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Critique de Maelou01


C'était un beau moment. Un moment de grâce. Un moment béni, dont je ne voulais pas sortir car je me sentais heureux".. la dernière phrase du roman de Claudine DESMARTEAU reflète mes émotions à la lecture de son livre. La construction est originale et donne une dynamique à l'ensemble. Certains chapitres font une ligne. D'autres sont des mails ou de la poésie. Au fil des pages, on s'attache à Benoît pour s'en détacher brutalement au dernier chapitre.

L'histoire
Benoît Cardan est écrivain. Marié et père d'une jeune fille de dix-huit ans, il est fidèle à sa femme et à son éditeur, qui est devenu un ami. Hélas, les ventes de ses derniers livres sont mauvaises et son éditeur lui annonce qu'il ne publiera pas son nouveau roman. Alors, Benoît Cardan rêve de se réinventer, de renaître de ses cendres d'une manière aussi éblouissante que Romain Gary avec Émile Ajar. L'aventure de cette résurrection sera à la fois burlesque et tragique.

Mon avis
Claudine DESMARTEAU nous offre une expérience humaine. Cela commence avec la construction et le style du roman qui sont, a minima, déstabilisants. le lecteur est confronté à un rythme endiablé, des chapitres déstructurés dynamiques, des dialogues percutants et un regard acerbe sur notre monde contemporain.

Benoit, le narrateur, souffre de troubles psychiques. Il est dépressif et anxieux. L' angoisse, le vide et la vieillesse sont quelques-unes de ses obsessions. Son comportement avec les punaises présentes ou pas dans son appartement montre qu'il souffre de TOC. Benoit au fil des pages se fait déborder par un autre trouble psychique : celui de la double personnalité.

Dés l'ouverture du roman, le lecteur est entraîné dans une ronde de mots et d'émotions vertigineuses. le premier chapitre est une dispute conjugale sur un sujet surréaliste : une histoire de chiens, de housse, de tarifs excessifs, de fringues désinfectées. Les protagonistes du dialogue sont sur les nerfs. le lecteur est entraîné dans un tourbillon. Il devine déjà que l'histoire sera kafkaïenne.
L'ennemi – la punaise de lit- est ridicule. Mais il est tenace, invisible et dérangeant. Il change profondément le quotidien puis la vie du héros. Il l'entraîne vers la folie, la solitude, l'isolement. Son comportement de maniaque obnubilé fait fuir sa femme et sa fille. Son éditeur le quitte car il écrit un "livre de dépressif ", juste bon pour allumer un barbecue. Des lors, le néant commence à l'engloutir.

Pour essayer de continuer d'exister, Benoit va décider d'écrire un livre au style très différent du sien. Il repense à la mystification de Romain Gary, l'écrivain préféré de sa maman qui en “avait plein la bouche” de cet auteur et gardait à son chevet une édition de “la vie devant soi” (Clin d'oeil à Freud et à l'influence de la mère sur l'évolution psychologique de sa descendance)
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