C'est demain que Markus rentre à Paris. Demain. D'ici là, il y aura sa dernière nuit djiboutienne, ses dernières heures nocturnes dans la ville sublime de laideurs et de perditions, ces moments sombres et violents au milieu des légionnaires débridés, ces instants inévitables auprès des putains éternelles.
Tu prends un sacré coup de vieux lorsque le roman dont tu apprécies tant la plume est celle d'un jeune homme né en ....1989.
Pierre Deram nous entraîne en 100 pages dans une nuit djiboutienne au côté d'un militaire qui erre, qui se laisse porter, qui se laisse absorber par une mélancolie poignante et une violence poisseuse.
Les phrases sont ciselées, leur poésie nous berce, autant que la brutalité des scènes nous heurte, nous déçoit, nous désillusionne à volonté. Et puis l'auteur fait transparaître une immense crédibilité, une authenticité, une vérité. Il n'a de cesse de mettre la lumière sur l'obscurité, d'éclairer le lecteur en lui intimant une tolérance, une compassion vis-à-vis d'humains seuls et torturés, ne sachant pas s'aimer bien, mais s'aimant comme les soldats aiment les putains.
Très très beau premier roman.
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