VERCINGETORIX
On recherche un
acteur pour tenir le rôle de Vercingétorix. Mais comment était-il ? - DP planches de la
bande dessinée "Astérix le gaulois". - PANO
paysage de la
campagne d'Alésia.ITW
Jean Michel THIBAUX (romancier et scénariste), parlant du physique et de la personalité de Vercingétorix. - DP gens sur site de fouilles archéologiques. ITW Fabienne CREUZENET (archéologue)....
"Quoi de plus salvateur en ce monde que la reconnaissance de son talent ?"
"[...] si tu réduis le monde pour en être le centre, il ne te reste rien. La raison limite l'expression."
-Un Arverne vaut dix Romains ! répliqua Vercingétos. Nous sommes plus de trois cent mille prêts à prendre les armes. Nertomaros parut désespéré en entendant les propos du jeune Gergovien. Cet argument, il l’avait entendu des dizaines de fois et avant lui son père et le père de son père. Depuis trois siècles, des générations de Gaulois avaient voulu la guerre. Certains même pillèrent Rome, Delphes, c’est ce qui se disait aux veillées. Le monde, de l’Asie Mineure au Grand Océan, était celte.
"[...] on ne gagne pas le coeur de celui qu'on aime en propageant le mal."
Lorsque la chose descendit la pente, on en distinguait à peine les contours dans la transparence de l’air. Les Triboques agitèrent leurs armes et commandèrent à leurs chevaux le repli mais les bêtes étaient paralysées par la peur. Un Barbare lança son javelot qui disparut dans l’éther. Les yeux égarés, la bouche ouverte, les hommes du Rhin virent venir vers eux cette vibration. Vercingétos sentit passer un souffle glacial et la peur se noua à ses entrailles. Les dieux avaient envoyé la Mangeuse d’âmes pour punir les sacrilèges.
Le faucon planait au-dessus du camp romain. Il avait tout vu, tout entendu. Il avait vu les hommes se battre, la terre se gorger de sang, le ciel se couvrir de poussière. Il avait senti la détresse des âmes tournoyant près des corps éventrés. Certaines volaient dans les basses couches de l’air brûlant. Elles suivaient des cadavres que les légionnaires emmenaient par chariots entiers vers des fosses communes. Quand comprendraient-elles qu’il fallait partir ?
- Nous ne pourrons jamais quitter ce trou ! dit Carole d'une voix amère. Jamais !
- Il faudrait un miracle, soupira Laure.
- Pauvre de nous, tu crois qu'ils se soucient de notre avenir, en haut, avec leurs ailes dorées ? On n'est pas assez malheureuses. Et puis La Cadière n'est pas Lourdes. Je te le dis, ma vieille, on n'est pas nées au bon endroit ; toi, t'aurais dû voir le jour à Paris, et moi à New York. En ce moment, j’irais écouter Elvis Presley en concert et tu jouerais à mademoiselle Prout à Saint-Germain-des-Près.
- Ne te moque pas. Proust est un grand auteur !
Laure n'aimait pas que Carole dise "Prout" ou "ton Marcel". L'homme qui avait écrit "Du côté de chez Swann" et "Le Temps retrouvé" n'était pas un camionneur. Dans la bouche de Carole, il en prenait toutes les apparences.
J'ai peur d'être une de ces femmes qui vieillissent mal entre le chaudron et la quenouille. J'ai peur qu'on me préfère un jour une jeunette. J'ai peur dans mon corps de femme. Pourtant, aujourd'hui, je suis heureuse car je porte la vie, quoi que fassent les hommes, ils auront toujours besoin de nous, voilà ce que je me dis. Ce fruit dans mon ventre, c'est ma force. C'est mon bonheur. C'est notre bonheur.

Il y avait du bonheur dans l'air ; des fillettes poussaient des cerceaux, des garçonnets se poursuivaient en riant, les femmes faisaient tourner leur ombrelle, les hommes lançaient des œillades à la ronde. Thérèse en oublia les nuits blanches, les années passées à étudier le grec, le latin, les textes démotiques, les secrets hiératiques et les colonnes de hiéroglyphes que les archéologues avaient consignées par milliers dans leurs carnets depuis l'expédition d'Égypte.
Elle était enfin prête à assister monsieur Horace Tabès-Blumberger, conservateur des antiquités au Louvre, et, si tout se déroulait comme prévu, elle rejoindrait son père dans un an au Caire.
Quel bonheur ! se dit-elle en pensant à lui qui fouillait le site de Dachour dans le but de percer les mystères entourant la pyramide du roi Snéfrou. Elle adorait son père. Luc Maurin poursuivait l’œuvre de Champollion ; il lui avait communiqué la passion des vieilles pierres, le goût des énigmes, l'amour des livres et l'envie de voyager. À ses côtés, elle avait connu l'Italie et la Grèce mais n'était jamais allée au-delà d'Istanbul, rêvant de découvrir le tombeau d'Alexandre le Grand ou l'arche de Noé. Elle planta son regard un instant dans l’œil du soleil qui la brûlerait un jour dans les déserts. Il imprima une tache sur sa rétine ; la tête lui tourna. Insouciante, elle ignora la puissance de Rê et se mit à siffler «Moutons et dindons», la chanson en vogue du moment.
"Le monde invisible tant redouté s’était matérialisé près de la fontaine aux Gargouilles. Bien qu’il n’entende pas prononcer le mot « sorcières », André savait que tous l’avaient sur le bout de la langue. Suivant le curé avec les autres porteurs, il se retrouva près de la fontaine. De tous les lieux de la régions connus par les ésotéristes, les exorcistes et les occultistes, ce monument classé maléfique par le Vatican était le plus célèbre."