Léna

Léna ne sait vivre que dans l'attente. Ce qu'elle préfère, c'est l'absence de son mari, pilote, parti pour des missions aux durées indéterminées, ne pas savoir quand il rentrera, ni quand il repartira. Ce Vassia est aussi sa bouée d'ancrage au monde. Sans lui, rien ne la retiendrait plus. Lui, ce qu'il désire, comme la plupart des hommes, c'est la conquête. D'abord, celle de Léna, sa fragilité bouleversante, puis celle des vastes horizons, enfin, celle, inespérée, qu'on lui propose, le départ pour Mir.
Lors de ses retours dans l'appartement communautaire d'une petite ville de Russie centrale, devant les voisins réunis, il conte l'histoire de la Russie et surtout celle qui a permis une victoire éclatante du pays dans la fabuleuse conquête de l'espace.
Léna ponctue ces retours et départs par une correspondance avec ses parents adoptifs restés en Sibérie. Elle ne comprend, ni n'accepte ces mirages qui attirent les hommes, elle a peur que Vassia ne revienne les yeux et le coeur ailleurs pour toujours, près des étoiles.
Un magnifique roman de feu, de glace et d'espoir renaissant.

Un très plaisant premier roman.
Dépaysement géographique assuré, promenant le lecteur de la Russie centrale à la Sibérie occidentale près de l'embouchure de l'Ob, puis plus à l'est, sur les bords de la mer de Kara où est née Lena, l'héroïne du livre, et plus loin encore vers l'Est, dans la péninsule du Kamtchatka
Le roman se passe à une époque très particulière de l'histoire de l'URSS, celle de la Perestroïka, bientôt suivie de l'effondrement du pays qui va balayer les repères sur lesquels la population avait appris à penser.
Virginie Deloffre aborde ici le vécu par des citoyens ordinaires de ces changements politiques, avec la particularité de mettre en scène des personnages vivant dans les régions reculées au delà de l'Oural, au contact d'une nature rude et exigeante. Ce roman n'est pas, loin s'en faut, une apologie du régime communiste, dans sa version soviétique, mais il met l'accent sur la peur bien humaine de la perte de ses ancrages.

ce n'est pas mon habitude, mais je "pose" une critique pour ce livre dont je n'ai pas encore lu 100 pages. le rythme alterné des lettres de Léna, à chaque départ et/ou arrivée de Vassili et du récit de la réception de cette lettre par "oncle" Mitia et Varvara (Varia) qui l'ont élevée, la petite fille si sage près du poêle, et si vive dès qu'elle part en expédition avec Mitia (Dimitri). Léna raconte l'absence, -ce qui la nourrit-, son immobilité près de la fenêtre. L'auteur raconte la vie russe dans les appartements partagés ou en Sibérie... la fierté des Russes pour leur patrie, quel que soit le régime en place. un livre qui "se déguste". faites un détour par l'Ob, rive gauche.

Un roman magistral ! Une pépite pleine d'enseignements historiques et moraux d'une puissance exquise. J'ai particulièrement apprécié la construction de ce roman qui oscille entre les lettres de Léna et les échanges entre Varvara et Mitia ainsi que le rêve de Vassia. le personnage et l'histoire de Léna sont riches en variations émotionnelles, contrairement à ce qu'on pourrait penser en début de lecture et je m'y suis beaucoup attachée.
C'est un roman intemporel, de ceux qui doivent être transmis et chéris. J'ai beaucoup aimé cette découverte de l'ancienne Russie, de ce qu'elle traversé mais aussi de ses conquêtes et de ces sacrifices. C'est exactement le genre de livres qui trouve une grâce particulière à mes yeux et qui restera longtemps dans ma mémoire. Un bijou de la littérature.

Un grand coup de coeur pour ce roman magnifique. Des réflexions superbes sur la vie, l'amour, l'attente,le sens de la vie, mais aussi un livre sur l'union soviétique. Un bonheur, un régal.

Léna vit un deuil depuis l'enfance. Elle préfère ne pas bouger de peur qu'il n'arrive quelque chose. La vie c'est Vassia qui la porte dans l'amour qu'il lui porte et dans son envie de conquête . La correspondance que Léna entretient avec ses parents adoptifs lui permet de se livrer en toute confiance. Ce livre nous parle de la Russie et ses paradoxes, de sa fierté et de ses douleurs, de son immensité aussi. Ce que j'apprécie c'est la grande empathie que l'auteur porte à ces personnages extrêmement attachants. Dans ce livre, elle aborde plusieurs thèmes : le deuil, le désir, le passage du temps, l'humanisme, l'utopie, le renoncement, la renaissance aussi. Et bien sûr, l'histoire racontée si simplement de l'aventure spatiale, passionnante. Un très beau texte, agréable et sensible.