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Critique de XL


XL
27 octobre 2014
Par un phénomène qui ne connaît pas de règle stricte dans le monde des écrivains polyglottes, l'auteur, bien qu'ayant vécu plus de quarante ans en Norvège, dont il parle et lit la langue, a fait le choix d'écrire dans sa langue maternelle, l'italien, qu'il lit et écrit mais avoue parler de plus en plus mal. C'est une chose à laquelle je m'intéresse et qui, ajoutée au fait qu'il est italophone, m'a aidée dans mon approche de cette prose qui n'est pas extrêmement facile.
Pour le fonds, l'auteur est en droit de supposer qu'il s'agit d'un dernier roman, d'une ultime occasion de régler des comptes ou plutôt de préciser des aspects de son travail, en réponse à des critiques, des réactions à ses écrits précédents. Il se présente comme ouvrier, autodidacte, engagé politiquement et artistiquement : son témoignage est passionnant à plus d'un titre car s'il a peu profité de l'école, il a énormément étudié, ses réflexions et ses références en témoignent. Etranger, migrant, exilé économique, il mêle reconnaissance et critique pour son pays d'accueil, fidélité à sa patrie et à sa culture natale.
Du point de vue formel, la langue est belle, claire, mais truffée de néologismes, d'inventions linguistiques (j'entrevois et admire la subtilité de la traduction en français). le texte donne l'impression d'une longue loghorrée sans aucune ponctuation ; chez Alain Mabanckou, cet aspect a été rédhibitoire et j'ai abandonné au bout de deux tentatives (Verre cassé et Mémoires de porc-épic) ; chez Luigi di Ruscio, je n'ai rencontré aucune difficulté à suivre le fil d'une pensée qui se dévide sur le papier via le clavier de la vieille machine à écrire et qui m'a fait penser aux expériences d'écriture automatique.
Je ne suis pas sûre que je serais à même d'apprécier ses poèmes néoréalistes, mais en ce qui concerne cet objet littéraire non identifié, j'ai été séduite par la langue de cet homme et j'ai envie de le découvrir en VO.
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