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Citations sur Leurres et lueurs (14)

« À QUOI TIENT L'AMOUR » ?

                  Pour René FLORIO


Aux mots, à leur accent, aux choses,
Aux mille questions que l'on pose,
Au lourd silence inopportun,
Aux rêves qui fuient un à un ;

Aux sanglots réduits au silence,
Au lourd silence fait de souffrance,
Aux souffrances faites d'aveux
Qu'on ne dit plus dès qu'on est deux ;

À l'aspect des lieux que l'on hante,
Aux mots qu'on ne dit pas, aux mots
Aux mots qu'on a dits peut-être trop tôt,

Aux nerfs sensibles d'une amante
Et à l'énervance de l'air
Un soir trop parfumé, trop clair.
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Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
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Le souffle des ancêtres Birago Diop

Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres,
La voix du feu s’entend
Entends la voie de l’eau
Ecoute dans le vent
Le buisson est un sanglot :
C’st le souffle des ancêtres
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l’arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau qui coule,
Ils sont dans l’eau qui dort,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule,
Les morts ne sont pas morts.


Ce poème du Sénégalais Birago Diop est connu de tous les écoliers africains, et cité dans Congo, une histoire de David Van Reybrouck.
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Saint-Louis

Près de l'Océan qui t'empêche de vivre
La vague du désert roule à l'horizon;
Calme tu dors et le soleil qui t'enivre
Te berce à l'éclat de ses brûlants rayons.

De ton lourd sommeil nul chant te délivre
Ville qu'endormit l'autre incantation;
Et mon âme saoule des rêves des livres
Voudrait entrevoir tes sourdes visions.

Elle voudrait ouïr ta voix qui s'est tue
Et le murmure de tes nuits révolues
Où s'agitaient tes pensers vers l'avenir.

Le flot rugit, la vague lèche la plage,
La mer s'avance que tu laisses venir
Calme dormeuse en songeant à un autre âge.

1925
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Désert



« Dieu seul est Dieu, Mohammed rassoul Allah ! »
La voix du Muezzin bondit sur les dômes,
S’enfle, s’étend, puis s’éteint au loin là-bas... »
Lentement se courbent les corps de nos hommes...
Rythme le morne chœur assourdi et las,
Et les pointes noires des cases en chaume
Frangent l’horizon que nous n’atteindrons pas.

Sur le désert et dans l’infini des âges
Titubant ainsi dans le sable sans fin
Aborderons-nous à de lointains rivages ?

Irons-nous ainsi chaque jour vers demain ?
Vers des haltes lointaines, de lointains havres
Où nos rêves ne seront que des cadavres ?
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Le chant des Rameurs
  
  
  
  
    J’ai demandé souvent
    Écoutant la Clameur
    D’où venait l’âpre chant
    Le doux chant des Rameurs.

Un soir, j’ai demandé aux jacassants corbeaux
Où allait l’âpre chant, le doux chant des Bozos,
Ils m’ont dit que le Vent, messager infidèle
Le déposait tout près dans les rides de l’Eau ;
Mais que l’eau désirant demeurer toujours belle
Efface à chaque instant les replis de sa peau.

    J’ai demandé souvent
    Écoutant la Clameur
    D’où venait l’âpre chant
    Le doux chant des Rameurs.

Un soir, j’ai demandé aux verts Palétuviers
Où allait l’âpre chant des Rudes Piroguiers ;
Ils m’ont dit que le Vent, messager infidèle
Le déposait très loin, au sommet des palmiers ;
Mais que tous les palmiers ont les cheveux rebelles
Et doivent tout le temps peigner leurs beaux cimiers.

    J’ai demandé souvent
    Écoutant la Clameur
    D’où venait l’âpre chant
    Le doux chant des Rameurs.

Un soir, j’ai demandé aux complaisant Roseaux
Où allait l’âpre chant, le doux chant des Bozos,
Ils m’ont dit que le Vent, messager infidèle
Le confiait là-haut, à un petit oiseau ;
Mais que l’Oiseau, fuyant dans un furtif coup d’ailes,
L’oubliait quelquefois dans le ciel indigo.

    Et depuis, je comprends
    Écoutant la Clameur
    D’où venait l’âpre chant
    Le doux chant des Rameurs.
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Un soir j'ai demandé aux jacassants Corbeaux
Où allait l'âpre Chant, le doux Chant des Bozos;
Ils m'ont dit que le Vent messager infidèle
Le déposait tout près dans les rides de l'Eau,
Mais que l'Eau désirant demeurer toujours belles
Efface à chaque instant les replis de sa peau.
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Lentes, lentes des barques glissent
Ainsi que de lointains remords
Et des rêves d'amour se tissent
Sur la trame des rêves morts.
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Le lent lamento langoureux du saxophone
Égrène de troubles et indistincts accords
Et son cri rauque, saccadé ou monotone,
Réveille parfois un désir qu'on croyait mort.

Arrête Jazz, tu scandes des sanglots, des larmes
Que les cœurs jaloux veulent garder seuls pour eux.
Arrête ton bruit de ferraille. Ton vacarme
Semble une immense plainte où naît un aveu.
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Hélas les larmes non tombées

Peu à peu corrodent le coeur

Comme une pierre imbibée

D'infernales liqueurs.
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