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EAN : 9782950097163
158 pages
Savary (30/11/-1)
4.75/5   2 notes
Résumé :

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

L'ouvrage de René Descadeillas, Mythologie du Trésor de Rennes (Société des Arts et des Sciences de Carcassonne, Mémoires, tome VII, juillet 1974 ; repris et étoffé chez Savary, 1989, puis chez Collot, 1991) est le premier grand monument du debunking rennais. Un livre très riche, qui commence par reprendre les faits, ceux du vivant de Saunière (cf sa première contribution sur le sujet en 1962), à la lumière du bon sens et de la critique. Il est vrai que René Descadeillas (1909 – 1986) fut secrétaire d'une personnalité politique locale, journaliste, bibliothécaire, secrétaire général de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne et conservateur au musée des Beaux Arts de cette même ville. Sa thèse est simple : trafic de messes et gestion de dons importants, sur la provenance desquels l'abbé ne pouvait guère être bavard en raison de leur caractère « politique ». Descadeillas a une petite faiblesse pour la thèse dite des Habsbourg, famille avec laquelle il aurait pu être mis en contact par la famille de Chambord. « Paraît-il extraordinaire qu'un jour, quelque aristocrate autrichien, peut être quelqu'attaché d'Ambassade, soit venu jusqu'à Rennes voir comment on employait l'argent donné ? Qu'il y soit revenu ? Qu'on l'y ait vu plusieurs fois ? ».
Mais l'intérêt de l'ouvrage du conservateur n'est pas que dans la simple analyse de la vie « étrange » de Saunière. Son témoignage sur les éléments contemporains qui ont contribué à « fabriquer le Mythe » est de la plus haute importance.
Suit en effet un chapitre plein de sympathie et de nostalgie sur les débuts de la période Corbu (1946) : la mise au point de « la belle histoire » enregistrée sur cassette magnétique (1955), les premiers articles sensationnalistes dans la Dépêche du Midi (1956), l'arrivée des premiers chercheurs de trésor et de Robert Charroux. Puis c'est en 1965 l'irruption d'un nouveau venu dans la région, Gérard de Sède. Descadeillas n'a pas de sympathie pour l'écrivain et ne le cache pas. S'il lui reconnaît une « belle plume », il dénonce vigoureusement son manque de sens critique sur chacun des éléments qui vont fabriquer « l'Or de Rennes ». Et l'analyse est percutante : enquête impitoyable qui aboutit à la conclusion que les « documents secrets » sont des faux, que la filiation mérovingienne aboutissant dans le Razès ne repose sur rien, que la description de la dalle de la tombe de la dame de Hautpoul par Ernest Cros est de la plus haute fantaisie….. etc. A noter également quelques paragraphes vitriolés sur les apparitions ponctuelles de Pierre Plantard à Rennes-les-Bains et sur ses contacts avec l'abbé Courtauly qu'il fera parler abondamment……. après la mort de l'intéressé, et ce en lui prêtant des propos totalement extravagants.
Quoiqu'il en soit, la publication de l'ouvrage de Gérard de Sède (1967) donne à l'affaire une nouvelle dimension, à tel point que l'évêché de Carcassonne, sous la signature de Mgr Boyer, se doit de faire une mise au point (1967). Cela n'empêchera pas la recherche du trésor de mobiliser de plus en plus d'énergies, et Descadeillas nous raconte avec beaucoup d'humour l'aventure d'un ingénieur de Strasbourg, Léon Fontan, qui découvrit en 1971 la fameuse cache ! Les « manipulations douteuses » continuent de se multiplier, avec notamment la récupération rennaise de l'assassinat en 1967 de Fakkar-Ul-Islam dans le Paris Genève. C'est enfin l'époque où Henry Lincoln commence à pointer le bout de son nez……
L'ouvrage se termine par une série de dossiers annexes sur les principaux points techniques de l'affaire (le pilier wisigothique, la dalle du chevalier, la tête sculptée de RLB, le tableau de Poussin, Dagobert II etc……) avec tous les éléments nécessaires pour se faire une opinion étayée.
Au total, un ouvrage fondamental auquel je n'aurais qu'un seul reproche à adresser. Pourquoi n'a-t-il jamais été traduit en anglais, cela aurait peut être évité à nos amis anglo-saxons d'écrire des tonnes de bourdes !
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Mythologie du trésor de Rennes le Château/René Descadeillas/Éditions Savary-Carcassonne.
Histoire véritable de l'Abbé Saunière Curé de Rennes le Château : un ouvrage ô combien passionnant !
François Béranger Saunière est né en 1852 à Montazels dans l'Aude et mort à Rennes le Château, dans l'Aude également en 1917.
Ce prêtre catholique aurait fait une découverte mystérieuse en entreprenant des travaux de rénovation de son église entre 1888 et 1891, lui permettant d'acquérir une fortune expliquant non seulement les immenses travaux réalisés mais aussi le train de vie somptueux qu'il mena dès cette époque. Il recevait beaucoup et sa cave était réputée, de grands crus accompagnant de riches repas.
En fait le mystère de l'origine de cette fortune n'a jamais été totalement élucidé. Tout a été supposé comme la découverte du trésor des Cathares ! On a même été jusqu'à l'accuser de détournement de fonds, sans aucune preuve.
René Descadeillas s'est penché sur ce dossier bien mystérieux et s'est livré à des investigations dans toutes les directions pour publier dans les années 70 cet ouvrage remarquable et très détaillé réédité en 1988. Au lieu de se livrer à des élucubrations fumeuses comme d'aucuns l'ont fait, il cite des faits et des documents pouvant expliquer l'afflux soudain de capitaux importants.
C'est en 1885 que Béranger Saunière fut nommé curé à Rennes le Château, petite bourgade de 300 habitants, fondée à l'époque carolingienne et dont l'église date du VIIIé siècle. Âgé alors de 33 ans, il est l'aîné d'une famille nombreuse bien connue dans la région. Il engage aussitôt une jeune servante de 18 ans, Marie Denarnaud et prête alors le flanc à la critique car le rôle de Marie semble avoir dépassé celui de servante. Et Marie restera jusqu'à sa mort auprès de Saunière. Elle est décédée en 1953 à l'âge de 85 ans.
Il est attesté que Saunière recevait de nombreux mandats aussi bien De Belgique, de Rhénanie, de Suisse, d'Italie que de France, pour payer des intentions de messes. On a dit que l'abbé se livrait au trafic très lucratif alors de messes. Il laissait dire qu'il avait découvert un trésor pour occulter ce trafic juteux. Il reçut aussi de nombreux dons substantiels de généreux donateurs grâce notamment à son frère Alfred vicaire d'Alzonne près de Carcassonne, qui avait beaucoup de relations.
Par contre l'accusation qui lui fut faite d'être un agent de renseignement au profit de l'Allemagne relève de la plus haute fantaisie.
Par la suite, Saunière fut contraint d'hypothéquer sa maison, le trafic de messes ayant cessé sous la contrainte du diocèse et tous les travaux n'ayant pu être payés à temps.
Après la deuxième guerre mondiale, Marie Denarnaud institua M. Corbu et son épouse, qui s'occupaient d'elle, comme légataires universels. Marie leur conta toute l'histoire de l'abbé Saunière. Corbu vit alors là la possibilité de faire des affaires. Il créa un restaurant à la villa Béthanie et fit de la publicité sur le pseudo trésor de Rennes le Château. Pour lui, il s'agissait du trésor de Blanche de Castille, mère de Saint Louis, reine de France (1188-1252). D'importants travaux furent entrepris dès 1955 pour aménager les lieux à des fins touristiques. Un climat étrange régnait en ces lieux et des chercheurs de trésor de tout poil se rendirent sur les lieux venant du monde entier. Même la télévision s'en mêla en 1961 et tourna une reconstitution de la vie de Béranger Saunière, avec Corbu dans le rôle principal !
1965 : Corbu vend ses affaires et quitte Rennes. La légende va alors s'emballer pour plonger dans l'imaginaire et la fiction. de « trésor de Blanche de Castille », on va passer au trésor des Templiers puis des Cathares, en passant par celui du roi Dagobert et celui de la reine Blanche de Peyrepertuse.
Vont fleurir alors une quantité de documents secrets dont l'inauthenticité sera vite mise en évidence par les spécialistes dès 1969. le temps des mythomanes, des joyeux farceurs et des fous dangereux est arrivé qui n'a pas cessé de nos jours. Et tout cela pour rien au dire de l'auteur.
Je me suis rendu personnellement à Rennes le Château en 2007, non pas pour faire des fouilles comme beaucoup ont tenté de le faire bravant l'interdiction, mais pour respirer l'air de cet endroit dont on a tant parlé. Et je dois dire que nourri de nombreuses lectures sur le sujet, j'ai senti que ce village avait une âme particulière, une histoire en somme. J'ai visité l'église, le presbytère, les fortifications avec la tour Magdala, le jardin et la maison de l'abbé dont on a tant parlé. Un lieu historique en quelque sorte, mythique si l'on veut. A chacun son idée.

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Vidéo de René Descadeillas
Rennes-le-Château. Entretien avec M. René Descadeillas. Carcassonne. 1973.
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