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Critique de mh17


mh17
14 septembre 2020
Un court roman passionné et passionnant
Dostoïevski était un joueur de roulette compulsif, toujours à cours d'argent. Il a également vécu une folle passion pour une certaine Pauline. Au début des années 1860, la roulette est interdite en Russie. Les riches aristocrates rallient donc les "Roulettenbourg" que sont les villes d'eau allemandes : Baden-Baden, Hambourg, Wiesbaden ou suisses comme Saxon-les-Bains près de Genève.
le narrateur, Alexeï , qui vient d'arriver à Roulettenbourg est un noble cultivé qui ne possède rien. Il est le précepteur des enfants d'un général russe ruiné qui sauve les apparences grâce à un train de vie fastueux. le général est entouré de ses deux enfants ; de sa belle-fille Pauline dont le narrateur est follement amoureux ; du marquis des Grieux, son créancier français aimé de Pauline et honni du narrateur ; de Blanche sa maîtresse française et de la mère de celle-ci. Toute la famille et les parasites qui l'environnent attendent ardemment le télégramme annonçant la mort de la tante du général, la richissime comtesse Antonina Vassilievna. Mais celle-ci débarque toute fringante sur son trône à porteur avec la farouche intention de bien profiter du séjour. Après avoir rembarré le général et jugé toute sa cour , elle charge Alexeï de la guider au casino...
Jusqu'à l'arrivée de la "Baboulinka", il est surtout question de passion amoureuse et d'argent. le narrateur Alexei est éperdument amoureux de Pauline, une femme de caractère, arrogante, cruelle et aussi orgueilleuse que lui. Elle l'envoie insulter un baron allemand pour ensuite se moquer de lui. Il est son bouffon, sa chose. Alexeï en est parfaitement conscient, se rebelle, se montre insolent avec elle mais il finit toujours par retomber à son état d'esclavage. Comme Pauline a de pressants besoins d'argent, elle lui demande de jouer pour elle. Elle n'a pas prévu ce qu'il va se passer. Lui non plus. Il deviendra l'esclave de la roulette comme il a été celui de Pauline. Cependant Alexeï est toujours lucide. Il se sait malade compulsif et nous dresse un compte rendu très clinique de son esclavage : fébrilité, effervescence, fièvre, angoisse, euphorie, désarroi, certitude de pouvoir se refaire...Il décrit la folie du jeu, la dénonce le plus souvent mais vante aussi le tempérament passionné des Russes, tempérament tellement supérieur à celui de ces froids et cupides calculateurs français.

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