Legendborn, tome 2 : Bloodmarked

Ayant beaucoup aimé le premier tome de Legendborn, j'avais hâte de lire la suite, surtout avec les derniers rebondissements et révélations que nous avions eus. Vu ma note, vous vous en doutez… cette lecture a été une totale déception, et je vais m'arrêter là avec la saga. C'est dommage parce qu'il y avait beaucoup d'éléments que j'avais trouvé intéressants, même s'il y avait des maladresses, mais ici… Je n'ai adhéré à rien.

C'est assez étrange pour un second tome de ressentir cela, mais j'ai eu l'impression que l'auteur tirait déjà sur la corde. Pour moi, il ne se passe quasiment rien dans Bloodmarked. Je m'attendais à ce que Bree évolue avec ses pouvoirs (ceux d'Arthur comme ceux de Vera), que l'on soit plus dans la préparation de Camlann (c'est quand même la fin du monde qu'on nous annonce), que la recherche de Nick aboutisse à quelque chose… Mais au final rien ou pas grand-chose. Nos héros sont entourés de méchants, encore et encore (à croire que tout le monde à vriller), il y a un tas d'intrigues secondaires qui ne vont pas avancer l'histoire, on a des embuscades à gogo, c'est une fuite en avant où personne n'est d'accord et où les erreurs se répètent.

L'univers est aussi pour moi trop caricatural. Tous les méchants sont racistes, tous les méchants sont des blancs fortunés. D'accord. Il est clair depuis le départ que l'auteur veut dénoncer le racisme, mais je ne suis pas certaine que faire des raccourcis comme cela soit bénéfique. On a l'impression que le fait que Bree soit noire est le seul problème, alors qu'on zappe totalement sa condition de femme. Je veux dire tant qu'à monter au créneau autant le faire correctement. Parce que le fait que la descendante d'Arthur soit une femme est un « problème » pour l'Ordre, mais personne n'en parle et Briana ne s'en offusque pas. On l'appelle mon roi, mon seigneur… mais non rien. On la bride parce qu'elle est instable et qu'elle est « hystérique » choses que l'on reproche depuis des siècles aux femmes, mais là encore rien. Et alors que Bree pourrait s'éloigner de l'Ordre et donc des blancs oppresseurs, elle reste quand même. Parfois ses choix étaient très obscurs pour moi. En contradiction même avec sa colère perpétuelle. Parce que oui, Bree est en colère tout le temps. Et ce n'est pas la seule, je ne compte pas le nombre de fois où les personnages se hurlent dessus…

Où est le développement de la partie liée aux Enracinés ? Dans ce second tome, on ne parle que d'Arthur et du Camlann. Là encore je m'attendais à ce que la culture noire et la magie du sang prennent beaucoup plus de place dans la logique de l'auteur. Mais maintenant, j'ai plus l'impression que cette partie est juste un pion qui sert à l'intrigue. Certes, vers la fin, l'auteur traite un peu plus cette partie mais franchement pour ce que l'on en retire… C'est insuffisant. Où sont les valeurs de la Table Ronde ? Ces chevaliers défendant l'opprimés autour d'une table qui les mettait à égalité. Un noble principe qui aurait pu être mis en avant plutôt que donner l'impression que le monde entier était contre notre héroïne. Je suis totalement d'accord avec le fait de dénoncer des injustices, mais pour moi créer un monde où il n'y a pas d'espoir (ou très peu) et qui ne veut pas changer ne va pas renvoyer le bon message. Dénoncer, c'est très bien mais rebondir et trouver un moyen de changer les choses c'est encore mieux. L'auteur ne nous donne d'ailleurs même pas le temps de nous mettre en colère ou de nous offusquer. Bree monte aux créneaux tout le temps… et cela n'aide pas vraiment à s'attacher à elle.

Pour moi, Briana est d'ailleurs ce que j'ai le moins apprécié dans le roman. Tous les autres personnages que l'on peut classer dans les gentils, j'ai adhéré de A à Z, mais notre héroïne… Un manque de maturité qui ne la dessert pas. Elle est la descendante d'Arthur et elle a le sort de l'humanité sur les épaules, ainsi que celle de son peuple et de tous les Enracinés. Arthur lui offre son aide, mais elle refuse parce qu'il est le symbole de la souffrance de sa famille… Il n'y est techniquement pour rien, et si elle acceptait son aide elle pourrait sauver tout le monde, incluant les personnes qu'elle aime… Mais non. Egoïste au possible aussi. Oui, elle est jeune, mais elle a encore une fois le sort de l'humanité entre les mains, celui de ses amis, des gens qu'elle aime. Et elle fait des caprices. Elle n'a que Nick, Nick, Nick à la bouche. Quand on lui propose de l'aide, elle a toujours son mot à dire et elle tergiverse se mettant en danger… Elle pourrait aussi se mettre dans les baskets des gens qui l'entourent de temps à autre. Oui, elle a le droit d'être en colère, mais elle n'est pas le centre du monde non plus. Les autres aussi souffre, et parfois, il faut comprendre l'autre, et pardonner des erreurs. Parce que tout le monde en fait, surtout, surtout Bree. Alors non, je suis désolée, mais j'en attendais bien plus de notre héroïne.

Est-ce qu'on parle de ce triangle amoureux qui n'a aucun sens et qui donne plus dans le fanservice ? Déjà, je n'ai jamais cru à la relation entre Nick et Bree qui pour moi est trop chevaleresque, trop parfaite, mais là… rajouter Sel à l'équation. Non. Cela embrouille tout, Bree passe encore pour une girouette, il y a déjà assez de choses qui se passent comme cela, et tout le monde déteste les triangles amoureux. Alors pourquoi infliger cela à ses personnages et ses lecteurs ? Pourquoi ?

Les quelques dernières pages sont plus intéressantes, mais c'est souvent le cas des fins, n'est-ce pas ? C'est dommage parce qu'il y a des éléments qui m'ont plu, des révélations qui semblent prometteuses, mais pour moi, cette fin aurait dû arriver à la moitié du tome pour que le roman arrive à me « convaincre ». Et là après presque 600 pages de déception, je ne me sens pas la force de poursuivre. Je lirais peut-être les chroniques de la suite, par curiosité, mais ça sera tout pour moi. C'est dommage car encore une fois, il y avait de très bons éléments dans Legendborn.