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Critique de ChtiBaboun


Naufrage de Vincent Delecroix est un texte nécessaire et dérangeant. Texte court de136 pages en trois parties.
S'appuyant sur un fait réel , le naufrage d' un bateau de migrants dans la Manche en Novembre 2021. le naufrage provoquera la mort de 27 migrants. Malgré de nombreux appels au secours, aucune aide sera apportée aux migrants.
C'est à partir de cette actualité que Vincent Delecroix a écrit son texte , imaginant une opératrice ayant reçu au CROSS, les appels au secours des migrants.
Les parties 1 et 3 du roman nous parlent de cette opératrice.
La partie centrale est consacrée au naufrage du bateau des migrants.
Le texte est dérangeant car les secours n'ont pas été envoyé aux migrants pour des tas de raisons : lieu du naufrage , eaux territoriales, secours français ou anglais, l'implication de l'opératrice, la lâcheté collective, les passeurs. A qui la responsabilité ?
Il est facile de faire d'une opératrice un bouc émissaire.
"Moi j'ai dit : Tu ne sauras pas sauvé "
Le moi peut être aussi un nous . Nous avons dit : Tu ne seras pas sauvé. Cela nous parle de notre lâcheté et de notre facilité à regarder ailleurs.
Ces questionnements et lâcheté sont très bien décrites dans les parties 1 et 3. Bien décrites veut dire confus dans l'esprit de l'opératrice. Des réflexions que Vincent Delecroix nous restitue dans des phrases au long cours parsemées de longues parenthèses .
La partie 2, dans sa glaçante réalité est plus littéraire et tranche avec la distance apparente de l'opératrice.
Il est alors plus simple de mettre en miroir ce que bien des gens pensent et de voir poindre l'indifférence générale.
Et comme le dit l'opératrice : " Je ne suis pas la seule à regarder de loin et à l'abri le spectacle interminable, nuit après nuit des naufrages "

Ce texte , dérangeant, violent m'a rappelé d'autres naufrages en Méditerranée que Laurent Gaudé à mis en écriture : Eldorado. La même mise en abime de la conscience collective.
Reste une question : Qui a dit : "Mais moi j'ai dit : Tu ne sauras pas sauvé "
Nous ? Moi ? les Migrants ?
Vaste question .





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