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Critique de Thyuig




PyongYang est l'un de ces albums qui se déguste à la manière d'une petite musique qui reste longtemps en tête. Sauf qu'ici, en fait de musique, c'est plutôt de silence dont il est question. Et quel silence!
Guy Delisle nous livre le journal détaillé de ses deux mois passés en Corée du nord dans le cadre de son boulot de surpervision dans l'animation. Nous vivons donc son séjour en partageant sa vision du pays mais surtout du régime totalitaire qui l'asservie, l'une des pires dictatures au monde.
le traitement est volontairement simple, un noir et blanc travaillé au crayon dont il ressort toute une palette de gris. le dessin est précis, les batiments sont croqués parfaitement si bien qu'au fil de la lecture, on pourrait presque se répérer sans guide dans les rues de PyongYang. Dans quelques cas, ces dessins prennent une planche entière et l'on mesure alors l'énorme talent de Delisle pour retranscrire exactement ce qu'il se dégage de toute cette austérité nord-coréenne.
Quand je parlais de silence, c'était pour mieux appréhender la teneur exacte de ce régime. Tout est calculé, rien n'est laissé au hasard, les photos sont controlées, les programmes radio sont les mêmes sur toutes les fréquence, la lobotomisation de la population envers leurs dirigeants, pére et fils, est soigneusement orchéstrée via la distillation au compte-goutte d'images effarantes de l'impérialisme capitaliste américain, l'énnemie juré.
ce silence est donc celui qui en chaque instant entoure irrémédiablement la vérité de cette dictature. La population n'ignore sans doute pas le marasme économique dans lequel le pays est plongé mais la propagande est une telle institution que tous sont persuadés que leur Grand Leader est le sauveur d'une humanité rongée par la perdition.
Un exemple pour appuyer ceci, lorsque Delisle interroge son traducteur sur l'absence de personnes handicapées dans les rues, celui-ci lui répond que le peuple nord-coréen est à 100% sain de corps et d'esprit et que le handicap n'existe pas ici... Effrayant.
Dans la première partie, Guy Delisle relit 1984 de Georges Orwell: effectivement...










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