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Goa, cet État au Sud Ouest de l'Inde , réputé pour ses très belles plages de sable fin, son ambiance “ cool” et festive qui en ont fait un paradis sur terre pour les hippies de tout pays qui ont débarqué en masse entre les années soixante et soixante-dix.
Plusieurs dizaines d'années plus tard, les hippies qui sont restés se font rares mais la consommation de drogue s'est répandue et s'est multipliée dans les différentes paillotes de bord de plage très appréciées des touristes occidentaux. Un véritable business s'est mis en place, tenu pour certains par des membres influents des gouvernements locaux mais aussi nationaux.
En tout cas, c'est cette photographie beaucoup plus nuancée de Goa que nous montre l'auteure indienne Kishwar Desai dans ce roman.
Il est vrai que l'on est dans un( très bon ) roman policier mais les informations qu'avance l'auteure au milieu de cette fiction sont inspirées de faits malheureusement réels et avérés .

On y découvre l'héroïne des précédents livres de l'auteure : Simran Singh , travailleuse sociale en vacances avec sa fille à Goa. Cette Miss Parple en version rajeunie est connue pour sa perspicacité et a déjà par le passé résolue quelques affaires et c'est la raison pour laquelle Amarjit , officier de police à Delhi dépêché sur place et ancien camarade de fac de Simran , fait appel à elle pour tenter de retrouver une jeune mineure disparue. Des vidéos la montrent harcelée sexuellement par des hommes dans une rue de la ville. Un témoignage qui laisse augurer le pire pour la jeune Liza alors qu'une de ses jeunes compatriotes est morte quelques années plus tôt à quelques mètres de la paillote où l'adolescente a été vue pour la dernière fois.
Une enquête plein de ( mauvaises ) surprises et semées de multiples embûches se profile alors à l'horizon pour notre détective amateure , mais sans la dérouter de sa mission : obtenir la vérité sur la disparition de la jeune britannique avec le mince espoir de la retrouver vivante .


Étonnant roman au style délicat et raffiné qui contraste avec une critique sans fard de la société indienne très hiérarchisée où les femmes jouent un rôle peu envieux .
Poids ancestral des traditions et de la religion, celles-ci sont la plupart du temps discriminées quand leurs droits fondamentaux ne sont pas totalement ignorés pour être exploitées sexuellement.
L'héroïne de ce livre est à contrario totalement libérée, qui vit dans son temps et ne mâche pas ses mots quand elle critique les abus de pouvoir des hommes. Elle nous montre la face cachée peu reluisante de ce petit paradis pour touristes en mal de “sea, sex and sun” .
L'écriture habile et le scénario intelligemment construit nous plongent instantanément dans cette affaire de disparition. Une disparition qui en cache d'autres , rapidement bâclée par la police locale aux ordres . Rien ne doit en effet entacher l'image de carte postale ni la réputation internationale de Goa , lieu de libertés et de tolérance , qui vit en marge des autres États indiens .
Cette ancienne colonie portugaise offre encore aujourd'hui une vie à l'occidentale mais aussi ses travers : la drogue et l'hypersexualisation des jeunes femmes foulant les lieux . de futures victimes en puissance pour des hommes malintentionnés . Simran nous dévoile ainsi page après page lors de ses incursions l'envers du décor , et il n'est pas reluisant.
Un véritable roman policier au rythme du pays , savoureux et informatif.

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Ah Goa, ses plages, son soleil, ses habitants si sympathiques pour les touristes en quête de zénitude ! Cela, c'est la carte postale mais l'envers du paradis est épouvantable. La toile de fond de la mer de l'innocence, visiblement très réaliste, a autant sinon plus d'importance que l'intrigue de ce roman où corruption, concussion et trafic de drogue mènent une danse diabolique. le personnage de l'enquêtrice, une travailleuse sociale aussi candide que audacieuse est cependant très attachant. Elle est bourrée de défauts mais se bat becs et ongles pour faire triompher la vérité (peine perdue) dans un pays où la condition des femmes est déplorable. Il arrive que le livre tourne un peu en rond mais sa dimension sociale et son style très délié font oublier ses défauts de fabrication.
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Kishwar Desai est une auteur indienne, anciennement journaliste, engagée dans la défense de la condition des femmes dans son pays. Son roman La mer d'innocence se déroule sur les plages de Goa. La narratrice et enquêtrice Simran Singh, personnage récurrent des romans de Kishwar Desai, est abordée pendant ses vacances goanaises avec sa fille, par un ex petit ami inspecteur de police. Il cherche quelqu'un pour interroger discrètement les touristes et employés des paillotes des plages avoisinantes afin de retrouver une jeune fille, Liza Kay, mystérieusement disparue de la circulation. Simran s'engage alors un peu malgré elle dans une enquête aux allures de vacances au pays des hippies. L'occasion pour Kishwar Desai de décrire l'envers du décor du tourisme goanais et de ses plages idylliques : mafia, drogue, alcool, viol, meurtre, détournement de mineure, hippies peacefull, musique, drague, omerta et suspicions au programme. Tout est fait pour noyer le poisson… Simran Singh n'en reste pas moins droite dans ses bottes et mène l'enquête avec brio et véhémence.

Outre le suspense et les rebondissements bien menés de Kishwar Desai, l'intérêt principal de la mer d'innocence réside à mon sens dans la représentation détaillée de l'univers si particulier du tourisme balnéaire et spirituel à l'indienne, et dans la dénonciation assumée des violences récurrentes et banalisées faites au femmes en Inde.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Je n'avais pas fait attention au fait que le roman faisait partie d'une série mettant en scène une travailleuse sociale, Simran Singh. Cette dernière part en vacances avec sa fille à Goa, ancienne destination privilégiée des hippies, une fois arrivée sur place et elle est contactée par son ex, un flic. Il lui demande de mener quelques investigations sur la disparition d'une jeune fille, une anglaise, dont une vidéo la montrant subir un viol collectif a fuité. En effet, depuis plusieurs années, cette ville est connue pour les disparitions mystérieuses de jeunes femmes étrangères. Elle va prendre contact avec la soeur de la disparue et mener l'enquête à ses côtés.

J'ai été très touchée par les thèmes de ce roman : les nombreuses disparitions de femmes qui ne touchent pas que les Occidentaux mais aussi les femmes cette ville, le fait que leurs disparitions ne causent aucun émoi sauf quand cela prend une tournure internationale, la misogynie ambiante et le risque que les femmes encourent par le fait d'être née femme, la corruption de nombreux membres du gouvernement.

J'ai aimé cette enquête même si j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs et lourdeurs, j'ai ressenti quelques malaises face à certaines scènes, l'autrice ne nous épargne pas et nous met face à la réalité. Je vais lire les autres tomes de cette série car leurs thématiques m'intéressent !
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Ceci est le troisième tome des enquêtes de Simran Singh. "Enquête", c'est beaucoup dire, parce que ce que l'on découvre surtout, ce sont les vacances de Simran et comment elles sont perturbées parce que son vieil ami lui demande d'enquêter sur une disparition.
A la fin, tout s'éclaircit dans l'esprit de Simran. Elle a bien de la chance parce qu'elle a été, comme dans le tome précédent, d'une grande naïveté.
Le sujet est pourtant grave : le viol de jeunes filles, de jeunes femmes, à Goa. de ce lieu, je n'en ai pas vu grand chose dans ce roman. de la population native de ce lieu, de sa culture, non plus. Il s'agit quasi uniquement d'un vaste piège pour touriste, où les jeunes filles ressemblent furieusement à des proies, parfois presque consentantes.
Oui, l'auteure dénonce les violences faites aux femmes, la corruption, la toute-puissance des très riches. En même temps, je n'ai ressenti aucune empathie pour la victime, trop immatérielle. On ne peut demander aux lecteurs ce que le propre père de la disparue et sa soeur ne sont pas capable d'éprouver.
Les bonnes intentions ne font pas toujours les romans réussis.
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très mauvais
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Une enquête menée par Simram, travailleuse sociale, à Goa après la disparition d'une jeune britannique. Ce roman a pour ambition de dénoncer la condition des femmes en Inde et également le trafic de drogue. Néanmoins l'intrigue est décousue et pleine d'invraisemblances. Je ne me suis pas du tout attachée aux personnages.
Le style n'est pas très élaboré voire lourd mais on va jusqu'au bout pour connaître le dénouement. Bref, les amoureux de polars ne seront pas convaincus et ceux qui envisageaient de visiter Goa seront certainement refroidis...
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L'auteure est connue pour dénoncer dans ses romans la condition faite aux femmes en Inde. Ici, le thème porte sur le viol.
Simram Singh débarque avec sa fille à Goa, au moment des vacances de Noël, pour y passer une semaine de vacances. Las, son ami Amarjit, fonctionnaire de police haut gradé de Delhi, la retrouve à son hôtel et lui demande d'enquêter sur la disparition d'une jeune Anglaise, Liza. Tout d'abord réticente à se laisser gâcher ses vacances, Simram accepte l'offre après avoir visionné sur son téléphone des vidéos qui lui sont adressées anonymement. Il ne fait aucun doute que la jeune touriste a été violée sur la plage par deux hommes. Elle rencontre alors Marian, la soeur de Liza, qui doit lui fournir des informations sur le séjour de l'adolescente, plutôt délurée à Goa. Mais Marian esquive sans cesse les questions et se fait insaisissable. Bientôt, Simram fait l'objet de menaces à peine voilées puis, droguée par des individus, elle manque de tomber à la mer. Quand les amies de sa fille Durga sont à leur tour inquiétées et que le danger s'approche de celle-ci, elle décide de rester seule à Goa pour se lancer complètement dans la recherche de Liza.
J'ai trouvé cette histoire très maladroite dans sa construction, lente dans sa progression et pleine d'invraisemblances.
Goa, tout d'abord. On dirait que l'auteure n'y a jamais mis les pieds. L'atmosphère qu'elle suggère, décontraction bon enfant, vie de patachon, drogue à tous les coins de paillote, semble assez artificielle. Elle parle des fêtes organisées dans les cabanons sur la plage, des vendeuses de colifichets, des touristes qui envahissent les lieux sans qu'on retrouve cette touche d'étrangeté qu'on ressent dans ce lieu du tourisme de masse. Cet endroit enclavé, bondé, à la circulation trépidante, plein de magasins et de restaurants, pourrait être à n'importe quel autre endroit de la planète où il y a un littoral, du soleil et une mer tiède. L'exotisme s'est déplacé du côté indien, c'est le touriste occidental qui est une attraction à Goa. Or, Simram n'a pas l'air de trouver cette faune plus particulière qu'une autre. Elle évoque à plusieurs reprises les Goanais de souche qui ont perdu leur culture traditionnelle au profit de retombées économiques juteuses, mais à aucun moment elle ne nous montre ce que serait l'identité goanaise, peut-être le glacis du christianisme sur le vieux fond hindouiste, les influences portugaises diffuses, les coutumes spécifiques des habitants ?
Quant à l'intrigue, elle est tellement tarabiscotée dans son exposé si bien qu'on s'égare. Pour une enquêtrice du dimanche, Simram se pose là. Maladroite, aveugle, naïve, on se demande pourquoi un fonctionnaire de police ferait appel à elle. le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle manque de subtilité !
Suffit-il de bonnes intentions pour faire un bon roman ? Sans doute pas. Kishwar Desai dénonce la corruption de la police, les arrestations arbitraires, la torture des inculpés, les trafics en tous genres, l'impunité des politiciens affairistes ET le sort des femmes sous la coupe de prédateurs machistes, non pas avec des sandalettes de plage, mais des semelles de plomb.
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Cette troisième enquête de Simran Singh, prend comme décors Goa, nouvelle destination balnéaire à la mode, et le sujet au combien brûlant en Inde des viols. Publié en anglais en 2013, La mer d'innocence est en effet clairement inspiré par la révolte de l'auteur face au sort de Jyoti, l'étudiante en médecine violée dans un bus de Delhi, dont on suit l'évolution de l'affaire au fil du livre. le roman lui est d'ailleurs dédicacé, ainsi qu'à Scarlett Keeling, une jeune britannique tuée à Goa en 2008 dans des circonstances proches de celles décrites dans le livre, "et aux milliers de femmes violées et assassinées en Inde - dans l'espoir qu'elles obtiennent justice un jour."

Il y a beaucoup de colère et de hargne dans ce livre, et on sent le désir profond de Kishwar Desai de dénoncer l'inertie de la société indienne face à la violence faite aux femmes. Dans un même temps, le lecteur découvre une ville de Goa bien loin des images peace and love des années 70's, gangrénée par les trafics de drogues et la corruption omniprésente. La mer d'innocence ressemble ainsi à un vrai plaidoyer, fortement inspiré par des faits divers réels, au dépend parfois de l'intrigue qui tourne parfois en rond. L'enquête m'a ainsi semblé un peu longuette et la résolution de l'affaire se fait au final un peu aux dépends de Simran.

Si vous cherchez un roman policier palpitant, passez donc votre chemin. Pareil si vous prévoyez des vacances à Goa (bonjour les cauchemars pré-départ). Si vous souhaitez par contre en apprendre plus sur la face sombre de l'Inde, n'hésitez pas à plonger dans les aventures de Simran Singh. Sans m'être particulièrement attachée à cette enquêtrice, je continuerai pour ma part volontiers de découvrir l'Inde d'aujourd'hui, pas toujours toute noire je précise, avec Kishwar Desai.
Lien : http://unmomentpourlire.blog..
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Les deux tomes précédents mettant en scène Simran Singh s'intitulent Témoin de la nuit et Les origines de l'amour, mais point n'est besoin de les avoir lus pour comprendre celui-ci et suivre avec intérêt cette enquête, la preuve, je ne les ai pas lus.

Simran Singh est une femme qui a passé la quarantaine, elle vit seule avec Durga qu'elle a adoptée suite à l'une de ses précédentes enquêtes. L'intrigue présente est très ancrée dans l'Inde contemporaine. Elle mélange fiction et réalité : vous vous souvenez sans doute de cette jeune étudiante indienne agressée et violée par six hommes dans un bus (en décembre 2012, cf, l'article de Wikipedia), Kishwar Desai en parle pour dénoncer la violence extrême à laquelle sont confrontés les Indiennes et ceux qui tentent de les secourir -certains hommes qui ont tenté de les aider se sont fait tuer par les violeurs. L'action de son roman se déroule au même moment. "L'état de la jeune femme que six hommes ivres avaient sauvagement violée dans un bus en marche s'aggravait. On en savait maintenant un peu plus sur ce qui lui était arrivé. A l'aide d'une barre de fer, l'un des violeurs avait perforé ses organes reproducteurs puis arraché ses intestins à mains nues. Au cours des nombreuses opérations qu'elle avait subies, les chirurgiens n'avaient réussi à sauver que cinq pour cent de ses intestins." (p.105)

Kishwar Desai place son histoire à Goa, ancienne destination hippie pour Occidentaux en recherche d'un autre style de vie, devenue la région la plus violente de l'Inde dans laquelle la drogue circule librement et le viol est devenu presque courant : "Un ministre craignait par exemple que Goa devienne la capitale mondiale du viol. Un autre membre du Parlement déclarait qu'en trois ans, un étranger était mort presque chaque semaine dans cet État." (p.106). Et ça fait peur, les touristes sont embêtés et lorsque ce sont des femmes seules, elles peuvent être harcelées, photographiées à leur insu, photographies qui se retrouveront sur des sites Internet, ...

L'héroïne de Kishwar Desai est une femme seule, fonceuse qui ne se soucie pas vraiment des conséquences de ses actes ou des questions qu'elle pose. Ce n'est pas une enquêtrice professionnelle, elle manque de finesse et de recul. C'est évidemment ce qui fait tout son charme, elle est loin des codes des flics ou privés : elle va droit au but, se pose de multiples questions sur les personnes qu'elle rencontre et qui l'aident : sont-elles des alliées, des ennemies ? Et le lecteur ne peut pas l'aider puisqu'il n'en sait pas plus qu'elle et qu'il a exactement les mêmes interrogations.

A part quelques petites longueurs dans ces questionnements qui reviennent un peu trop souvent, le roman se suit avec plaisir et envie de connaître le fin mot de l'histoire. Simran Singh est attachante, sa naïveté et son enthousiasme en font une enquêtrice hors norme, originale. le contexte est fort, la place des femmes dans la société indienne, la violence du pays, la corruption des élites politiques, l'attrait de l'argent facile, l'opposition entre la modernité des grandes villes et des zones touristiques et les régions rurales qui sont très traditionalistes. Une très belle découverte que cette auteure qui, par le biais du divertissement d'un roman policier ne mâche pas ses mots et met l'accent sur ce qui ne tourne pas rond en Inde, tout en restant finalement assez positive ; le roman peut être dur, mais la personnalité de l'héroïne et l'ambiance finale nous laissent sur des notes encourageantes.
Lien : http://lyvres.fr
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