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Citations sur Julius Winsome (65)

On avait écrit les mots suivants (...), précédant plusieurs points d'exclamation, signe de ponctuation dont mon père s'était souvent plaint, le traitant de béquille pour soutenir un mot faiblard.
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Aucun motif logique, aucune raison précise, aucun rêve ne m'avait poussé à agir ou n'avait fait naître un autre homme en moi. J'étais seul responsable de tous mes actes, de tout ce que j'avais fait ou n'avais pas fait, à chaque instant de ces derniers jours. Il était mon ami et je l'aimais. Un point c'est tout.
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Faites de pâte de bois, les pages des livres étaient comme des arbres qui me protégeaient à présent autant que jadis les mots.
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Il arrive que les yeux se remplissent si vite, comme si on versait un demi-litre d'eau dans un dé à coudre, qu'on ne peut pas tout voir en même temps et qu'il faut choisir quoi regarder.
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La nuit m'a durci comme un bâton et m'a brandi contre le monde. J'étais un bâton menaçant l'univers. J'ai regardé ma main qui agrippait la crosse. J'étais le fusil. J'étais la balle, la cible, la signification d'un mot qui se dresse tout seul. Voilà le sens du mot "vengeance", même lorsqu'on le couche sur le papier.
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Tout ce silence ondule sur toi, Julius, comme de longues herbes.
Tu me fais me sentir poète.
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Je savais ce qui l'attirait dans ce fauteuil. Dès qu'on s'y asseyait on avait envie de réfléchir, de lire en humant la fumée d'une pipe. Mais il n'y avait pas une seule cause. Même lorsque je tenais le coussin contre mon visage, le plus souvent le fantôme de la pipe suscitait la présence de mon père.
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Je n'attendais rien et rien n'est arrivé. Une épaisse couche de glace s'est glissée dans mon coeur. Je l'ai sentie s'installer, gripper les soupapes et apaiser le vent qui soufflait dans ma carcasse. Je l'ai entendue se plaquer sur mes os, insérant du silence dans les endroits fragiles, dans tout ce qui était brisé. Mon coeur a alors connu la paix du froid. J'ai renoncé à mon ami, et la veillée nocturne s'est terminée : désormais, seul son esprit viendrait me rendre visite.
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J'ai pris la revue de chasse et l'ai feuilletée. Les pages étaient illustrées de grandes photos et parsemées d'encarts publicitaires vantant des armes, arcs et fusils, des bottes et des vêtements de chasse, des insignes de la Rifle Association et autres emblèmes patriotiques. Il y avait aussi des statistiques à vous donner le tournis. Long article à l'intention des débutants sur le choix des armes. J'ai étudié la revue en détail, m'attardant sur le descriptions, me plongeant dans l'atmosphère des armes et de la camaraderie virile. A l'évidence, ces activités masculines relevaient souvent de la passion. Les adeptes adoraient ces journées passées sur le terrain, les sorties en plein air, par tous les temps, la solitude au milieu des bois avec son fusil pour seul compagnon, l'aventure et la confrontation avec le danger. Grand bien leur fasse ! me suis-je dit, puisque de toute évidence la chasse les fait vibrer. Ils portaient des vêtements et jouissaient d'un équipement dont ni mon grand-père ni mon père n'avaient bénéficié quand ils avaient participé aux grandes batailles ayant décidé du sort de nations entières. J'ai refermé la revue et l'ai glissée entre Les Châtiments et Les Misérables de Victor Hugo, étant donné que mon père m'avait enjoint de ne jamais jeter la parole écrite.
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La maison avait été construite autour d'une aire de silence... Mon père était un grand lecteur, et de longs rayonnages s'étendaient à partir du poêle à bois sur les murs de la salle de séjour jusqu'à la cuisine, ainsi qu'à droite et à gauche jusqu'aux deux chambres à coucher, bibliothèques de quatre étagères contenant tous les livres acquis ou lus par mon père, ce qui revenait au même, car il lisait vraiment tout. J'étais donc entouré de trois mille deux cent quatre-vingt-deux-livres, reliés en cuir, premières éditions ou livres de poche, tous en bon état, rangés par ordre alphabétique et répertoriés sur des listes écrites au stylo. La bibliothèque couvrant les murs de tout le chalet et certaines pièces, plus éloignées du poêle, étant plus sombres et plus froides que d'autres, il y avait donc des romans chauds et des romans froids. Le nom de beaucoup d'auteurs de romans froids commençait par une lettre venant après J et avant M, ainsi, des écrivains comme Johnson, Joyce, Malory et Owen demeuraient au fond, près des chambres à coucher. Mon père appelait le chalet "un avant-poste d'Alexandrie dans le Maine", en hommage à la bibliothèque grecque, et son grand plaisir, au retour du travail, était d'étendre ses chaussettes devant le feu, qui se mettaient bientôt à fumer, puis, vêtu de son épais chandail et après avoir allumé sa pipe, il me demandait d'aller lui chercher tel ou tel livre. Je me rapelle la sensation des pages froides entre mes mains comme je le lui apportais. Je regardais le livre se réchauffer près du feu sous son regard et quand il avait terminé sa lecture j'allais remettre le livre chaud sur son étagère, le reglissais à sa place, un peu plus difficilement, la chaleur l'ayant fait un rien gonfler.
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