Il y a tout ce que j'aime dans ce thriller : des personnages attachants, même si on n'est pas obligatoirement d'accord avec leurs choix ; un sujet de fond – ici, la violence, la vengeance et une réflexion sur la justice – ; un rythme.
On entre dans l'histoire, sans même s'en rendre compte, et après, c'est l'évidence : on ne peut plus lâcher ce livre.
J'ai trouvé vraiment intéressant ce personnage sans affects – Marta a été testée, et ne ressent aucune empathie pour personne, elle fait partie des 2% de la population mondiale qui ne ressent rien pour les autres, ce qui pourrait faire d'elle une psychopathe – qui, finalement, va se trouver des raisons inattendues de s'intéresser à ceux qui l'entourent. Et surtout, j'aime bien l'idée qu'au moment où elle risque de mourir, cette situation évolue, qu'elle commence à ressentir, pour elle-même, mais surtout pour certains autres, des sentiments, quels qu'ils soient.
L'inspectrice chargée de l'affaire – et que Marta va contraindre, en quelque sorte, à poursuivre -, Daniela Gutierrez, est également un personnage riche. Vivant seule avec son fils, ils portent encore le poids de la disparition, dans un attentat de l'ETA, du père et du frère. Et, incapables d'en parler, ils ont évidemment du mal à passer au-dessus… C'est donc à la fois un personnage sans âge – l'opposition entre gendarmes et voleurs, ce n'est pas nouveau -, mais en même temps très daté de notre époque – la question terroriste est une caractéristiques très actuelle -.
Il y a du sang sur les murs, beaucoup de violence, mais l'ensemble est cohérent. Et, sans partager la vision de ces personnages, on prend plaisir à les accompagner !
Bref, c'est très réussi, très efficace, et ça mérite le détour. Alors, un, deux, trois… vengeance !
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