- Les voitures se vendent moins. Je suis sûr que la crise est aussi là parce qu'on s'amuse moins au travail.
- En même temps, c'est du boulot, t'y vas pas pour t'amuser non plus.
- Non bien sûr, mais l'ambiance n'est plus la même. Avec cette connerie d'internet aussi...
- Connerie ? Mais tu déconnes, Carlos. C'est génial.
- Si on veut. On se "maile" à dix mètres d'intervalle, on ne se parle plus.
- Ça veut dire quoi, individualiser [les objectifs] ?
- Chacun sera responsable de ce qu'il fait. Mais on sait bien que ça ne marche pas comme ça. Qu'il faut qu'on travaille tous ensemble. Un joueur de foot, ça joue en équipe, t'as pas onze gus avec des oeillères.
(p. 28)
L'homéostasie, vous savez ce que c'est ? La tendance à revenir toujours au même point, la réticence au changement.
- C'est l'entreprise, son fonctionnement qui ont tué Carlos ! Pas un criminel désigné, pas une personne... Mais justement ! Tous s'abritent derrière et s'en lavent les mains. Même s'ils savent que c'est un système ultra violent. Une violence réelle, pas symbolique du tout... Parfaitement intégrée. Vous savez ce que je me suis dit ? Autrefois il y avait la chair à canon, maintenant il y a...
(p. 5)
Le capital est du travail volé.
Il faut bien faire plaisir aux actionnaires. Ils en veulent toujours plus. Ils ont raison.
On va réévaluer vos objectifs à la hausse pour compenser la baisse.
Un harcèlement moral, mais institutionnel en même temps, organisé, et personne de responsable.
Les délais galopent en flux continu, et nous, ben comme toujours, on court derrière.
Je crois qu'on a des angles morts de productivité à exploiter.