Victor Sommer a 33 ans et vit seul avec sa mère, sans aucune relation sociale. En effet il n'a pas besoin de travailler puisque sa mère l'entretient afin qu'il s'occupe d'elle, de même il n'a nul besoin d'une femme ni d'amis ou de copains puisque maman doit lui suffire
Seuls ses rendez-vous avec le psychiatre lui sont concédés car depuis son enfance Victor fait d'effroyables cauchemars d'engloutissemnt, mais en consultation, plutôt que de parler, notre héros reste coincé dans des considérations triviales
Toutes les velléités de liberté de Victor se heurtent aux reproches maternels et avortent sous l'effet conjugué de l'inaptitude sociale et de la culpabilité
Mais un jour, suite à une dispute, sa mère disparaît
Pourra-t-il vivre sans elle ?
La langue est magnifique et le discours, tenu par Victor, est admirable dans la compréhension psychanalytique de cet homme
L'auteur nous montre comment un amour vorace, castrateur et possessif produit des cauchemars terrifiants, détruit la possibilité de relations sociales saines, et interdit à l'homme d'exister pour lui-même
On étouffe avec Victor pour qui toute issue est bloquée puisqu'il est incapable de se débrouiller dans la vie, incapable de travailler, d'aimer une femme, d'avoir des relations normales.
Merci à NetGalley et à Librinova pour cette lecture
Je lui mets 3 étoiles
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Victor Sommer a 33 ans, est sans emploi, et vit toujours avec sa mère. Dans son journal, Victor écrit son quotidien, ses visites hebdomadaires chez le psy, sa dépendance à sa mère, financière mais aussi affective, puisque Maman, plus que possessive, a pris soin de le couper des autres, du monde. Il est totalement dépendant d'elle, et elle est totalement dépendante de lui.
Mais ces derniers jours, Victor a des velléités d'indépendance. Trouver un travail, rencontrer une femme... Peu importe, mais quelque chose qui lui rende son identité.
C'est alors que Maman disparaît...
Voilà un roman qui m'a sortie de ma zone de confort. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, enquête ou roman psychologique.
Dès les premières pages, j'ai été happée par le style. le roman est en fait le journal de Victor, il rédige ces pages jour après jour, mais de façon bizarrement détaché et froid, et nous n'aurons jamais d'autre point de vue que le sien dans ce roman.
Initialement, c'est le personnage de Maman qui m'a le plus intéressée. Cette femme castratrice, qui semble avoir manipulé son fils pour le garder à ses côtés, qui lui a toujours caché qui était son père, et a avec son fils une relation complètement dysfonctionnelle, se réjouit de ses échecs pour reconstruire sa vie, mais l'envoie voir un psychologue.
Mais au fur et à mesure que je tournais les pages, j'ai pris conscience que Victor n'était pas seulement une victime de cette personnalité malsaine. Que notre narrateur était loin d'être fiable et que l'on ne pouvait pas se fier pleinement à lui.
A partir de là, difficile de faire la part des choses entre ces deux personnages aussi perturbés l'un que l'autre.
J'ai trouvé cette plongée dans un esprit maladif captivante, tandis que j'essayais de faire le tri dans ce qu'il nous disait et de lire entre les lignes. Il y a quelque chose de très malaisant dans ses écrits, dans ses relations avec les autres, dans ses réactions complètement disproportionnées ...
Mon seul petit regret est d'avoir vu venir trop tôt la "révélation" finale, j'aurais aimé être plus surprise en arrivant à la fin. Ça reste cependant un très bon premier roman!
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Victor vit avec maman, et oui, à 33 ans, il dit toujours maman quand il parle de celle dont il est le fruit de ses entrailles.
Une vie triste et solitaire, mais qui semble quand même convenir à Victor, même si celui-ci se rend compte que quelque chose cloche.
Un jour, maman a disparu, est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Personne ne le sait vraiment.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire, tant le personnage principal m'agaçait, l'envie de le secouer, de lui ouvrir les yeux et surtout de le sortir de cette relation plus que toxique m'a souvent empêché d'apprécier ma lecture, mais au fil des pages (j'ai peut-être acquis des connaissances psychologiques entre deux), l'histoire m'a un peu plus intriguée, j'ai souvent supposé la fin (et je ne me suis pas trompée de beaucoup) et l'envie de connaître le destin de Victor Sommer a été de plus en plus intense.
J'ai passé un agréable moment de lecture avec ce livre qui sort de l'ordinaire et qui m'a permis de lire un livre qui sort un peu de ma zone de confort.
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Un texte fiévreux que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir.
L'intrigue labyrinthique et pesante donne un rythme déchaîné au roman.
Les pensées erratiques du héros nous entraînent vers un chaos fascinant.
Une lecture comme une psychose obsédante et passionnante. À lire !
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