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Critique de eugenange



Scrooge, ce vieillard aigri, et avare, dont des employés humiliés, dépendent de son bon vouloir, a inspiré Walt Disney dans la composition de "l'oncle Picsou".
Existe t'il un chapitre plus angoissant que celui où Scrooge, après avoir traversé les bas quartiers de l'est end Londonien, rentre chez lui, par cette veille de Noêl, et dans cette maison suant la solitude, voit assis en face de lui, le sceptre de son ancien associé.
Il a reconnu le vieux Marley, dont il n'avait jamais effacé le nom du siège de l'entreprise, et qu'il retrouve, revenu d'entre les morts, près de la cheminée éteinte, lui adressant tout à coup la parole....
J'ai fait la connaissance de Scrooge à 10 ans, dans les années 60, alors que j'étais en colonnie de vacances. le moniteur tous les soirs, une fois les colons couchés, avaient entrepris de nous lire ce chant de Noël, à raison d'un passage chaque jour.
Malheusement, il se fit tellement bordelisé, qu'il arrêta bien vite sa lecture, à mon grand dépit.
J'allais donc timidement, lui demander de me préter le livre, persuadé que je me ferai rabroué. Il fut bien sûr enchanté, et me le confia. Ce livre fut déterminant pour moi, et m'ouvrit les portes de la littérature.
J'ai relu cette nouvelle, plus tard à mes enfants, et j'ai retrouvé toute l'angoisse, les frissons, et le long cheminement de Scrooge, faisant le bilan de sa vie, une fois qu'il eut fait sur les ailes de trois esprits, trois voyages.
Le premier voyage ll'amenant dans son passé trop longtemps occulté, où il revoit le pauvre garçon solitaire qu'il était. le second voyage vers son futur, c'est à dire, l'image qu'il laissera aux autres, avant ce retour au présent, où il doit se mettre en concordance avec ces nouvelles données, pour atteindre l'ataraxie, et la reconnaissance de ses ouvriers.
Comme disait Sartre, "l'enfer c'est les autres!" C'est à dire que notre opinion de nous depénd essentiellement du regard que les autres nous renvoient, et sans lesquels il n'y a pas de bonheur, même si nous possédons tout l'argent du monde.
Cette nouvelle a été écrite en 1843. Si l'on décrypte les ressorts de cette oeuvre, elle débouche sur sur la psychologie de l'inconscient. le passé exploré sans tabou redéfinit l'avenir, après avoir rénitialisé le présent. Freud et son divan 50 ans plus tard, ne nous dira rien d'autre. Il est d'ailleurs étonnant que d'atures chefs d'oeuvre absolu, tel le "Pinochio" de Collodi (1881), "Alice au pays des merveilles (1869), de Lewis Caroll, explorent eux aussi cette veine de l'inconscient, et de l'affrontement au monde, dans un voyage initiatique, qu'on peut comparer à des odyssées modernes. Attention, ces romans qu'on a l'habitude de ranger dans la littérature "Jeunesse", s'ils peuvent être évidemment appréciés par les enfants, sont universels, et destinés à tous, de 7, à 77 ans, et sans doute davantage. Ce sont à la fois des livres initiatiques, moralistes, et philosophiques.
J'ai relu ce livre dans sa version illustrée sompteusement par Innocenti, que je ne peux que recommander. Un homme de grand talent qui a illustré avec le même bonheur "Pinochio", oeuvre multiple et interprétable elle aussi de bien des façons.


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