Le bricolage d’un passé commun, inventé pour mieux donner l’illusion d’un ciment national univoque, est en réalité destiné à exclure les indésirables
La majorité a toujours décrété l’universel en fonction d’elle-même. Dans l’histoire du monde telle qu’elle nous est contée dans les livres, c’est la centralité des majoritaires qui oriente le récit. Les minorités n’y apparaissent que comme victimes ou des ennemis. Le curseur de l’universalité est placé sur la norme du majoritaire qui est aujourd’hui en France masculin, blanc et hétérosexuel. Les minorités qui ne correspondent pas à cette norme sont priées de s’y ajuster et de taire toute revendication propre qui serait perçue comme particulariste et donc hostile à l’universalisme ainsi dessiné
Lorsque des groupes sont racialisés, cela induit une universalisation du « neutre » des autres. Ainsi, des femmes et des hommes sont déclaré-e-s de couleur, universalisant le « neutre » de la couleur blanche, acceptée de fait comme la référence non questionnée.
La différence n’existe pas en tant que telle, c’est le rapport entre deux entités qui la crée.
L’évolution actuelle du racisme ne pourra être infléchie qu’à une seule condition : que les fondements du fonctionnement de notre société soient remis en cause
Que l’expression du racisme prenne une tournure violente ou non, la solution pour en sortir ne se trouve que dans la capacité à bousculer nos piliers les plus structurants. L’essentiel n’est pas d’être exempt de tout préjugé mais d’être conscient du fait qu’on en est potentiellement porteur
C’est donc dans la perception de tous que les races se construisent et entrent dans le champ de la réalité sociale. Si bien que les interactions entre êtres humains, lorsqu’elles sont orientées par cette idée se construisent en fonction de ces races pourtant imaginaires. La prise en considération des interactions raciales et des conséquences de la perception sociale des races est par conséquences nécessaire aux sciences sociales pour lesquelles les »races » sont des catégories sociales effectives. C’est le racisme qui fait exister les races et non l’inverse
La déportation des esclaves africains constitue un tournant dans la construction des identités raciales
Pour cesser de circonscrire la réflexion antiraciste à la question des minorités, il faut s’interroger sur la norme blanche
la suspicion permanente d’extranéité qui pèse sur les non-blancs