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Critique de Arakasi


Ben, il aura pris son temps pour arriver, ce tome quatre… Mais ne crachons pas dans le rhum, car l'attente valait définitivement le coup et c'est sur un final de haute volée que se termine la saga fantastico-piratesque de Dorison et Lauffray. Pour ce dernier chapitre, nous abandonnons les ingrédients habituels du récit de pirate pour entrer à grands pas dans un univers fantastique à la frontière du cauchemar et de l'hallucination. Adieu, tempêtes, mutinerie et beuveries ! Bonjour, dieux antiques, cités disparues, sanglants sacrifices païens et monstres mythiques cracheurs de flammes !

L'amatrice de fantastique que je suis ne s'en plaindra pas, d'autant plus que ce tome est, tout comme les précédents, un modèle de construction scénaristique, édifié sous la forme d'un crescendo démoniaque et exaltant. Dans le volume précédent, on avait abandonné la courageuse et cupide lady Vivian aux mains de son terrible – et complétement siphonné – époux, tandis que Long John Silver et le docteur Livesey tentaient d'échapper à des hordes de sauvages sanguinaires pour mettre la main sur le trésor de Guyanacapac (et peut-être même récupérer la donzelle saine et sauve par la même occasion… Que voulez-vous ? On s'attache à ces vipérines petites choses). Car trésor, il y a ! Un fabuleux, immense trésor, plus d'or et de joyaux que ne pourrait jamais en ramener et en dépenser un homme seul ! Et ça tombe bien puisque Silver, rongé par la tuberculose et peu désireux de mourir patron de taverne, n'a jamais eu l'intention de revenir de cette dernière aventure. En vérité, quelle mort plus tentante pour un pirate que d'agoniser, seul et victorieux, sur un gigantesque tas d'or ?

Le dessin de Mathieu Lauffray est, comme d'habitude, de toute beauté – je sacrifierais des chatons pour pouvoir me procurer certaines planches en poster – et rend à merveille l'atmosphère apocalyptique du récit. Immenses forêts vierges, pyramides fracassées, bateaux détruits dans une gerbe d'explosions gargantuesques… On sent sans peine le plaisir mégalomane que le dessinateur a pris à illustrer ce dernier tome et on le partage avec passion. Splendide bande dessinée. Splendide série. Réussite sur toute la ligne. Messieurs, je vous tire mon tricorne !
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