Comme un vieux couple, ils avaient renoncé depuis longtemps à remplir tous les silences. (p.244).
Les parents, les frères, les sœurs, c'est fait pour s'étrangler à coup de reproches et de notaires. (p.121).
Rien n'est inscrit dans le marbre, pas même le passé. (p.220).
Dans la vraie vie, le spectacle est permanent et la musique doit continuer, même quand les spectateurs en meurent. (p.23).
Les témoignages: la plupart était soit faux, soit déformés par le temps ou l'envie de briller. (p.77).
On peut faire semblant, sourire, parler, rire et raconter ce qu'on veut: le fond des yeux ne ment jamais.
Tout le monde avait pleuré et raconté les pires horreurs sur la morte - la défunte, comme ils disaient - pendant que chacun, sans en avoir l'air, estimait la valeur des meubles.
Pour la maison, c'était déjà fait.
Là, tout près de son oreille, tandis qu'une longue giclée de chimie rassurante se faufilait au creux de ses veines, une voix douce et anesthésiante lui murmura de ne pas s'inquiéter, que tout irait bien.
Il revit le jeune homme qu'il avait été, le garage, le pistolet, la cervelle en étoile; la mort, chaude et gluante. Et le sang, encore et partout, à plein nez, à pleine bouche, métallique et écœurant, mélangé aux odeurs tièdes de feu d'artifice et de poudre. Sur le mur, sur ses mains, sur papa.
Malveillant comme une tique accrochée au derrière d’un chien, il avait encore deux ou trois mots à lui dire.