On passe la première moitié de sa vie à se plaindre que la deuxième n’arrive pas assez vite et la deuxième moitié à regretter la première.
J'avais rejoint un monde parallèle pour me sauver, pour
aimer, pour vivre. J'y ai perdu mon amour, ma rédemption, mes
espoirs. J'ai commencé à haïr. La seule cible possible : moi-même.
Les enfants comprennent l’essentiel et ne sont pas encore pourris par le superficiel. Les enfants sont tout ce qu’il y a à sauver de l’humanité. Malheureusement, un jour ou l’autre, ils deviennent à leur tour des adultes.
L’adolescence, ce n’est pas que des tracas, on y trouve aussi du bonheur et en concentré, ce n’est pas du dilué comme plus tard ; plus on vieillit et plus on délaye la vie dans ce qu’elle a de meilleur à offrir. Les peines et les joies deviennent moins grandes, jusqu’à ce qu’on ne ressente plus rien du tout. On sélectionne et on en laisse un paquet derrière soi ; j’imagine que c’est une méthode de protection psychologique, inconsciente, parce qu’on s’est fait bien mal justement, à trop y croire dans sa jeunesse. C’est ça un adulte : un anesthésié général. Ça me paraissait flagrant pour ce qui était de l’amour et de la passion amoureuse. Quand on est jeune et sans expérience, chaque personne rencontrée, pour peu qu’on s’y attache, on voudrait rester avec tout le temps et on ne peut pas imaginer que ça finisse. Pourtant, la plupart du temps ça se termine, de manière lamentable en plus, par des ruptures vite expédiées, honteuses et déprimantes comme un lendemain de première cuite ; en somme, c’est presque la fin du monde tous les mois ou toutes les semaines
Fais gaffe à tes ailes, Icare. La vérité c'est comme le soleil, ça t'attire,
ça t'éblouit, ça t'aveugle et ça te crame. Et toi mon pote, il restera
que tes cendres. Toi et ton nom de tocard.
Il n'y avait rien de plus beau ; devenir un être libéré des totalitarismes politiques et de toutes les tyrannies, intellectuelles, morales, économiques, esthétiques, artistiques, m'apparaissait comme la quête ultime.