Mythologie du trésor de Rennes le Château/
René Descadeillas/Éditions Savary-Carcassonne.
Histoire véritable de l'Abbé Saunière Curé de Rennes le Château : un ouvrage ô combien passionnant !
François Béranger Saunière est né en 1852 à Montazels dans l'Aude et mort à Rennes le Château, dans l'Aude également en 1917.
Ce prêtre catholique aurait fait une découverte mystérieuse en entreprenant des travaux de rénovation de son église entre 1888 et 1891, lui permettant d'acquérir une fortune expliquant non seulement les immenses travaux réalisés mais aussi le train de vie somptueux qu'il mena dès cette époque. Il recevait beaucoup et sa cave était réputée, de grands crus accompagnant de riches repas.
En fait le mystère de l'origine de cette fortune n'a jamais été totalement élucidé. Tout a été supposé comme la découverte du trésor des Cathares ! On a même été jusqu'à l'accuser de détournement de fonds, sans aucune preuve.
René Descadeillas s'est penché sur ce dossier bien mystérieux et s'est livré à des investigations dans toutes les directions pour publier dans les années 70 cet ouvrage remarquable et très détaillé réédité en 1988. Au lieu de se livrer à des élucubrations fumeuses comme d'aucuns l'ont fait, il cite des faits et des documents pouvant expliquer l'afflux soudain de capitaux importants.
C'est en 1885 que Béranger Saunière fut nommé curé à Rennes le Château, petite bourgade de 300 habitants, fondée à l'époque carolingienne et dont l'église date du VIIIé siècle. Âgé alors de 33 ans, il est l'aîné d'une famille nombreuse bien connue dans la région. Il engage aussitôt une jeune servante de 18 ans,
Marie Denarnaud et prête alors le flanc à la critique car le rôle de Marie semble avoir dépassé celui de servante. Et Marie restera jusqu'à sa mort auprès de Saunière. Elle est décédée en 1953 à l'âge de 85 ans.
Il est attesté que Saunière recevait de nombreux mandats aussi bien
De Belgique, de Rhénanie, de Suisse, d'Italie que de France, pour payer des intentions de messes. On a dit que l'abbé se livrait au trafic très lucratif alors de messes. Il laissait dire qu'il avait découvert un trésor pour occulter ce trafic juteux. Il reçut aussi de nombreux dons substantiels de généreux donateurs grâce notamment à son frère Alfred vicaire d'Alzonne près de Carcassonne, qui avait beaucoup de relations.
Par contre l'accusation qui lui fut faite d'être un agent de renseignement au profit de l'Allemagne relève de la plus haute fantaisie.
Par la suite, Saunière fut contraint d'hypothéquer sa maison, le trafic de messes ayant cessé sous la contrainte du diocèse et tous les travaux n'ayant pu être payés à temps.
Après la deuxième guerre mondiale,
Marie Denarnaud institua M. Corbu et son épouse, qui s'occupaient d'elle, comme légataires universels. Marie leur conta toute l'histoire de l'abbé Saunière. Corbu vit alors là la possibilité de faire des affaires. Il créa un restaurant à la villa Béthanie et fit de la publicité sur le pseudo trésor de Rennes le Château. Pour lui, il s'agissait du trésor de Blanche de Castille, mère de Saint Louis, reine de France (1188-1252). D'importants travaux furent entrepris dès 1955 pour aménager les lieux à des fins touristiques. Un climat étrange régnait en ces lieux et des chercheurs de trésor de tout poil se rendirent sur les lieux venant du monde entier. Même la télévision s'en mêla en 1961 et tourna une reconstitution de la vie de Béranger Saunière, avec Corbu dans le rôle principal !
1965 : Corbu vend ses affaires et quitte Rennes. La légende va alors s'emballer pour plonger dans l'imaginaire et la fiction. de « trésor de Blanche de Castille », on va passer au trésor des Templiers puis des Cathares, en passant par celui du roi Dagobert et celui de la reine Blanche de Peyrepertuse.
Vont fleurir alors une quantité de documents secrets dont l'inauthenticité sera vite mise en évidence par les spécialistes dès 1969. le temps des mythomanes, des joyeux farceurs et des fous dangereux est arrivé qui n'a pas cessé de nos jours. Et tout cela pour rien au dire de l'auteur.
Je me suis rendu personnellement à Rennes le Château en 2007, non pas pour faire des fouilles comme beaucoup ont tenté de le faire bravant l'interdiction, mais pour respirer l'air de cet endroit dont on a tant parlé. Et je dois dire que nourri de nombreuses lectures sur le sujet, j'ai senti que ce village avait une âme particulière, une histoire en somme. J'ai visité l'église, le presbytère, les fortifications avec la tour Magdala, le jardin et la maison de l'abbé dont on a tant parlé. Un lieu historique en quelque sorte, mythique si l'on veut. A chacun son idée.