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EAN : 9782797300440
Otherlands (01/01/2015)
3.81/5   8 notes
Résumé :
Aux douze coups de minuit… les enfants dorment. La lune éclaire le pays des ombres et la mort rôde. Monstres évanescents, croque-mitaines, spectres égarés errent dans les contrées des rêves, prêts à tailler en pièces les voyageurs imprudents et à s’abreuver au comptoir de leurs âmes.
En 12 textes, Emmanuel Delporte établit une cartographie du pays de l’horreur, empruntant les chemins du fantastique, de la science-fiction et du polar pour torturer ses personna... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai donc lu ce recueil qui vient d'être réédité chez Otherlands avec une très belle couverture (bien plus belle que la première).
Je l'abordais confiant : concernant les talents d'Emmanuel Delporte, je ne suis plus un homme à convaincre, tant pour les romans (avec le dantesque et crépusculaire "Stalingrad") que pour les nouvelles (lisez notamment son "Olympus Mons" dans l'anthologie les Migrations du Futur chez Arkuiris, ou son "Îlot zéro" dans l'anthologie Dimension aéropostale chez Rivière blanche).
Avec Aux douze coups de minuit, on a affaire à un mélange de fantastique et de SF, qui ont lieu ici ou là, bien que souvent en Bretagne (ce qui n'est pas pour déplaire au Breton que je suis). Des courtes et des longues, des thèmes a priori assez éloignés les uns des autres, mais pourtant la mayonnaise prend très bien, d'abord parce que l'horreur n'est jamais loin et qu'elle sert de liant à tout cela.
Certaines m'ont semblé un tout petit peu en dessous des autres, notamment celles aux accents les plus lovecraftiens, mais c'est très personnel : je ne suis pas fan de Lovecraft, je le vois un peu trop à toutes les sauces.
Cela dit, le style de Delporte est si affûté et si puissamment évocateur qu'on ne s'ennuiera pas un seul instant.
Outre le style, il y a autre chose que j'apprécie fort chez cet auteur, au risque de me répéter un peu par rapport à ma chronique sur Stalingrad, où je le disais déjà : avec lui, rien n'est jamais gratuit. Ni la violence, ni l'horreur, ni le surnaturel. Il y a toujours une réflexion, un questionnement, une intention derrière.
Voici quelques unes des questions auxquelles ce recueil tente de répondre :
- Comment ce serait, si c'était l'homme qui devenait le bétail pour une autre espèce ?
- La folie et la perversité sont-elles innées, acquises, ou un peu des deux ?
- Jusqu'où l'homme pourrait aller pour "gagner en productivité ?"
- Est-ce que la solitude rend fou ?
- La responsabilité des parents dans le devenir et le destin de leurs enfants (un thème récurrent, qui lui non plus n'est pas pour me déplaire).
En somme, une belle réussite, pour un texte figurant pourtant parmi les premières publications de l'auteur, qui a sans aucun doute de très beaux jours devant lui.
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C'est un recueil de douze nouvelles, comme quoi le titre porte bien son nom.

– la cave : le narrateur est enfermé dans une cave, il nous raconte ce qu'est ce lieu pour lui et ce qui l'a conduit là.
Une première nouvelle assez courte qui nous plonge dès le début dans l'ambiance de ce recueil, avec une chute surprenante.
– la chance des uns : le narrateur est parqué dans une espèce d'enclos bétonné avec d'autres de ses congénères. Tous ne rêvent que d'une chose, avoir la chance de quitter les lieux en franchissant la grande porte, tous sauf le héros de cette nouvelle.
J'ai bien aimé cette histoire. Je l'ai trouvé intéressante, me demandant tout du long si c'était bien des humains ou des animaux ? La conclusion n'est pas étonnante, dès le début j'ai bien senti ce qui allait arriver.
– les reflets brisés : une maison abandonnée portant le nom de la verrue, deux fillettes qui jouent à se faire peur et qui se mettent au défi d'y entrer.
Un récit assez typique des maisons lugubres où se passent des événements étranges. Pourtant, l'intérieur de la bicoque est loin d'être classique.
– le portrait : elle est partie, il se retrouve seul avec pour seule compagnie son portrait à elle.
De toutes les nouvelles, c'est celle que j'ai le moins aimée.
– baby sisters : Naylis est une élève exemplaire qui fait de baby sitting. le soir où elle travaille chez les Decatur, elle dévoile au lecteur qu'elle est loin de l'image qu'elle donne à tout le monde.
On se doute assez rapidement que ça va mal se terminer, la famille est étrange : les parents sont bien trop calmes pour une première garde, les enfants dorment déjà mais ça a quelque chose d'inquiétant toute cette quiétude.
Une fois de plus, la conclusion est surprenante.
– de vieux souvenirs : le narrateur et son fils s'installe dans une nouvelle maison pour se reconstruire après le décès de la mère. Tout se passe bien jusqu'à ce qu'il découvre le laboratoire du précédent propriétaire, disparu sans laisser de trace. La pièce est transformée en laboratoire photo pour le fils.
– diplopie : la voiture de Franck Rice tombe en panne alors qu'il doit aller chercher ses enfants pour le week-end. C'est tendu entre les trois et au fil des pages, la situation nous est expliquée.
Le personnage est vraiment glauque. J'ai trouvé le récit un peu long, pourtant il n'aurait pas pu être plus court. Je pense que j'ai eu cette sensation parce que j'ai dû m'arrêter plusieurs fois au cours de la nouvelle, pas parce que j'avais des obligations, mais parce que je ne pouvais pas continuer – un gros malaise dans cette histoire.
– l'impasse : Yann Roig travaille beaucoup. Alors qu'il avait décidé de rentrer tôt, un client lui demande d'intervenir chez lui. Ne pouvant pas lui dire non, notre héros prend la route… une route qui n'en finit pas, jusqu'à ce que…
Tout en conduisant, Yann réfléchit à sa vie. Y a des pensées qui se répètent et ça m'a fait buguer. Je crois que une des rares nouvelles où la chute était prévisible.
– amnésie : on a droit à une chronique d'Ezequiel Derleth, chasseur de monstre. Il nous conte l'histoire d'Aléna Sybaris.
J'ai détesté la nana, c'est vraiment une connasse finie, malgré ça, j'ai apprécié le récit. J'aurais d'ailleurs préféré qu'il soit plus long, ça aurait presque mérité un début de saga.
– NRBC : on a droit au journal d'une petite vie qui refuse de parler, donc elle écrit ses pensées sur une tablette. On découvre son monde à travers ses yeux.
Le style d'écriture est très enfantin, mais ça a le mérite d'être efficace. La fin était courue d'avance.
– les larmes amères : le professeur Milton gère un laboratoire dont le seul but est de faire des bénéfices. Lorsque sa collègue se permet de changer les données, il se fâche. Sauf que ces changements vont lui permettre d'être encore plus productif, mais à quel prix ?
J'ai bien aimé la ligne narrative de cette nouvelle : le fait de suivre dans chaque chapitre un personnage différent, mais au final tous liés.
– un jeu dangereux : Lucie quitte le domicile familial pour rejoindre son petit copain William. Pour se déplacer, elle fait de l'autostop… ça la titille de lancer le jeu inventé par son amoureux.
J'ai bien aimé, j'aurais préféré avoir plus tôt les règles du fameux jeu, mais c'était l'occasion d'imaginer plein de versions différentes à partir des rares indices donnés.

Les histoires prennent toutes des tournures inattendues : on sait que ça va forcément mal se terminer, mais je n'ai pas réussi à anticiper toutes les conclusions qui sont pour le moins originales, pourtant même les fins prévisibles étaient intéressantes.
J'ai bien aimé ce recueil, ça s'est lu tout seul.
Lien : https://psylook.kimengumi.fr..
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Ce petit recueil nous propose 12 nouvelles de longueurs et de styles variés (tout en restant dans le domaine de l'horreur).
J'ai trouvé l'écriture de l'auteur très agréable à lire. Il reste quelques coquilles mais elles ne m'ont pas gênée.
Emmanuel Delporte nous dépeint des hommes et des femmes rongés par le mal, la violence, l'alcool, l'impuissance... Il met en exergue la part sombre des humains (et de quelques autres créatures au passage).
J'ai particulièrement apprécié la nouvelle La chance des uns, d'autant plus qu'elle se rapproche de l'un de mes projets en cours ! L'humain y a perdu sa place auto-proclamée de "sommet de la chaîne alimentaire" mais je n'en dis pas plus...

J'ai aussi beaucoup aimé Diplopie qui est l'une des rares nouvelles qui porte une petite lueur d'espoir. Ce double regard m'a semblé très intéressant.
La chute de NRBC m'a bien plu, de même que sa structure (sous forme de journal intime), j'ai moins aimé les pannes du correcteur orthographique (je vous laisse lire pour comprendre de quoi je parle !).
Les larmes amères évoquent un sujet que je trouve toujours intéressant : celui de la moralité face au profit. À mon goût, cette nouvelle mériterait un texte un peu plus long. Un roman court ou une novella autour de cette idée me plairait beaucoup !
Au final, un petit recueil agréable à lire, une découverte très sympathique.
Lien : http://jeanneselene.blogspot..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Je te quitte. Je m'en vais."
Comme ça. Comme si ce qu'ils avaient vécu n'était rien. Elle était une princesse vampire qui l'avait abandonné, exsangue, crevant sur le trottoir glacial de son existence ravagée. Elle lui avait lancé cette phrase mortelle sans hésiter, sans même trembler, comme si elle pouvait tout effacer d'un seul coup de pinceau.

[Le portrait]
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Elle ne voulait pas devenir comme eux [les adultes], oublier cette révolte et à son tour rétablir le schéma constant de cette humanité soumise, à genoux devant ses maîtres. Ils faisaient des enfants pour s'acheter un pardon impossible puis les abandonnaient aux affres de la guerre et du labeur. Les enfants n'avaient jamais été libres, en fin de compte. On ne faisait que les dresser, les élever dans le respect des règles millénaires qui maintenaient le status quo.

[Baby sister]
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