AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 7 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Où commence la fiction, où s'interrompt l'auto biographie, voici la question laissée sans réponse au terme de cet ouvrage aussi instructif qu'émouvant.

Yanne DIMAY, se masque derrière Marianne DULAC, venue une quinzaine de jours en Terre Sainte, du 7 au 20 septembre 2009, à l'occasion de la prise de voile de sa nièce Emilie.

Notre touriste ne se contente pas de visiter les lieux saints, mais curieuse et emphatique, elle multiplie les échanges et les rencontres avec les personnes les plus variées et découvre le puzzle israélo palestinien avec ses communautés chrétiennes, juives, laïques et musulmanes, ses contrastes entre les villes et les campagnes et les exigences d'une politique sécuritaire pouvant s'apparenter par ses excès à un apartheid.

Du chauffeur de taxi, pas toujours enregistré, au professeur de médecine, nous parcourons l'éventail des situations et découvrons progressivement le confinement des palestiniens et l'aspiration de la jeunesse à faire tomber les murailles.

Professeur de français, Marianne offre ses services aux facultés pour développer un programme d'ateliers d'écriture. L'auto biographie est plus que probable et Yanne DIMAY a un réel talent et une plume vive et élégante pour nous faire partager les excursions, les rencontres, les interrogations et les découvertes de Marianne DULAC.

Parallèlement, Alice, une bi-nationale de mère belge et de père palestinien, fugue le 11 septembre, jour programmé de son retour en Europe et s'enfouit au coeur de la Palestine en s'engageant dans une école maternelle sous le pseudonyme Dima. Au fil des jours, elle est prise dans un engrenage mortifère et embrigadée par un groupe de jeunes rêvant de commettre une opération terroriste « shopping à Mamilla ».

Le père d'Alice, Marwan AL AWDHA, conseiller du Ministre de la Sécurité palestinienne, collabore avec la Sécurité Israélienne…

Rentrée à Paris, Marianne DULAC est sollicitée par la mère d'Alice pour chercher sa fille ; en janvier 2010, Marianne revient en Israël débuter ses ateliers d'écriture. Qui localisera Dima ? Marianne, la sécurité palestinienne ou la police israélienne ? Pourront ils intervenir avant l'attentat suicide ? Cette partie du livre est probablement romancée. Elle est passionnante et émouvante car quel parent peut être certain que son adolescent ne sera jamais tenté de commettre une gosse bêtise ? Yanne DUMAY analyse avec beaucoup de finesse la psychologie d'Alice et celle de son père et de sa mère divorcés et vivant dans deux mondes différents. L'embrigadement progressif de celle qui devient Dima est observé avec acuité et avec un regard neutre et objectif, qui force l'admiration.

Ceci dit, revenons au but initial et providentiel du voyage de Marianne DULAC, appelée par sa nièce Emilie, à être témoin de sa prise de voile en l'Abbaye Bénédictine d'Abu Gosh le samedi 19 septembre 2009. Raison, je l'avoue, qui m'a fait cocher ce titre lors de l'opération Masse Critique de décembre.

Et bien notre professeur, après avoir confondu congrégation dominicaine et bénédictine en page 131, passe du vendredi 18 au dimanche 20 en oubliant cette mémorable journée, en omettant de préciser que le village d'Abu Gosh, c'est probablement l'Emmaus de l'évangile, que l'abbaye bâtie par les croisés est une enclave française, et même mieux, oserai je dire, une enclave normande, puisque cette abbaye a été fondée par l'Abbaye du Bec Hélouin.

Surprenant anachronisme, Marianne DULAC, le 20 septembre 2009, « trône près du cénotaphe du père Lustiger » … or ce mémorial (financé par le CRIF) a été inauguré le mercredi 23 octobre 2013, soit quatre années plus tard, pour rappeller :
«Je suis né juif, j'ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron.
Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les apôtres.
J'ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre, Saint Jean l'Apôtre et Sainte Marie pleine de Grâce.
Rien n'est impossible à Dieu.»
Cardinal Jean-Marie Aron Lustiger

Ceci laisse deviner que soit Yanne DIMAY n'est pas allée à Abu Gosh, soit s'y est rendue des années plus tard, et sème un doute sur la réalité de Soeur Claire Marie.

Si rien n'est impossible à Dieu, tout est possible à une romancière, et la faiblesse (à mes yeux) du chapitre Abu Gosh, ne doit pas occulter la qualité et l'originalité de cet ouvrage.

Si demain ce roman est adapté pour la télévision, puis je suggérer que l'on substitue à l'Abbaye d'Abu Gosh, le Monastère de l'Emmanuel à Bethléem ? Les religieuses bénédictines melkites ont leur monastère bordé par le mur israélien et clôturé par le check point qui sépare Jérusalem de Bethléem !

Merci à Babelio de m'avoir révélé Yanne DIMAY et son éditeur Riveneuve, deux superbes découvertes. Cette pierre dans le coeur m'a ramené avec bonheur en Terre Sainte et évoqué plusieurs amis y vivant.

Puisse l'accord de paix entre Israël et les Emirats Arabes Unis ouvrir la voie à une paix entre israéliens et palestiniens et prolonger ainsi la démarche exemplaire de Yanne DIMAY.
Commenter  J’apprécie          803
Quel livre enrichissant !
Marianne Dulac, professeur de lettres à Paris se rend en Israël pour assister à la prise de voile de sa nièce.
Pendant quinze jours, elle va découvrir le pays et être la proie d'émotions plus vives et variées les unes que les autres.
A tel point qu'elle décide d'y programmer des ateliers d'écriture dans les universités du pays l'année suivante.
Parallèlement, Alice, fille d'un conseiller de ministre palestinien et d'une belge fait une fugue et rejoint un groupe de résistance palestinien.
Par les médias, on entend souvent parler des conflits israélo-palestiniens, mais là on y est plongé au plus prêt et la réalité est pire encore que ce que l'on peut avoir entendu.
Parce que tout est vu du côté des habitants.
Clivages religieux et différences culturelles ne facilitent pas la tâche.
Brimades, checkpoints, police, attentats, bombardements......une vie de peur et d'angoisse.
Un combat permanent dont on ne voit pas l'issue.
Un grand bravo à Yann Dimay pour nous avoir raconté avec précision et émotion son expérience peu commune.
Commenter  J’apprécie          270
Je remercie Babelio et les Éditions Riveneuve pour l'envoi, dans le cadre d'une masse critique, du roman : Une pierre dans le coeur de Yanne Dimay.
Alors que les voyages sont difficiles à faire actuellement, je vous emmène avec moi en Terre Sainte.
Marianne Dulac, professeur de Lettres, part en Israël pour assister à la prise de voile de sa nièce Émilie au couvent des bénédictines d'Abou Gosh. Elle découvre la situation dramatique de la Cisjordanie, de l'autre côté du mur. Alice al Awdha, née d'une mère Belge et fille du conseiller du ministre de la Sécurité palestinienne, fait une fugue et disparaît. Elle a rencontré son destin, s'appelle désormais Dima et veut être moudjahidine.
Tandis que son père met tout en oeuvre pour la retrouver et démanteler le groupe qu'elle a rejoint, Marianne Dulac s'engage pour un programme d'atelier d'écriture auprès des étudiants de Cisjordanie et de Gaza.
Leur destin va se croiser au check-point de Qalandia...
Une pierre dans le coeur est un roman que j'ai pris plaisir à lire car je ne connais pas grand chose sur Jérusalem, la Cisjordanie, Gaza..
Du coup, j'ai appris énormément de choses grâce à ce roman que j'ai lu en prenant mon temps. Je ne l'ai pas dévoré, pour une fois j'ai savouré ma lecture.
Il y a énormément d'informations sur la situation en Terre Sainte, j'ai découvert la situation là-bas, les conflits, les check-points.. Il est important de bien suivre pour bien comprendre la lecture.
Tout ce qui m'était presque totalement inconnu m'est devenu un peu plus familier au fur et à mesure que les pages se tournent. J'étais avec Marianne et Alice dans leur voyage là-bas, leur quotidien, leur découverte d'un monde différent du notre.
C'est un voyage qui n'est vraiment pas facile à faire, j'ignorais que la situation était compliqué à ce point là-bas.
J'ai réussi le temps de ma lecture à me mettre à la place de Marianne, à découvrir avec elle à la découverte de religions, de façon de vivre, de penser, très éloignées de la notre. le choc entre eux et nous est surprenant. J'ai apprécié ma lecture, j'ai eu l'impression de découvrir plein de choses. Les personnages de Marianne et Alice sont très intéressants, assez complexes. Notamment cette jeune fille qui se cherche, va changer de nom, se mettre en danger sans vraiment avoir conscience de ce qu'elle risque. Cela fait réfléchir.
Quand aux ateliers menés par Marianne, ils ont réellement existés, et je trouve l'idée excellente.
Une pierre dans le coeur de Yanne Dimay est un bon roman, que je vous recommande avec plaisir.
Ma note : cinq étoiles.


Commenter  J’apprécie          210
Envolons nous en Israël, en Palestine, en Cisjordanie...
Aéroport Ben Gourion, puis autobus, ou bien taxis, checkpoints partout....
Avec ce roman, récit croisé des journées de Marianne (parisienne en voyage) et Alice/Dima (fille née de l'amour d'une belge et d'un palestinien), nous voici immergés entre Jerusalem et les territoires, époque contemporaine.
Avec humanité, Yanne Dimay nous invite à effleurer cette Terre sainte et folle, étourdissante et kaleidoscopique...
Inspiré d'une expérience réelle de l'auteure qui mena des ateliers d'écriture en Palestine, le pari de ce roman est ambitueux et réussi... Cette lecture, nous invite dans la peau de tant de personnages superbes, des deux camps, des trois religions, modérés, ou orthodoxes, touristes, victimes, bourreaux, passifs, actifs... Jusqu'à leur coeur, et là nous touchons la pierre qui a blessé, poison imputrécible, mais aussi la vie et l'amour qui pulsent, espoir perpétuel. Yanne Dimay a pu approcher l'intime, là-bas, avec l'ecriture. C'est avec pudeur, lucidité et respect qu'elle parvient à nous faire partager ses émotions.
Gratitudes à l'auteure, à Babélio et aux éditions Riveneuvepour ce cadeau dans le cadre "masse critique".
Commenter  J’apprécie          51
Encore une belle découverte grâce à Masse critique de Babelio que je remercie pour ses choix. 
   De tous temps, qu'on allume la TV ou la radio, qu'on lise les journaux, on n'échappe jamais aux derniers drames en Israël / Palestine. Mais on n'y comprend rien ou plus clairement on croit savoir, c'est le constat que fait Marianne la narratrice de ce récit, entre carnet de voyage, récit de voyage et roman. 
Celle ci partie rejoindre sa nièce lors de sa prise de voile dans le couvent d'ABu Gosh, se retrouve à faire du tourisme pendant une quinzaine de jours en Israël, Palestine. Elle y découvre un monde, un mode de vie différent de ce qu'elle imaginait, qu'elle croyait savoir. Elle est touchée des situations vécues sur place, elle s'en indigne impuissante comme tous. Elle vit la réalité de cette terre coupée en zones et la vie de ses habitants. Chaque personne rencontrée lui dévoile un morceau de son histoire, de l'histoire de cette Palestine découpée, morcelée, démembrée. Ce récit de voyage rend compte de la vie passionnée mais aussi résignée des personnes rencontrées, habitants des deux côtés, subissant cette situation. 
En parallèle de ce carnet de voyage, le roman offre l'itinéraire d'une jeune fille indignée et des gens engagés qu'elle rencontre. Alice fille du ministre de la sécurité brûle de s'engager et de dénoncer les exactions des Israéliens qui enferment les Palestiniens. Malgré sa vie privilégiée, elle veut s'impliquer comme tant d'autres jeunes idéalistes soit par l'action humanitaire : ils tentent ainsi d'enjoliver la vie des enfants; soit par l'action terroriste avec pour but d'ouvrir les yeux de la communauté internationale.
C'est un livre qu'on ne lâche pas, qui entraine dans le voyage sans les risques, qui ouvre les yeux et permet de découvrir un pays historique et sa situation. 
    Israêl / Palestine comme on ne l'a jamais vu ou lu ! 
Commenter  J’apprécie          40
Entrez de plain pied dans le conflit israélo-palestinien. En compagnie de Marianne, professeur de français, qui va mettre en place des ateliers d'écriture dans les universités d'Hébron, de Naplouse, de BirZeit et de Gaza. Mais aussi en compagnie d'Alice/Dima bi-nationale belge et palestinienne et qui s'identifie à la cause de ces oubliés de l'histoire à qui on refuse le moindre bout de terre pour y vivre en paix. Les check-point, le mur, la présence permanente de l'armée israélienne leur mène la vie dure. Il semble qu'ils soient en prison dans leur propre pays. Les destins de Marianne et d'Alice/Dima vont se croiser pour faire de ce roman un appel au partage qui ne sera vraisemblablement pas d'actualité dans les prochaines années. J'ai aimé cette lecture qui m'a fait revivre des émotions ressenties lors de mon voyage de 2014 dans ce pays déchiré entre deux peuples.
Commenter  J’apprécie          30
On lit comme ça les premières lignes et on se laisse emmener par les récits qui se croisent puis s'entrecroisent depuis Paris et jusque sur les boulevards de Jérusalem, les ruelles de Gaza, les couloirs d'un monastère ou la chambre d‘un hôpital.
La force de ce roman réside en premier lieu dans son réalisme : l'auteur connaît les lieux évoqués ou traversés et parvient, par ses descriptions aiguisées, à y plonger le lecteur. Outre les lieux, ce sont les problématiques politiques, géopolitiques, religieuses, sociales qui sont abordées tout au long du texte par la voix de personnages, chacun faisant valoir son point de vue, fruit de son histoire et de ses rencontres. Ainsi ce roman est poignant car les idées sont incarnées et présentées alternativement dans un cadre qui ne les caricaturent pas mais au contraire permet de comprendre dans toutes ses subtilités les raisons des différents conflits qui minent ces terres d'Israël et de Palestine. Les personnages sont attachants : le lecteur suit leurs péripéties et vibrent avec eux face aux obstacles qui se dressent aux points de contrôle ou dans les décisions arbitraires des représentants officiels. On suit de près aussi bien Marianne, professeur de Lettres , française athée, qui voyage en Israël d'abord pour des raisons familiales puis pour un projet professionnel et une promesse d'amitié, Alice la fille franco-belge du conseiller du ministre de la Sécurité palestinienne que les combats des moudjahidine ont convaincue, mais également Georges le chauffeur, Saja et Ali, des Palestiniens dont les familles ont subi depuis des générations les effets de la colonisation, un jeune couple de Français qui a fait son Alyah, un professeur de neurochirurgie pédiatrique, un gérant d'hôtel palestinien et bien sûr des étudiants, ceux qui préparent des actions contre la colonisation et manifestent et ceux que Marianne rencontre dans ses ateliers, les garçons que la guerre et la douleur ont rendus poètes et les filles qui s'accrochent au français pour trouver un époux qui leur offrirait une autre vie…
Un roman qui plonge le lecteur avec finesse dans les méandres du coeur humain et lui confie les pierres pour construire un chemin…
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1833 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}