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Citations sur En ce lieu enchanté (75)

Elle murmure quelque chose, le plus précieux des mots, en dehors du prénom de l’aimé. C’est le mot que j’ai écrit pour elle à l’intérieur de mon livre : Amour. Je détourne d’eux mon regard et m’élance, tel un cristal, pour revoir les murs qui me retenaient prisonnier. Oh, ce lieu enchanté. Ce monde enchanté.
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Les monstres ont besoin de paix, eux aussi. Les monstres ont besoin d’une personne sincèrement désireuse de les écouter, eux aussi, de les entendre vraiment, afin qu’un jour nous puissions trouver les mots qui soient davantage que des cases à cocher. Alors nous pourrons peut-être faire en sorte que jamais plus n’existent des hommes comme moi.
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Les petits hommes vont-ils entendre et apporter leurs marteaux, à moins que les grisegoules ne se tortillent de joie en pensant à ce qui se prépare ? Les chevaux d’or vont-ils revenir pour marteler une réponse à la dame ? Les murs ne bougent pas. Les petits hommes ne viennent pas. Les grisegoules se tiennent tranquilles. Les chevaux restent silencieux. Et mon cœur est paisible. 
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Le temps est compté pour elle, et elle ne le sait même pas. J’entends sa peine quand elle marche, je la sens se glisser en volutes entre mes barreaux. La dame est en quête de temps. Elle cherche comment s’attacher à quelqu’un. Dans le secret de son cœur, ce lieu pur qu’elle protège, elle a peur d’être toujours seule, de cheminer dans la vie sans être connue de personne. Et elle n’y survivra pas. 
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La vérité, c’est que les horloges indiquent l’heure mais pas le temps. La mesure du temps, c’est le sens. Je dois me lever pour aller travailler, ou C’est l’heure du biberon. Ou encore, C’est l’année où j’ai eu un cancer, ou C’est le jour où nous fêtons mon anniversaire. Ou Tu te souviens, quand notre père est mort, ou N’oublions pas de semer des navets au printemps. C’est le sens qui pousse les gens à se projeter dans l’avenir, c’est aussi lui qui les rattache au passé, et c’est ainsi qu’ils savent se placer dans l’univers.
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Courez, chevaux ! me dis-je. Courez. Ils courent avec l’élan merveilleux du désir, leurs flancs sont gonflés, leurs queues un panache d’or, leurs crinières un ondoiement de jaune éclatant. Personne ne les chevauche ; personne n’en serait capable. Ils s’élancent sous terre comme si le soleil séjournait là et pouvait se lever pour réchauffer le sol en surface, le chauffer comme du métal en fusion. J’entends leurs trépidations jusque dans mon donjon, je vois la fine poussière s’échapper des murs lorsqu’ils passent dans un bruit de tonnerre. Courez, chevaux ! Courez ! 
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Le lendemain de l’exécution de Striker, la lampe du plafond vacille pour m’annoncer la nouvelle : les chevaux d’or vont courir. Ils semblent toujours courir peu après une exécution. Je vois leurs naseaux mouchetés d’or et leur pelage de bronze, leurs muscles bandés et leurs ardents yeux noirs. Des yeux aussi noirs que du jais, ou que du bronze coulé dans du métal – des yeux pareils à ceux de la dame. Ou de York. Des yeux noirs qui ne voient rien d’autre dans leur course que l’ivresse joyeuse du mouvement. Dehors, la clarté est éblouissante, les hommes s’arrêtent dans la cour, ils sentent bouger le sol sous leurs pieds. 
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Ici, c’est la fin des noms. C’est notre fin à nous, comme le point termine la phrase. Comme cela a été un jour la fin des cordes, des balles et des fusils, des brûlants contacts de la chaise à frire et comme il en sera des tubes en plastique opaque. Même si nous mourons de mort naturelle, il n’y a rien après nous. 
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Finalement, York doit parler, faire bouger ses lèvres, soulager la tension dans sa gorge. Les mots dévalent, aussi durs que des cailloux, mais bientôt ils se font plus lisses – quel soulagement, quelqu’un qui n’est là que pour m’écouter –, alors les voyelles s’arrondissent et les consonnes se changent en planètes devenues l’univers en expansion dans la lumière des yeux sombres de la dame. Elle m’entend, songe-t-il, éperdu – elle m’entend vraiment. 
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«  Lire était difficile , je ne savais pas bien lire à l’époque . Les mots les plus simples me posaient problème. Mais j’y revenais sans cesse parce que je n’avais nulle autre part d’autre où aller. J’ai fini par aimer me casser la tête sur les mots, dans la lumière poussiéreuse qui filtrait à travers les barreaux et tombait en longs rais sur le bois de la table. »
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