L'Epouvanteur, tome 9 : Grimalkin et l'épouvanteur

Je suis prête, maintenant. Prête à tué. À les tuer tous. Je suis la mère de la mort. Elle court sur mes talons, s’accroche à ma jupe avec des ricanements de joie, laissant sur l’herbe verte de fraîches empreintes de sang. Entendez-vous son rire ? Écoutez- le résonner dans le croassement des corbeaux qui festoieront de chair humaine !

Ils ne seront plus là pour s’en vanter, car aucun ne survivra. Je les tuerai tous. Je les tuerai jusqu’au dernier.
Aussi repose en paix, Thorne, car ce que je dis, je le fait.
Il en sera ainsi.
Je suis Grimalkin.

Je m’agenouille auprès d’elle et je pleure.
Grimalkin ne pleure pas.
Pourtant je pleure.

Redis-toi chaque matin que tu es la meilleure,
La plus fort, la plus redoutable.
Tu finiras par en être persuadée.
Un jour, cela sera vrai.
Ça s’est révélé vrai pour moi.
Je suis Grimalkin.

J’ai plongé mon regard dans l’obscur,
Au coeur même de la noirceur.
Désormais, plus rien ne me fait peur.

Pour toute réponse, un grand silence tomba sur la colline, le calme avant la tempête.
J’étais la tempête.

Tu as été brave dans la vie; sois brave dans la mort ! Qu’importe la perte de tes pouces ! Ils te les ont pris, mais ils n’ont pas pu t’enlever ton courage. Ils n’ont pu réduire à néant ce que tu étais. Car, si tu avais vécu, tu serais devenue la plus grande tueuse du clan Malkin. tu aurais pris ma place, surpassé mes hauts faits, empli tes ennemis de terreur.
Si tu t’inquiète de ta renommée, sois sans crainte ! Qui osera prétendre : « Nous lui avons pris ses os »? Ils ne seront plus là pour s’en vanter, car aucun ne survivra. Je les tuerais tous. Je les tuerais jusqu’au dernier.
Aussi, repose en paix, Thorne, car ce que je dis, je le fais.
Il en sera ainsi.
Je suis Grimalkin.

Une tueuse meurt une arme affilée à la main,
en combattant ses ennemis.
Pourquoi en irait-il autrement pour moi ?

À qui dîne avec le Diable, il faut une longue cuillère.

Fillette naïve, tu ne sais donc pas que la plupart des hommes ont le fond mauvais ?