trois semaines, je l'ai lu en quelques jours (263 pages ce n'est pas très long) et j'ai commencé à réfléchir au commentaire que j'allais en faire, j'y ai réfléchi un soir, deux et pendant deux semaines je me suis posée pas mal de questions. Ce livre est "amusant" mais il fait réfléchir énormément une fois que l'on a tourné la dernière page.

Les élèves des collèges sont turbulents mais on ne fait rien pour qu'ils ne le soient pas.
Les professeurs sont dépassés mais on ne fait rien pour les aider.

Tout ce que semble faire l'Éducation Nationale c'est empirer les choses, le vocabulaire employé par les formateurs et les inspecteurs des enseignants est complètement incompréhensible.

Bon tout cela c'est mon ressenti, mais à coté de cela c'est vraiment un bon texte, l'écriture est simple et coule toute seule, les dialogues entre la professeure et les élèves sont parfois hilarants. La jeune professeure malgré tous ses déboires est motivée et pleine d'espoir. Elle aide ses élèves autant qu'elle peut et fait tout pour leur apprendre à aimer le français. J'avais ma vision du monde enseignant, mais je crois que je vais le voir différemment à partir de maintenant.

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On connait les difficultés de l'enseignement dans les « zones urbaines sensibles », on oublie que l'enseignement dans les déserts modernes que sont certaines zones rurales n'est pas facile non plus. Ici, l'auteur, une jeune enseignante, nous raconte sa première année de professeur de français. Parisienne, sans permis de conduire, elle a été affectée "par ordinateur" en Normandie dans le collège des 7 Grains d'Or à la campagne, au milieu des champs de maïs. Elle doit également se rendre 2 jours par semaine à Evreux situé à 71 km du collège pour la formation IUFM. Avec humour Emmanuelle Delacomptée raconte sa difficulté à tenir sa classe, à enseigner les auteurs classiques à des jeunes qui n'ont comme référence que la télévision... Elle fait de son mieux, elle ne se décourage pas, ses élèves sont attachants et semblent l'apprécier même si pour beaucoup les bonnes notes ne sont pas au rendez-vous... En parallèle, le lecteur découvre l'absurdité de la formation de professeur, complètement déconnectée de la réalité du terrain, utilisant un vocabulaire incompréhensible limite pédant (voir l'extrait ci-dessous)... Grâce à la solidarité entre les professeurs du collège ou des élèves de l'IUFM, Emmanuelle survivra à cette première année sans perdre aucunement la vocation d'être professeur.
Un témoignage très intéressant qui se lit très facilement.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Sympathique témoignage de la vie quotidienne d'une prof débutante, avec tout le contraste entre le discours hyper théorique et abstrait des formateurs (la joie des termes, notamment les "géniteurs d'apprenants" !!!) et les situations concrètes et parfois désespérantes avec les élèves. le livre est plein d'humour et, malgré tout, plein d'espoir pour le métier, si ardu, de prof (j'ai beaucoup aimé la dernière réflexion d'un des élèves les plus difficiles, mais le plus attachant aussi).
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Alors que de nombreux ouvrages traitent, ont traité ou traiteront de l'enseignement et des problèmes rencontrés par les pédagogues dans les zones dites "sensibles", ou "à risques", Emmanuelle Delacomptée traite joliment l'épopée héroï-comique de son héroïne dans les déserts ruraux trop souvent oubliés.
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Le ton de l'ouvrage est donné dès les citations au début du livre : on sent déjà le décalage énorme qu'il y a entre le côté théorique de l'enseignement et la pratique. Emmanuelle Delacomptée, professeur stagiaire, est nommée dans un collège de campagne, alors qu'elle n'a pas le permis de conduire. L'auteur aborde son quotidien durant cette première année avec un regard qui se veut humoristique, mais on sent une certaine distance avec ce qui est raconté. L'enseignante qui raconte semble désormais blasée.
[...]
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Lien : http://www.aupresdeslivres.f..
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