De tous les auteurs anglais de l'ère Victorienne et de ce que certains appellent l'ère Edwardienne, nul doute que c'est Sir Arthur Conan Doyle qui a traversé avec le plus de succès l'épreuve implacable du temps [...] On retrouve, dans tous ses livres, la même rigueur d'écriture et, surtout, la même imagination qui a fait de lui un des précurseurs les plus extraordinaires de la science-fiction et du fantastique modernes.
A quelques exceptions près, et là nous en arrivons à l'objet de ce livre, il me semble que la nouvelle est la forme de récit où Conan Doyle fut le plus remarquable, comme si ses idées, quelquefois réellement fulgurantes, se déchaînaient plutôt dans les courses de vitesse littéraire plutôt que dans les épreuves d'endurance de la taille d'un roman....
(extrait de la quatrième de couverture de l'édition parue chez "Néo" en1984)
Froide et sombre, la petite ville de Kirkby-Malhouse est en plein Yorkshire, et les montagnes sur lesquelles elle est située sont rudes et rebutantes.
Elle présente sur une simple ligne de pierres grises ses maisons aux toits ardoisés, mouchetés, en bas de la clôture d'ajoncs, par de longues bruyères que bercent les brises.
Au nord et au sud, s'étendent les formes accidentées des hautes terres du Yorkshire.
Elles se détachent sur chaque nuage à l'horizon, en une teinte qui, jaunâtre au premier plan, semble toujours s'assombrir d'olive dans l'éloignement, sauf aux endroits où les longues coupures grises des rochers se font passage à travers les terres pauvres, minées et stériles.
Du petit clocher qui domine de l'église, on peut apercevoir à l'est une frange d'or sur un arc d'argent.
Là, les sables du grand Morecambes sont lavés par la mer d'Irlande.
A l'est, Ingleborough semble pourpre dans le lointain, tandis que le Pennigent dresse son sommet pointu, dont la grande ombre, comme un cadran solaire de la nature, s'efface lentement à mesure que le soleil tourne, sur une vaste étendue de terrains sauvages et stériles.
C'est dans ce village solitaire et écarté que moi, Jacques Upperton, je me trouvais habiter en l'été de 1885.