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Critique de marina53


Lorsque Carlos Perez passe un entretien dans une grande entreprise automobile, après de brillantes études à Centrale, il est quelque peu stressé. Un rêve pour lui d'intégrer une boîte comme celle-ci, lui, le fils d'immigrés espagnols et simples ouvriers. Au bout de cinq ans, le voilà promu chef d'atelier et de belles perspectives s'offrent à lui. Il travaille alors à la conception des modèles. Un travail qui lui plait énormément. Il rencontre alors Françoise avec qui il se marie et fait un enfant. Malheureusement, l'entreprise déménage en banlieue et cela n'arrange pas le jeune homme qui va devoir supporter au moins une heure de voiture matin et soir. Qui plus est, l'organisation des bureaux en open-space l'empêche de se concentrer. La direction change également l'organisation des tâches de chacun, la concurrence s'imposant et ébranlant la stabilité de l'entreprise. Les objectifs individualisés deviennent de plus en plus exigeants. Carlos, lui, veut réussir à tout prix et se donne coeur et âme à son boulot, négligeant sa petite famille...

Le travail m'a tué... Un titre on ne peut plus explicite qui traite avec justesse et émotions le suicide au travail. Inspiré de faits réels, quelque peu romancés, ce roman graphique s'inspire librement du livre "Travailler à en mourir" de Hubert Prolongeau pour lequel ce dernier a enquêté chez Renault et France Télécom (pour ne citer qu'eux). Ici, l'on suit le parcours de Carlos Perez, de ses débuts prometteurs dans l'entreprise automobile à son suicide. Les scénaristes, tout au long du récit, dépeignent avec subtilité les raisons qui ont poussé cet homme à ce geste fatal. Des objectifs démesurés, un management inadapté, un travail de plus en plus individualisé, des déplacements de longue durée, des trajets fatigants, des heures sup', un manque d'écoute (des RH ou de la hiérarchie)... Autant d'éléments qui, bout à bout, broient petit à petit Carlos Perez. Ce récit fait froid dans le dos, évidemment. Il nous entraîne dans une spirale infernale et une ambiance oppressante. le dessin de Grégory Mardon s'avère simple mais d'une grande efficacité. En noir et blanc, ponctué ici et là d'une seule couleur (bleu, mauve, ocre...).
Un récit social touchant...
N'oublions pas que les médias estiment la part des suicides au travail en France entre 300 et 400 cas par an.
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