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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un documentaire plaisant à lire qui aborde l'aspect historique, sociologique et humain d'une société souvent énigmatique. Ces femmes sont touchantes et leurs récits nous apprennent beaucoup. Elles nous invitent dans leur intimité, tentent de nous faire comprendre qui elles sont et quels sont leurs combats.
Pas de langue de bois quand il s'agit de parler politique, elles assument leurs opinions, et leur patriotisme frise parfois le nationalisme. Il y a une vraie rage de vivre chez elles, mais leur univers est aussi dur et cynique. Pas de place pour la mièvrerie ou les grands sentiments l'amour est plus que secondaire, c'est le pragmatisme qui prime. Ce qu'elles recherchent c'est la sécurité, la stabilité, un homme avec une bonne situation sur qui se reposer. Ce qu'elles veulent c'est un homme, un vrai et à leurs yeux cela n'existe plus en Russie (sauf Poutine qui semble être la référence en matière d'homme). D'après elles il ne reste que des hommes faibles, alcooliques, dépressifs, bref rien à voir avec leur idéal.
Malgré l'honnêteté dont ces femmes font preuve une certaine distance et une certaine froideur demeure dans ces témoignages, peut être le fruit d'une forme de fierté, ou peut-être est-ce là l'une des manifestations de la mystérieuse « âme Slave ». J'ai trouvé les deux derniers témoignages particulièrement intéressants, a contrario certains ne m'ont pas marqué et me sont plutôt apparus comme redondants. Je regrette également que l'intervention du seul homme ayant participé à cet ouvrage se place uniquement du point de vue professionnel du psychanalyste. J'aurais aimé qu'il nous donne son avis en tant qu'homme, voire qu'il plaide leur cause, au moins qu'il prenne position.
Il est évident qu'on ne peut pas comprendre la Russie à la seule lecture de ce livre mais c'est un angle de vue inattendu et intéressant.
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Ce document est instructif historiquement et socialement. Il balaye plusieurs domaines de la vie en Russie sur plusieurs époques. Il est riche en informations à condition de prendre du recul et de se positionner à distance de ce qu'on y lit, afin de rester objective dans sa compréhension ; et ainsi, de ne pas risquer de tomber dans les clichés qu'il peut malgré lui véhiculer.

Le titre reste vague et ne se pose pas comme porteur de vérité absolue sur la vie de toutes les femmes russes, ce qui est plutôt judicieux au vu des témoignages pétris de jugements et parfois de manque d'ouvertures à l'autre que l'on peut y lire.

Ces femmes parfois en complète contradiction sur leurs aspirations nous touchent tout autant qu'elles nous crispent.

Ces témoignages nous éclairent sur le déterminisme social que la propagande et la fermeture sur le reste du monde peuvent entrainer encore aujourd'hui.

Lors de la lecture, il ressort qu'un nombre important de familles préfèrent manquer de liberté et voir leurs droits bafoués à condition d'avoir la sensation de vivre correctement. le collectif pourtant si valorisé est finalement relayé au second plan lorsqu'il s'agit pour chacun de tirer son épingle du jeu. Peu importe les autres et les injustices, si moi, je survis !


Le petit éclairage de fin écrit par Hélène Yvert-Jalu même si nécessaire parait peu suffisant. Il reste beaucoup de questionnement et une sensation peut être d'inaboutissement lors de l'achèvement de la lecture.

Ces femmes tristes et raisonnables nous entrainent dans la morosité et semblent avoir peu d'espoir pour imaginer un avenir plus joyeux. Leurs vies laissent peu de place à l'envie et à la passion. Malgré le recul du droit des femmes et/ou le peu d'avancé, la mobilisation autour de cette question ne semblent pas beaucoup les intéresser ; ce qui est peu réjouissant pour les générations futures.

Les femmes utilisent le « nous » systématique pour évoquer le peuple russe et nie de fait leurs individualités et différences. Il s'avère pourtant (fort heureusement) que leurs pensées ne sont jamais complètement uniformes bien que selon les générations elles se rassemblent tout autant qu'elles se ressemblent.
Reste l'espoir que l'uniformisation et la propagande soit combattu et que « les prochaines » femmes russes soient des citoyennes du monde tout autant que des citoyennes russes.
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La tête et le cou de Maureen Demidoff est un recueil de témoignages de trois générations de femmes russes : durant l'Union soviétique, la période libérale des années 1990 et la Russie de Poutine. Quinze femmes s'expriment sur leur identité, leur féminité, leurs sentiments dans une Russie fortement marquée. L'essai se termine sur l'avis d'un psychanalyste des femmes qui complète ce recueil de témoignages.
Le titre est inspiré d'un proverbe russe « la tête ne bouge que grâce au cou qui la commande et ne regarde que la direction que le cou indique, la tête c'est l'homme et le cou la femme ».
A travers la parole de ces femmes, Maureen Demidoff nous laisse entrevoir qu'est-ce qu'être une femme en Russie durant ces trois périodes clés. L'écriture est simple et l'approche est intéressante mais pour moi l'essai manque de sel. On ressent bien la fierté de ces femmes, leur fort caractère, l'importance de leur féminité malgré peu de foi en les hommes et l'amour ; néanmoins le style ne nous permet pas assez de plonger dans l'atmosphère et la culture russes. L'essai reste à la surface c'est dommage.

Lien : https://lamadeleinedelivres...
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J'ai lu ce document dans le cadre de ma participation au Grand prix des Lectrices Elle 2018, il a été sélectionné par le jury de septembre.

L'auteur a interviewé des femmes représentantes de trois générations issues de milieux et d'univers différents. Il s'agissait d'interviews libres sans que l'auteur ne pose trop de questions, le but était que ces femmes lui racontent leur Russie. le titre qui provient d'un proverbe russe est cité par l'une des femmes "L'homme est la tête et la femme est le cou. La tête ne bouge que grâce au cou qui la commande."

L'Histoire de la Russie est bien entendu en toile de fond de ces témoignages avec les bouleversements énormes que ce pays a connu, de l'empire de Nicolas II, période qu'ont connue les grands parents de certaines femmes à la chute de l'Union Soviétique, la perestroïka puis la période Poutine.

Ce texte n'est pas sans me rappeler La fin de l'homme rouge et La supplication, chroniques du monde après l'apocalypse de Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature. J'y ai retrouvé la peur qui étreint les habitants d'un pays où tout le monde fait des rapports sur tout le monde, les cuisines comme seuls lieux où les familles peuvent parler librement, l'uniformité et le manque de liberté qui caractérisaient la vie du temps de l'URSS... mais aussi un sentiment patriotique très fort et la nostalgie de l'avant perestroïka pour le plus jeunes, nostalgie pour l'époque de l'Union soviétique, pays riche et puissant composé de quinze républiques amies.

Les hommes sont la plupart du temps décrits par ces femmes comme lâches, fainéants, alcooliques et souvent violents. Les femmes se voient battantes, courageuses, très fortes et responsables de tout, tout le temps. "Nous savons ce qu'est une crise, on s'en remettra. Nous allons faire comme d'habitude : d'abord on va chanter, ensuite on va penser, et après on va se battre" et parlent du savoir-survivre qu'elles opposent au savoir-vivre français. Plusieurs d'entre elles font référence à Poutine, leur modèle d'homme fort et viril...

Le récit se termine par la voix d'un homme, un psychanalyste qui tente d'analyser les propos des femmes, il revient sur la faiblesse de l'homme russe qu'elles évoquent et souligne le besoin de la femme russe, contrairement aux femmes occidentales, de s'appuyer sur un homme fort. Il recherche les origines de l'image très traditionnelle et patriarcale de la structure familiale qu'ont les femmes russes et émet quelques hypothèses.

Ces quatorze témoignages nous brossent de beaux portraits de femmes, j'ai cependant regretté qu'ils aillent tous dans le même sens. J'ai été frappée par leur regard dur sur les hommes, leur absence totale d'indulgence envers eux. Ces témoignages restent cependant intéressants malgré leur uniformité, ils sont fort judicieusement encadrés par un avant-propos de Maureen Demidoff, par une post-face d'Hélène Yvert-Jalu, spécialiste de la femme soviétique et post-soviétique et par l'analyse du psychanalyste. Ces chapitres sauvent l'ensemble du texte de sa monotonie, ils offrent une analyse intéressante des propos des femmes interviewées en les resituant dans leur contexte historique, politique et social. La voix de quelques hommes autres que le psychanalyste, qui s'exprime en tant que praticien et non en tant qu'homme, manque selon moi à cet ouvrage pour mieux nous éclairer sur les relations hommes-femmes en Russie.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Il s'agit ici d'un recueil de témoignages de femmes russes intitulé "La tête et le cou", écrit par Maureen Demidoff, journaliste installée à Moscou depuis plusieurs années.
Elle retranscrit dix interviews de femmes d'âges et de milieux divers dont le seul point commun est la patrie mère.
Si au départ, je n'étais pas emballée par l'idée, je me suis vite laissée happer par les histoires de ces femmes si différentes de nous, occidentales. Leur réputation de femmes fortes n'étant plus à prouver, on découvre à travers ces mots pourquoi elles le sont. On y traite principalement de leur relation avec les hommes, de l'attachement à leur familles, mais aussi de leur rapport au monde du travail, à la politique et surtout à l'ex-URSS.
Il est étonnant de se rendre compte à quel point l'impact historique de cette fission a été fort sur elle, même sur celles qui sont nées bien après la grande crise. Étonnant aussi de les voir parler de Poutine comme d'une espèce de demi dieu. Elles opposent ce modèle d'homme viril à leurs hommes à elles qu'elles qualifient à tour de bras de faibles, d'alcooliques, de violents et j'en passe. Certains points de vue sont croustillants. Certains clichés sont à faire peur : la femme Russe, mariée à 20 ans, divorcée à 22 trouve indécent de sortir de chez elle sans maquillage et cherche à tout prix un homme capable de la protéger. À côté de cela, elle materne son fils à l'extrême et contribue donc à la "faiblesse" de l'homme du futur. le paradoxe est entier, le serpent se mord la queue, elle en est consciente, mais les moeurs n'évoluent pas en conséquence.
Elle clôture son ouvrage en interrogeant le grand absent du livre : l'homme. Une bonne idée à la base qui vient vite se casser la gueule une fois que l'on comprend que le bonhomme en question est un psychanalyste qui, au lieu de nous livrer sa vision de la relation hommes/femmes en Russie, se contente de commenter les témoignages et réduit la chose à une analyse Freudienne à deux balles.
Le tout est intéressant et plutôt agréable à lire, mais j'ai regretté le manque d'implication de l'auteure (et les trop nombreuses fautes d'orthographe). Pourquoi a-t-elle écrit ce livre, qu'en- a-t-elle retenu ? Seule une préface, trop courte à mon sens nous met sur la voie. La postface, quant-à-elle, sorte de résumé statistique et historique, manque à mon sens de coeur et clôture un peu âprement ce moment de lecture.
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