Leo, Nai et Rose sont mes sauveurs, parce qu’ils ont vu non pas ce que j’étais mais ce que je pouvais être. Et le jour où ils ont aperçu cette version inédite de moi, je l’ai entrevue, moi aussi. J’ai compris que si je ne vivais pas ma vie pour moi alors très vite j’atteindrais le stade du non-retour.
A cette époque, j'ai commencé à prendre du poids, pas parce que j'avais faim, mais parce que j'avais besoin de quelque chose pour remplir tous les vides que ma mère laissait derrière elle.
Alors on s'assied et on ne dit pas un mot, on retarde tous le moment de rentrer. On a chacun nos raisons pour ça. La mienne en est sans doute à sa troisième vodka-Coca à l'heure qu'il est.
Je m'allonge d'un côté , glisse un oreiller replié sous ma nuque et garde un pied par terre. Ma grand-mère m' a raconté un jour qu'à Hollywood, avant que les scènes dénudées - et de sexe - soient autorisées, il y avait une règle : les couples qui apparaissaient à l'écran, même mariés, devaient toujours avoir au moins un pied par terre - c'était le signe qu'ils ne pouvaient pas être en train de coucher ensemble. Même s'il est tout à fait possible d'avoir un rapport sexuel avec un pied par terre, du moment qu'on est très motivé. C'est en tout cas ce que ma grand-mère me disait.
Le moindre atome de sa colère se déversait dans sa guitare, découpait l'air autour de lui en rubans rythmiques, et je lui ai emboité le pas sans réfléchir, j'ai plongé et je l'ai rattrapé , j'ai entrainé Nai dans cette course folle.
Le monde marche sur la tête, putain,( ...) . Et je ne vois qu'une solution : nous mettre la tête à l'envers.
La normalité, voyez-vous, c’est simplement d’être ce que l’on aspire à être.
Elle veut qu'on la regarde, parce qu'elle a peur d'être seule.
Elle veut qu'on l'apprécie, parce que parfois, à l'intérieur, elle se déteste vraiment.
(...) il m'a contacté sur Facebook.
- Sur Facebook ! la voilà la preuve qu'il est vieux ! Il utilise encore Facebook !
Rose glousse.
- - Je sais ! Je n'ai pas regardé mon compte depuis mes treize ans, je crois.
[Mes parents] sont tellement focalisés sur leur propre entreprise d'autodestruction qu'on n'est, ma petite sœur Gracie et moi, que des dommages collatéraux.