Avez-vous déjà remarqué comment les petits enfants pleurent parfois comme si on leur avait brisé le coeur, mais quelques minutes après, c'est fini, oublié, à croire qu'il ne s'est rien passé. Mais les adultes... ah, nous, les adultes, quand nos coeurs se brisent vraiment, c'est tout juste si nous osons pleurer. Mais nous n'oublions jamais.
- Un jour ! Toute l'humanité n'est qu'un âne qui court après une carotte ! Un jour ! On vit dans cette seule attente. Toutes ces choses qu'on se refuse sous prétexte qu'il faut attendre ce fameux jour ! Mais il ne vient jamais. La vie s'écoule. Hannah meurt. Me voilà ainsi. Il n'y a pas de « jour » miraculeux. Il n'y a que l'instant présent.
On dit que la télévision sert de baby-sitter aux enfants. C'est aussi vrai des adultes. On oublie sa solitude devant le spectacle du monde extérieur. Devant tous ces gens. On se dit qu'on n'est pas seul, mais c'est faux.
Attaquez-vous au monde et il vous écrasera. Montrez-vous plus rusé que lui et il vous récompensera.
Pour lutter contre la solitude, le bon moyen n'est pas de fuir ses souvenirs.