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Critique de Khalil_Livres


Les Carnets du sous-sol, ce journal intime d'un homme seul, dérangé, un dépressif, un cas clinique pourrait-on dire mais aussi un homme conscient, trop conscient, torturé justement par son excès de conscience qui le pousse à rester tapis dans l'ombre et fuir la médiocrité des hommes. Un homme qui pourrait se confondre avec Dostoïevski lui même quand on connait la souffrance atroce qu'il endurait à l'époque de la parution de ce court roman.

Sur un ton mordant, plein de sarcasme et avec un humour acerbe, les carnets nous livrent dans leur première partie des réflexions philosophiques d'un grand intérêt, émanant avec une franchise sans filtre des tréfonds de l'âme de cet anti-héros qui se définit comme un méchant se complaisant dans une jouissance mortifère. Notre homme doute, s'interroge sur l'intérêt de l'intelligence et la conscience, envie la bêtise, a envie de dépravations puis semble chercher l'absolu, l'origine et s'attaque même à la raison et aux Lumières. C'est toute la modernité qui en prend pour son compte. Niaiseries que le beau et le sublime !

La deuxième partie est faite de souvenirs où les paradoxes de l'auteur, assoiffé de reconnaissance et d'un désir de domination, prennent une tournure irrationnelle, ridicule, narcissique, déconcertante.

Un livre perturbant, morose mais passionnant qui aurait inspiré Freud et Nietzsche, d'ailleurs la fin des Carnets invite à un vitalisme et un courage de vivre très Nietzschéens. Bref, c'est un condensé de thèmes chers à Dostoïevski, thèmes qu'il développera plus tard dans ses chefs d'oeuvres qu'on ne présente plus.

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