AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MarianneDesroziers


Je n'ai certes pas lu l'ensemble des livres publiés par Chloé Delaume (24 selon Wikipedia) mais j'en ai quand même lu 8 dont ses deux premiers (« Les mouflettes d'Atropos » et « le cri du sablier ») qui marquaient la naissance d'une écrivain à la voix très singulière au début des années 2000, ce qui m'autorise, je crois, à me définir comme faisant partie de ses (fidèles) lecteurs et lectrices. J'ai retrouvé avec grand plaisir un ton et une écriture qui lui sont très personnels, nourris de nouvelles préoccupations comme la sororité.

Pourtant peu adepte de l'autofiction en général, j'apprécie beaucoup de lire Chloé Delaume, aujourd'hui comme il y a 20 ans, car j'aime son écriture, son autodérision (notamment par rapport à ses propres contradictions), son humour, son sens du jeu, sa remise en cause de nos façons de penser et de vivre (en particulier le couple) mais surtout sa façon de se réinventer en réenchantant la langue. Chloé Delaume est une styliste et c'est comme ça qu'elle tient ses lecteurs, quel que soit son sujet, même si finalement son sujet c'est elle-même ou plutôt son/ses double(s) mais une facette d'elle-même réinventée, mise en scène, fantasmée de livre en livre. C'est cette énorme brèche par laquelle la fiction s'immisce dans l'autobiographie qui finalement me passionne dans ses livres.

Ici, ce nouveau « elle » et accolé à « lui ». En effet, le héros de ce livre est bicéphale : c'est « elleetlui », le couple "fictionnalisé" composé à partir d'un certain Guillaume Richter, alias le Monstre, réalisateur en vue et de Clotilde Mélisse, alias la Reine, écrivain bipolaire dont l'histoire d'amour (essentiellement épistolaire) semble pouvoir renaître dix ans plus tard. le temps d'un voyage en train jusqu'à Heidelberg, capitale romantique de l'Allemagne, Clotilde se remémore et raconte/invente cette histoire en tentant de rassembler les pièces du puzzle.

Une fois encore, j'ai donc été happée par un livre de Chloé Delaume, stimulée intellectuellement par son style très marqué, chahutée non seulement entre rires et larmes mais dans toute une palette d'émotions. Pas besoin d'être soi-même écrivain pour se reconnaître dans cette histoire (même si ça aide à comprendre l'importance de la langue dans la cristallisation d'un amour) : il suffit d'avoir vécu/imaginé des histoires d'amour, de les avoir vu naître, et se développer et mourir. D'autre part, cela confirme mon idée que plus un livre est personnel, plus il est universel et saura toucher les lecteurs.
Lien : https://lepandemoniumlittera..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}