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Critique de Roggy


En fin psychologue, Fiodor Dostoievski livre un roman qui rend compte des réalités du temps où il s'écrit.
L'histoire se passe dans les rues crasseuses, polluées et mal famées de St-Pétersbourg. La misère, l'alcoolisme, les maladies, la débauche, la dépravation et la condition de la femme créent une atmosphère étouffante et désolante.

C'est noir, sombre et l'angoisse est toujours latente. La répétition, l'exagération et l'exacerbation des sentiments est une constante dans l'écriture de Dostoievski, avec quelques crescendos dignes des tragédies grecques.

Les embrouilles familiales à la russe sont décrites de manières cynique, drôle et avec beaucoup d'esprit. Vanité, amour-propre blessé, pièges, manipulations, les Russes ont des grandes idées en général, grandes comme leur pays et ils sont extrêmement enclins au fantastique et au désordonné.
La question du genre humain et de ces vices infâmes est ici appuyée par une situation désespérée qui pousse notre héros à envisager de commettre des actes illicites, qui lui répugnent mais qui le mettront en lutte avec sa conscience.

L'action est narrée avec beaucoup de réalisme et d'acuité. On ressent le frisson de la culpabilité, les spasmes glacés de la peur d'être découvert, la puissante force qui pousse à l'aveu, tant est lourd le poids de la culpabilité.

Les descriptions de délire et de terreur panique sont très imagées et visuelles, pénétrant le lecteur d'un sentiment malsain. L'angoisse des personnages est omniprésente, contagieuse, leur agitation grandissante ainsi que les crises nerveuses, rythment le tourbillon de leur état d'esprit.

En tant qu'explorateur de l'âme humaine, les thématiques chères à l'auteur russe tournent autour de la moralité, de la justice, de la maudite existence, et du pardon.
De belles graines sous forme de questions philosophiques nous poursuivent une fois les presque mille pages digérées:
« Celui qui a commis un crime et a conscience de sa faute, a déjà reçu sa punition ? »
L'influence de la société sur les actes des citoyens absoudrait ces derniers de leurs crimes ?

L'amour peut-il régénérer un homme ?



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