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Citations sur Et ces êtres sans pénis ! (42)

Je viens d'un pays [l'Iran] où le régime piétine tous les droits, je viens d'un pays où j'aurais pu être exécutée à l'âge de treize ans, d'un pays où on tire à balles réelles sur les manifestants pacifistes; je viens d'un pays où les dirigeants refusent de donner le nombre de morts, de blessés et des personnes arrêtées [lors des manifestations de novembre 2019]. Reuters a annoncé mille cinq cents morts. Reuters se trompe: le nombre de morts est beaucoup plus important. Le régime n'aurait pas coupé Internet durant dix jours pour tuer seulement mille cinq cents personnes à travers cent cinquante villes. [...] Je hais de toutes mes forces l'Etat islamique. Je ne parle pas de Daech, je parle d'un vrai Etat islamique. Celui des ayatollahs. Le mot Etatt n'est pertinent que s'il gouverne un pays. Je parle de l'Etat islamique qui fait peur aux Européens au point qu'ils sont restés silencieux. [...] Je me sens coupable de vivre tranquillement en France qui a accueilli Khomeiny - l'homme qui changea la face du monde. Je me sens complice lorsque la France, l'Europe se mettent à table avec les dirigeants criminels de l'Iran. Le silence assourdissant du gouvernement français me fait mal. Le pays des Droits de l'homme ne dit mot.
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La littérature, la fiction, n'est rien d'autre qu'une revanche imaginaire sur la réalité. J'écris ici que je rentre au pays et l'ayatollah ne peut rien contre moi. L'ayatollah ne peut me faire arrêter. Il peut briser la réalité mais contre l'imaginaire, il ne peut rien. Il ne peut rien contre le miracle de la littérature.
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Cette inversion des rôles - mon père ne m'avait jamais fait la lecture ni raconté des histoires, chez moi les enfants n'existaient que pour obéir - me donnait de l'importance et un certain prestige qui dépassait mon entendement. À dix ans, je me mesurais à lui, un Pacha dont la prestance, même après son accident et malgré l'opium, impressionnait quiconque. Je n'étais plus une enfant, je me sentais une adulte, plus adulte que les adultes qui ne lisaient pas les journaux, et il y en avait beaucoup. Plus adulte que ma mère qui n'était pas préoccupée par la chose politique et ne feuilletait que des magazines féminins. J'appartenais au monde de mon père. Un monde masculin, intelligent, sérieux, viril, un monde qui détenait le pouvoir, le savoir et surtout l'autorité.
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Et puis, où que j'aille, ces lancinants : "Vous êtes de quelle origine ? Ca ne vous manque pas vos racines ? Vous retournez dans votre pays... ?" me ramènent au point de départ. Oui, je retourne plusieurs fois par jour dans mon pays natal. J'y suis condamnée. Je vis en France mais passe mes journées en Iran. C'est ça être exilée. Je suis une exilée. L'exil se fait entendre dans les mots qui sortent de ma bouche. L'exil est cet accent qui me dénonce à tous : elle n'est pas d'ici. L'exil c'est troquer sa langue maternelle contre une langue qui vous refuse la quintessence de sa poésie.
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Si la littérature est ma passion, la politique, d’une manière viscérale et maladive, m’est chevillée au corps. Je n’arrive pas à couper le cordon. La situation est catastrophique en Iran. L’économie est ruinée, les gens sont accablés par le chômage, la pauvreté, beaucoup de retraités, de fonctionnaires et d’ouvriers n’ont pas été payés depuis des mois ; les désastres écologiques et environnementaux sont innombrables ; la sécheresse, la pollution, les tremblements de terre et les inondations ont tué des milliers de personnes seulement durant les deux dernières années. La répression est brutale et sans pitié. Tous les jours, journalistes, activistes, avocats, professeurs, étudiants, ouvriers, minorités religieuses sont arrêtés et emprisonnés. La torture, les pendaisons, les exécutions, les assassinats continuent. Les jeunes femmes qui ôtent leur voile dans un lieu public sont arrêtées et condamnées à dix, vingt ans de prison, sans même avoir « pété le décolleté » ni montré « ce sein que je ne saurais voir ».

Où sont les intellectuels spécialistes de l’Iran qui disaient, dans les années 1990, « si je ne défends pas les femmes qui veulent porter le voile en Europe, je ne peux pas défendre celles qui ne veulent pas le porter en Iran « ? Ils ont bien réussi leur mission en France, en Europe, et partout dans le monde, mais trente ans plus tard, les femmes en Iran sont emprisonnées lorsqu’elles ôtent le voile dans la rue.

Ou sont les « vigilantes » de #MeToo ? Il faut balancer qui ?
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Quinze ans d'expérience avec des enfants qui ont subi les pires abus nous ont prouvé qu'il n'existe pas de mauvaise graine, comme il n'existe pas de bonne graine chez l'humain. On récolte chez un enfant ce que sa famille, ses proches, son environnement et la société ont semé en lui.
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« Pourquoi vous n’avez pas divorcé au lieu de… je veux dire au lieu d’attendre qu’un accident arrive ? » (p. 124)
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Il a soixante-sept ans. Il vient de tuer sa deuxième épouse qui avait trente-cinq ans. La première épouse est toujours vivante et toujours son épouse. Preuve suffisante aux yeux du chef du commissariat de Téhéran qu'il n'est pas un assassin, et qu'il n'a pas tiré sur sa deuxième épouse sans une bonne raison.
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Quand j'ai lu, il y a des années, les discours et les théories d'Hannah Arendt sur le système totalitaire, les ais reconnues, jes les connaissais déjà par corps, par tête, par coeur. Le totalitarisme, hélas, ne s'apprend pas dans les livres.
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Toute personne sans pénis, chauve ou pas, doit porter un bout de tissu sur la tête en public. Sept jours sur sept, à toute heure du jour ou de la nuit ; qu'il fasse chaud ou froid.
L'absence de pénis doit être désignée par un signe extérieur.
C'est la Loi.
Et le bout de tissu sur la tête symbolise l'absence de pénis.
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