Citations sur Brèves de philo : La sagesse secrète des phrases toutes f.. (3)
C'est ainsi que le commandement "Tu ne convoiteras pas" (la femme, les biens et les richesses d'autrui) prouve que "nul n'est capable, quoi qu'il fasse, d'être sans convoitise. Par là, l'homme apprend à se décourager de lui-même et à chercher de l'aide ailleurs". Cet ailleurs, c'est le Ciel. Par conséquent, si l'on veut formuler un adage authentiquement théologique, il faut dire : "Tu ne peux rien, le Ciel fera tout." C'est nettement moins attractif pour les coachs et les adeptes du développement personnel, mais c'est le credo non négociable de tout croyant.
"Aide-toi, le ciel t'aidera" (extrait)
Certaines erreurs de grammaire sont aussi des fautes morales. On lit et on entend presque partout l’expression « c’est de ma faute », or on devrait dire « c’est ma faute ». Le « de » est grammaticalement de trop. Plus qu’un simple dérapage dans la syntaxe, il s’agit d’un contre-sens moral, car en ajoutant ce « de » on met à distance le manquement et l’inconduite comme si ce n’était qu’un accident dont on était pas personnellement responsable. On accepte une part de faute, comme on reprend un peu de pudding. On introduit un article partitif, « de ma faute », alors qu’on devrait utiliser un possessif, « ma faute ». La faute est mienne. Elle n’est pas seulement quelque chose à quoi je collabore, elle m’appartient pleinement. Mon devoir pour la grammaire est d’en rendre compte, de l’endosser. C’est ma faute. L’erreur de syntaxe trahi la lâcheté morale. Ce ne sont pas des faits mais des mots qui accusent. A la vitesse ou se répand cette infidélité à la grammaire, on finira par ne plus trouver de coupables dans les prétoires.
L'agnosticisme est un territoire neutre, une sorte de Suisse théologique et philosophique qui ne lance aucune offensive. L existence de Dieu n'est d'ailleurs pas de l'ordre de la certitude mais de la foi. La question est intellectuellement indécidable.