L'aimable barde est bavard, disert, aime les méandres de la conversation, l'engage avec des gens divers et de toutes conditions, du diplomate au manutentionnaire, du préfet au savetier. Querelles et brouilles font partie de la représentation. (p.12)
[Max Jacob] Il précède l'embarras qu'il suscite: "J'ai horreur du monde, de ses papotages, de ses folies, de ses brutalités, je suis bien désolé d'en être encore et je déplore mon impuissance à vivre intérieurement" (p.15-16)
La jonglerie a cédé devant la prière, et le diable a fui devant le divin. Pour lui égrener un chapelet s'apparente à une projection de volonté, une opération magique dotée d'une force d'obus.
Il donne le change à son entourage, se voulant toujours gai comme un pinson.
Que dire de ce " J'suis l'bouquet, j'suis l'bouquet, j'suis l'bouc émissaire ", chantonné par Max quelques jours avant son arrestation
Sa tournure d'esprit vive et enjouée de Breton de Cornouailles se montrera rarement prise en défaut.
Les menaces se précisent. Jouhandeau, dans un article de L'Action Française, l'accuse de "duper Dieu tous les matins à la communion".
Il est croqué en son temps, dans au moins sept romans, sous les traits plus ou moins flatteurs de César Blum par Maurice Sachs, M.Crabe par Francis Carco, Septime Febur par André Salmon, Jean Chipre par Louis Aragon...
La vente de ses gouaches n'est pas mirobolante. Dame, c'est dur de survivre de sa palette près de Picasso, Juan Gris et Modigliani réunis.
Les pieds enveloppés dans les chaussettes rouges que lui tricotait Liane de Pougy, il circule entre différentes castes et dédales d'influence, théologiques, blagueur et sodomites.
Le suiveur peine à lui sucer la roue.