Il est toujours tellement plus agréable de chercher l’amour que de le trouver ! Parce qu’on finit toujours par se rappeler combien il est éphémère.
En fonction de la région du monde dans laquelle elles grandissent, les filles aujourd’hui semblent presque piégées par la pression de leur entourage, l’influence du commerce et le poids de la tradition. D’un côté , on risque de les exploiter sexuellement si elles adoptent une attitude trop libérale et de l’autre, des traditions ancestrales leur volent leur enfance.
M’efforçant de paraître aussi désinvolte que possible, je me tournai ensuite vers elle et brisai la glace à l’aide de cette phrase bien pratique qu’on utilise depuis la découverte de la nicotine :
Excusez-moi , je peux vous emprunter votre briquet ?
Il ne faut pas se contenter de ce qui parait évident.
Une femme pouvait être agressée ou harcelée sans s’être mise elle-même dans une situation délicate. Peu importait qu’elle soit nue ou habillée de la tête aux pieds, qu’elle soit défoncée, soûle ou totalement sobre. Ou que ce soit une prostituée. Elle pouvait être attaquée à tout moment, et sans la moindre raison.
Aujourd’hui en Inde, il est toujours malvenu de se disputer avec un homme dans la rue, et encore plus sur une plage, surtout pour une femme célibataire. J’étais certaine qu’aucun preux chevalier en maillot de bain n’allait surgir de la mer pour me défendre contre ce casse-pieds tout dégoulinant. De toute façon, lorsqu’un homme tentait de protéger une femme harcelée, l’issue pouvait être fatale.
Je pouvais concevoir qu'il soit difficile de forcer une adolescente à adopter un comportement socialement acceptable. J'avais capitulé n certain nombre de fois devant Durga ces dernières années.
Dans tous les cas, elles sont les victimes de leur propre culture. Certaines jeunes filles aux États-Unis et au Royaume-Uni ont des relations sexuelles – et même des bébés – dès l’âge de onze ans tandis que dans certaines régions de l’Inde, on force les petites filles à se marier alors qu’on devrait les laisser jouer ou aller à l’école.
Quoi que deviennent nos filles une fois adultes, c’est la rapidité de leur sexualisation que je trouvais inquiétante. Je repensai à toutes les victimes de violences que j’avais rencontrées au fil des années. Leurs agresseurs considéraient toujours que leur corps ne leur appartenait pas.
Il ne faut pas se contenter de ce qui paraît évident.