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3,92

sur 140 notes
Voici un "vrai faux roman" oú l'auteur déroule sous nos yeux incrédules, deux histoires entrelacées, l'une turbulente, hargneuse, colorée, violente, dure, le combat d'une jeune iranienne au début des années 90, contre l'oppression dans son pays-(-partir coûte que coûte -désirs d'aventures, volonté , rêves et illusions se fracassent sur le réel -- )


L' autre, celui de la même personne, exilée en France, en 2004, qui se débat contre elle- même, lors d'une psychanalyse, à Paris.
Si les lecteurs attendent quelque chose de clair et d'abouti à propos de la psychanalyse, ils seront bien déçus .

La description des séances est longue, ennuyeuse et souffre de longueurs !
Par contre l'alternance entre ces vies différentes dans des villes différentes donne de la fluidité au récit.

Cet ouvrage dévoile , à travers la vie de Dounya, jeune fille cultivée , universitaire, la tragédie des migrants, (les problèmes liés à la langue), qui n'ont pas d'autre choix que de quitter leur ville natale pour survivre .

Nous découvrons avec horreur et beaucoup d'émotion, la condition de la femme sous la dictature islamique, son avilissement, " cette chose voilée "" Elle s'en voulait d'être femme, elle avait toujours vécu dans le déni de sa féminité , cette féminité qui la condamnait au voile ".
Tous les moyens sont bons pour échapper à cet enfer fait de viols, de prostitution , brutalités physiques et psychologiques, prison , torture , entre Téhéran, Dubaï, Bandas Abbar et Istanbul .
Restent la folie, le repli sur soi, la solitude.
C'est un requiem féroce contre l'islam déviant , les mollahs et leur logorrhée, les mouchards , l'espionnage ....
Le rapport au Père, à la mère, aux hommes sont évoqués avec fougue, flamboyance comme un cri !
Un roman fort , intense, tragiquement gai et drôlement triste , sans fard ni voile, hargneux et plein de vie autour du portrait d'une personnalité chaotique qui tente de se rassembler puissamment , aux multiples facettes, une leçon sur l'engagement civique et politique .
Impressionnant !
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Tout au long des pages, on suit le destin de Donya, jeune fille instruite, universitaire en Iran. Celle-ci ne rêve que d'une chose, parvenir à joindre Londres où elle pourra vivre une vie d'occidentale libre. Son parcours sera dur et violent.
Parallèlement, on retrouve la même jeune femme à 27 ans dans le cadre de séances de psychanalyses.
J'attendais du livre das éclaircissements au sujet d'une psychanalyse. J'ai été bien déçue.
Le psy joue un rôle bien fade dans ce livre.
J'attendais que la jeune femme se porte mieux grâce à la psychanalyse ou trouve une solution.
Résultat, on rame dans le malaise perpétuel.
C'est beaucoup trop long, ennuyeux de se complaire dans le malheur, dans une vie glauque aussi bien pour la jeune femme que pour le psy.
Dommage. Ma lecture avait bien commencé.
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Chahdortt Djavann est une iranienne, née en 1967, dont le père, grand féodal, fut emprisonné et vit ses biens confisqués lors de l'arrivée au pouvoir de l'ayatollah Khomeini en 1979. Elle arrive à Paris en 1993, elle y apprendra le français et deviendra écrivain, de langue française. Ces brefs repères biographiques ne sont pas inutiles pour se plonger dans la lecture de ce livre, publié en 2011, le neuvième de l'auteure et qui n'est qualifié ni de roman, ni de récit mais qui porte la mention "Psychanalyse I". La narratrice, dont le parcours est très similaire à celui de l'auteure, nous parle de sa vie à Paris, un an après son arrivée en France, après avoir fui l'Iran, son pays natal, étouffé par le régime des mollahs. Bien que ne parlant encore le français qu'avec difficulté, la jeune femme, en proie à des sentiments de dédoublement de personnalité, décide de consulter un psychanalyste. Les récits de ses séances avec son psychanalyste constituent la moitié environ des chapitres du livre, l'autre moitié racontant, en alternance, la vie de la narratrice quand elle était étudiante en Iran, avec quelques flashbacks dans son enfance.

Chahdortt Djavann a pris le pari de combiner dans ce livre deux types de narrations bien différents : une narration de type "historique", sur le modèle de "mémoires", avec un récit personnel qui a des accents sociologiques et parfois polémiste (à l'encontre du régime islamiste) et une narration sur le mode du verbatim pour ses séances de psychanalyse où on la voit chercher à tâtons, non sans périodes de découragement, une porte de sortie aux troubles psychiques dont elle souffre et qui l'amènent à revisiter son enfance. Dans les deux cas, l'auteure fait preuve d'une grande liberté de ton et de jugement, allant parfois jusqu'à l'insolence et la provocation (à l'égard de son psy comme à l'égard du régime iranien, même si elle ne les met pas du tout sur le même plan).

Le style de Chahdortt Djavann est très vivant, très libre et pourtant très précis et très évocateur. Dans les chapitres consacrés à l'Iran, j'ai eu le sentiment de vivre ce que vivaient les jeunes iraniens à cette époque (mais les choses n'ont guère évolué depuis), à travers le regard caustique et désabusé porté par l'auteure. Les séances avec le psy, quant à elles, oscillent entre le burlesque et la détresse. La narratrice se bat contre ses démons et si elle rudoie parfois son analyste, elle s'attache néanmoins à ce travail analytique qui lui permet d'avancer et - peut-être - de ne plus subir l'emprise de ses voix intérieures ou bien d'en comprendre enfin le message.

Très riche par son fond, très enlevé et agréable à lire dans sa forme, cherchant un "parler vrai" quand bien même la parole est empêchée ou confisquée (par une théocratie ou par un Surmoi, tous les deux impitoyables) c'est un livre qui m'a profondément touché, accompagné d'une rencontre marquante avec une écrivaine dont j'espère lire bientôt d'autres ouvrages. Que me conseillez-vous ? Y a-t-il une suite déjà publiée à ce "Psychanalyse I" et si oui, quel est ce livre ?
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Etre immigrée , être une immigrée Iranienne , être une jeune femme qui fuit sa famille , être une immigrée qui dénonce le port du voile , être à la recherche d'une nouvelle identité , c'est être Donya et sans aucun doute Chahdortt Djavann écrivaine qui ne parlait que le Farsi en arrivant à Paris .
Cette écrivaine de langue française “je serai écrivain en français ; apprends déjà à parler ! pour les livres on verra après“ , nous raconte pas à pas sa longue reconquête d'elle même , “je commence à douter de ce que j'ai vraiment sous les yeux “ , il faut du temps , de la patience , se raconter encore et encore pour que sorte l'innomable , pour “ne pas sombrer dans la folie “ .
Le récit à la troisième personne donne du recul à ses souvenirs , mais très vite le je est là , sous jacent, à la lumière du vous “vous devez vous plier “ , car cette jeune iranienne rêve de bonheur , de liberté , malgré l'emprise des mollahs car la vie s'organise aussi pour déjouer les comités de surveillance , allant même s'habiller en homme !
Des incompréhensions , des frustrations qui s'accumulent , va naitre un sentiment de vengeance puis une révolte contre la condition faite aux femmes “vous devez tout voiler “ c'est à dire tout cacher , et renoncer à tout .
Une société se dévoile ne laissant pas les hommes indemnes , une société qui crée des frustations ,une société de misères sexuelles , pour laquelle elle prononcera des mots crus ...visant directement les mollahs , pourvoyeur et organisateur de la prostitution .
La révolte , les enfermements , la prison , les humiliations dessinent le long parcours de Donya vers sa liberté .
Son exil en France n'était pas gagné , les mots viendront l'aider à franchir les derniers pas “ il y a une jouissance gaie quand un mot est apprivoisé” et hier soir dans mon rêve mon père me parlait en français !!!
Il faut franchir nous aussi lecteur ces mots pour goûter à un peu de sa liberté .
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En 1994, une jeune femme d'origine iranienne, Donya, prend rendez-vous avec un psychanalyste après une tentative de suicide. Elle vit à Paris depuis quelques années, commence à maîtriser le français et ne sait que faire de cette vie qu'elle a choisie et où elle se sent si mal. En 1990, en Iran, dans la ville étudiante de Bandar Abbas, deux jeunes gens se rencontrent dans le plus grand secret : Armand et une jeune fille dont on comprend qu'il s'agit aussi de Donya. L'auteur alterne ces deux facettes de la même jeune femme, et chacun des chapitres passés sur le divan, ou dans le fauteuil du psy, éclaire un chapitre relatant son passé en Iran, et vice versa.
Le thème principal est celui de la condition des femmes en Iran, qu'elles soient enfants, jeunes filles ou jeunes femmes, et on ne peut y rester insensible. Donya a une personnalité qui n'est pas du genre à s'effacer et elle rencontre encore plus de difficultés que d'autres à se conformer aux dictats du régime, et elle en subira des conséquences très dures. Partir, quitter l'Iran devient pour elle le seul but à atteindre, même si elle songe à un moment à attaquer de l'intérieur ce régime des ayatollahs qui restreint la vie des femmes à moins que rien. Mais son enfance marquée de scènes tragiques, sa jeunesse aventureuse la poursuivent jusqu'à Paris et elle cherche un apaisement à ses cauchemars au travers de la psychanalyse.
Je retrouve Chahdortt Djavann découverte et appréciée il y a quelques années avec Comment peut-on être français ?, dans un registre un peu moins léger, beaucoup plus intime, mais avec un personnage toujours touchant et qu'on a envie de suivre davantage. D'ailleurs ce roman est intitulé Psychanalyse I et sera donc suivi d'au moins un autre. Malgré ses plus de cinq cent pages, je n'ai pas trouvé de longueurs, mis à part quelques pages à peine un peu didactiques sur la psychanalyse ou la condition des femmes en Iran. Les pages qui se passent dans le cabinet ne sont pas longues, tant les personnalités de Donya s'y succèdent, car cette jeune femme souffre entre autres de se sentir partagée entre différentes individualités. Quant à la vie privée du psy, elle constitue quelques petites pauses rafraîchissantes et teintées d'humour qui sont les bienvenues.
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Donya, jeune fille iranienne, n'a qu'un désir, celui de fuir le régie des mollahs, qui lui imposent le port du foulard, qui persécute tous ceux qui tentent de prendre quelques libertés avec leurs lois, avec leurs interdits. Une jeune fille de plus en plus rebelle au fil des pages, qui sera torturée à 12 ans, violée à vingt ans...
Elle brave les interdits en passant des nuits avec Armand, son ami. Femme, elle n'a pas le droit d'être avec un homme avec lequel elle n'est pas mariée...La seule solution qui s'offre à elle, c'est de quitter l'Iran, de se marier avec un étranger, qu'elle n'aimerait pas, et d'obtenir un visa. Oui, mais Donya est foncièrement honnête avec les autres...Elle n'a jamais accepté l'hypocrisie et le mensonge du régime, tous les mensonges, toutes les hypocrisies, la turpitude.
Une autre femme, mal dans sa peau, va chez un psy, après une tentative de suicide et une hospitalisation en psychiatrie. Une jeune femme qui ne sait plus trop qui elle est. Elle est la file d'un père qui ne l'a jamais aimé, il avait quarante femmes, il a été lui aussi persécuté par le régime...Elle vit de petits boulots au noir à Paris.
Nous suivrons ces deux femmes tout au cours du livre, grâce à une alternance de chapitres, passant ainsi du divan du psy, de ses "oui..je vous écoute..." laconiques à Bandar Abbas, ville iranienne où vit Donya, à ses trafics, ses mollahs ou à Téhéran, des interdits religieux et de la torture, des viols et de la prostitution aux blocages et au silences chez le psy.
Deux femmes ou une seule ? Quand on d'abord lu "Comment peut-on être français", il n'y a plus de mystère
Chahdortt Djavann dénonce ce régime des ayatollahs, son hypocrisie, sa violence, et le mensonge de la psychanalyse et des psychanalystes, faisant payer très cher leurs "Oui, je vous écoute..." leurs "Pouvez-vous préciser..", leurs silences, l'hypocrisie de certains aussi, leur écoute distraite, leur appât du gain. Une certaine forme de dérision qui indignera le lecteur et qui le poussera presque à sourire...jaune des situations.
Certains dans le monde soignent leur détresse en se battant au péril de leur vie et de leur liberté. l'Occident soigne ses détresses sur les divans de (presque) charlatans.
Ce roman (ou cette autobiographie partielle? ) se lit avec plaisir et rapidement malgré son nombre de pages. On ne peut qu'être admiratif devant la force de caractère de cette jeune fille débarquant à Paris, vivant de petits boulots, qui apprend le français dans le dictionnaire et le Lagarde et Michard.
Chahdortt Djavann, jamais mièvre dans ses écrits, est une battante qui force l'admiration du lecteur

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Ce livre n'est pas sans intérêt et il est abonde de réflexions passionnantes sur l'héritage familial et la difficile unification des êtres divers que nous recelons sous notre masque social.

Cela est particulièrement pertinent dans le cas de l'exilé qui porte en lui la déchirure. Par métaphore et extension, tout être humain est un exilé. La profondeur du désarroi, résultat de la difficile cohabitation en nous de plusieurs voix, dépend de la position du curseur sur l'échelle de l'exil.

Le premier exil est l'insécurité familiale et le manque d'amour ; le second est la trahison de l'identité de son pays par ceux qui accaparent le pouvoir et le déshonorent.

Ce roman largement autobiographique de Chahdortt Djavann traite en parallèle des épisodes de vie en Iran où l'héroïne se débat pour échapper à l'enfer glauque qu'est devenu son pays et ceux d'une psychanalyse menée à Paris.

La peinture de l'annihilation en Iran des libertés intimes et de ses conséquences est, comme d'habitude, glaçant.

Les séances d'analyse reflètent la personnalité clivée qui en est le résultat.

Mais le roman est trop long, j'ai fini par m'ennuyer.
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La narratrice du roman a fui son Iran natal pour vivre à Paris (une constante dans les romans de l'auteure) et elle commence une psychothérapie. le récit alterne entre les séances avec le psy et la vie de Donya, en Iran dans les années 80 et 90.
Chez le psy, le personnage féminin (non nommé) montre des identités multiples et parle souvent à la troisième personne des autres qui cohabitent en elle. On aussi parfois la vision du psy, pas toujours attentif, parce qu'il pense souvent à son couple qui bat de l'aile et à sa pulpeuse maîtresse rousse.
Dans les parties racontant l'Iran, Donya est tour à tour étudiante à Bandar Abbas, sur le point de se marier à Istanbul pour obtenir un visa, travestie en garçon pour faire le mur de la résidence étudiante, contrebandière à Dubaï, surveillante pour jeunes filles "à qui la discipline doit être inculquée", emprisonnée, violée, prostituée... une manière de faire le tour de la triste condition féminine sous le régime des ayatollahs et des mollahs dans lequel transparaît toute leur hypocrisie.
Un seul reproche à ce livre, ce n'est qu'un début et nous laissons son héroïne avec un peut-être mari, un peut-être enfant et un peut-être départ en Turquie. Heureusement, la suite est à la médiathèque !
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Les chapitres s'entremêlent, une ou plusieurs séances chez l'analyste, la vie en Iran. Un livre terrible sur la condition de la femme en Iran, la torture à douze ans pour avoir distribué des tracts, le viol collectif à vingt ans pour avoir oté ses chaussettes après une longue journée de marche, pour soulager des ampoules, la prostitution comme seul moyen de se payer un avortement suite à la grossesse qui résulte du viol... Et peu à peu, chez le psy, émerge la violence familiale, la folie du père, la pédophilie d'un oncle. Mais que ces crimes ne vous rebutent pas dans la lecture, il y a de longues pages plus légères, beaucoup d'humour, ou de souffrance (comme lors de ces longues séances de blocage pendant l'analyse)... Une belle découverte grâce au libraire!
Lien : http://vdujardin.com/blog/ar..
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J'adore cette autrice, encore une fois je ne suis pas déçue mais séduite. Chahdortt Djavann montre encore une fois sa parfaite maîtrise des mots, des paysages émotionnels et psychologiques, et tout en délicatesse, suscite l'intérêt, avec des phrases acides, piquantes et assassines disséminées comme quelques abeilles dans un champ de fleurs.
Elle a même réussi l'exploit de m'intéresser à des séances de psychanalyse!
Ce livre, m'a donné, une fois de plus, l'envie de dévorer ces autres livres.
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