A première vue,
Albert Dubout est un dessinateur plein de gouaille, qui croque les bâfreurs et les paillards. Je le vois illustrant
Rabelais ou
Courteline avec partout la même femme plantureuse traînant son avorton de mari. Son humour en-dessous de la ceinture est facile : « il est cocu, que c'est drôle », « sa belle-mère est abominable, que c'est normal » (je cite ma mémoire caricaturant ses caricatures).
Mais j'ai tort.
D'abord
Dubout est presque toujours plus drôle que vulgaire, si on ne se sent pas trop visé par ses attaques contre la bonne bourgeoisie. Ensuite, ses dessins de chats sont pour la plupart d'un autre monde, pas souvent anthropomorphique.
L'album s'ouvre sur des portraits en plein page, de styles différents, le caricaturiste n'est jamais loin mais sa palette est variée : vous avez remarqué l'anus étoilé du chat de couverture ? Ses pattes et sa queue sont bien typiques du
Dubout des chats, mais voyez comme sa bouche et ses yeux sont expressifs !
Les dessins suivants montrent des scènes de catastrophe comme
Dubout les aime, mais aussi des dessins simples et tendres que seul un vrai amoureux des chats peut avoir créés.
Découvrez
Dubout par le bon bout si vous ne le connaissiez pas ; si vous ne connaissiez, comme moi, que le
Dubout boute-en-train (avec ses locomotives à la cheminée tordue), voyez-le d'un oeil nouveau, et j'espère ravi.