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Critique de Krout


Ah ! Ah ! Ah ! Je ne sais pas vous, mais moi j'apprécie beaucoup l'ironie. Je n'ai pas grand mérite : au pays de la bière, on aime plus qu'ailleurs un petit arrière goût d'amertume ainsi que ce côté éphémère d'une bonne mousse. Osez sans pudeur un oeil amusé et bienveillant sur ma critique et puis courez découvrir ce roman précurseur. Ne trouvant pas à la bibliothèque en ma cinquième tentative Ubik dont je n'arrête pas de lire d'excellentes critiques d'amis Babeliotes enthousiastes, je regarde sur l'étagère dans l'intention pour une fois de m'adonner à de la bonne science fiction. (J'ai vu au cinéma Minority report, Total recall et Blade runner.) Or je vois que celui-ci est son premier roman, la 4ème de couverture indique que c'est l'histoire d'une nationalisation en 1949 d'une entreprise américaine par la République de Chine. D'où j'en conclus de suite qu'il s'agit plutôt d'un roman historique. QUOIQUE ! (Oui belge aussi ;)) Ce serait quand même ironique, si l'histoire repassait les plats, comme dans un bon repas. Après l'engouement empressé des gloutons capitalistes durant ces dernières années pour bouffer l'empire du milieu. Car comme le veut l'adage chinois (mal traduit) Riz rat, riz jaune car pour toi c'est du Chinois et je serai encore là que tu n'y seras pas. Allez je prends et me demande laquelle de ces deux nations est donc sans pudeur ?

Evidemment le titre original Gather Yourselves Together peut avoir un sens plus riche et s'appliquer à chacun des trois membres de l'entreprise choisis au hasard pour veiller sur le site jusqu'à la remise des clés à ceux qui en réclament la nue si pas la due propriété. Ces trois là deviennent alors les maîtres tout puissants mais de manière extrêmement temporaire d'un monde (la succursale de la société) en stade inéluctable de disparition. Revoilà l'ironie qui pointe le bout du nez avec ce pouvoir infini sur quelque chose qui n'est déjà plus. Deux hommes, une femme, un environnement clos, un pouvoir illimité mais éphémère : whouah cela peut partir rapidement dans tous les sens. ^^ Surtout lorsqu'on apprend que deux d'entre eux ont déjà eu une relation et que le troisième ne connaît encore rien à la vie. Des mondes qui ont déjà basculés et un dont le lecteur ressent que le moment est inéluctable et imminent. Trois beaux personnages qui par des personnalités bien marquées ne peuvent qu'intriguer et intéresser. Et l'influence des classiques littéraire américains se fait ressentir dans le recours omniprésent au whisky. J'ai déploré quelques longueurs dans des digressions intempestives, cela ne m'a pas empêché de me laisser embarquer jusqu'au bout dans une agréable et intelligente lecture.

Pour ne décrocher finalement que sur l'érudite postface de Daniel Tron qui nous assène une série de vérités comme autant de certitudes sur l'oeuvre Dickienne. Je m'en voudrais d'ailleurs de ne pas mentionner le titre de la thèse de doctorat de ce savant professeur : Imaginaires Paradoxaux, de la métalepse chez Philip K. Dick et Terry Gilliam. Décidément l'ironie m'aura poursuivit, moi qui dans ce roman précisément aie eu l'impression que l'auteur s'interrogeait sur les doutes d'une réalité apparemment établie dans la durée et parallèlement sur les doutes philosophiques et ceux de la création littéraire. Mais bon, comme je le disais c'est mon premier Philip K. Dick, et cela tombe bien c'était aussi son premier !

Une expérience que je recommande à toutes et tous.^^ Et un livre qui me semble aujourd'hui d'une urgente actualité avant que notre monde n'ai irrémédiablement basculé. Philip K. Dick, dans ce livre historico-géopolitique, attire notre attention sur l'illusion de la permanence, il serait non pas ironique mais sot de le rejeter sous prétexte qu'il a écrit d'autres choses après. LOL
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